Œillet d'Inde (Cazin 1868)

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Nummulaire
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Œillet rouge


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Nom accepté : Tagetes patula


ŒILLET D'INDE. Tagetes patula. L.

Cariophyllus minor indicus.

Othona de DIOSCORIDE et de PLINE, — tagète étalé.

SYNANTHÉRÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE SUPERFLUE. L.


Cette plante annuelle, originaire du Mexique, n'a rien de commun avec l'œillet des fleuristes. Elle contribue, de même que la rose d'Inde (Taqetes erecta) à la parure de nos jardins par la riche couleur de ses fleurs.

(Description. — Tige herbacée. — Feuilles alternes, dentées. — Pleurs jaunes ou orangées, plus fauves au centre, formant des capitules rayonnes multiflores, à rayons femelles, et entourés d'un involucre dont les folioles, en une seule rangée, sont soudées en forme de capsule campanulée. — Fruits : akènes allongés et rétrécis à la base, comprimés, tétragones, portant une aigrette simple formée de paillettes inégales.

Culture. — Se multiplie de semis d'akènes choisis dans les plus beaux capitules. Nous citerons parmi les trente-cinq espèces de tagètes, le T. erecta, le T. patula que nous avons pris pour type, le T. lucida, Wild, etc.

Propriétés physiques. — Odeur fétide ; saveur nulle.)

Les fruits étaient regardés par les anciens comme purgatifs. Gilibert est étonné que les praticiens négligent les tagetes, tandis qu'ils emploient journellement comme toniques et antispasmodiques des espèces bien moins actives. Quelques auteurs les regardent comme sudorifiques, emménagogues, vermifuges. Leur odeur fétide porte à croire qu'elles sont antihystériques. Coste et Wilmet disent, d'après Garden, que leurs racines sont purgatives et


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vermifuges. Quelques observations de Dodone et de Pena, rapportées par Dalechamps[1], pourraient faire regarder ces plantes comme vénéneuses. Ces auteurs parlent d'animaux morts pour en avoir mangé les semences. Les fleurs données à un chat le firent enfler considérablement, et bientôt mourir ; des rats, des porcs même moururent empoisonnés par des semences de tagetes. Un enfant, pour en avoir mâché les fleurs, eut les lèvres et l'intérieur de la bouche enflés. Jean Bauhin, d'après les mêmes faits, ne pense pas, non plus que Dalechamps, que le médecin doive faire usage de l’œillet et de la rose d'Inde. « La considération des affinités naturelles, disent Loiseleur-Deslonehamps et Marquis[2], permet peu d'attribuer à ces végétaux d'aussi mauvaises qualités. De même que les vertus utiles que d'autres leur accordent, elles ont besoin d'être confirmées par l'expérience. Sous ce double rapport, les tagetes sont du genre des plantes qu'on peut recommander à l'examen des médecins expérimentateurs. » C'est une plante que je me propose d'étudier ; mais le temps, presque entièrement consacré à l'exigence d'une nombreuse clientèle, me manque comme à la plupart des praticiens. Les années se succèdent rapidement sur ma tête blanchie par l'âge, les soucis et le travail...

Tempora labuntur, tacitisque senescimus annis,
Et fugiunt, fræno non remorante, dies.
(OVIDE.)

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  1. Tome I, p. 840.
  2. Dictionnaire des sciences médicales, t. XXXVII, p. 182.