Vepris trichocarpa (PROTA)
Introduction |
Vepris trichocarpa (Engl.) Mziray
- Protologue: Acta Univ. Upsal., Symb. Bot. Upsal. 30(1) : 76 (1992).
- Famille: Rutaceae
Synonymes
- Teclea trichocarpa (Engl.) Engl. (1895),
- Teclea gerrardii I.Verd. (1926).
Origine et répartition géographique
Vepris trichocarpa se rencontre dans l’est de la R.D. du Congo, au Rwanda, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe, au Mozambique et dans l’est de l’Afrique du Sud.
Usages
En Afrique australe, on boit la décoction d’écorce de tige en cas de toux, de refroidissement et de douleurs thoraciques. Au Kenya, les Kambas utilisent l’extrait de feuille dans le traitement du paludisme et comme anthelminthique. L’inhalation de la vapeur de feuilles macérées dans l’eau chaude traite la fièvre. Les Giriamas mettent les feuilles qui sentent très fort dans les narines de leurs chiens de chasse pour renforcer leur odorat.
Propriétés
Les alcaloïdes suivants de type acridone ont été isolés des feuilles : la normélicopicine, l’arborinine, la mélicopicine, la técléanthine, et la 6-méthoxytécléanthine. Des alcaloïdes de type furoquinoline, comme la skimmianine et la dictamnine, ont également été isolés des feuilles de même qu’un triterpénoïde, l’α-amyrine. Le fruit contient des alcaloïdes de type acridone (la mélicopicine et la 1,2,3-triméthoxy-N-méthylacridone) et un alcaloïde de type furoquinoline (la skimmianine). L’écorce de la tige a donné des alcaloïdes de type acridone (la tégerrardine A et la tégerrardine B), plusieurs acridones dont l’arborinine, la furoquinoline évoxine, et la técléanone, un précurseur de l’acridone. Un alcaloïde rare de type cyclobutaquinoline, la cyclomégistine, a également été isolé.
La normélicopicine et l’arborinine ont montré une action limitée in vitro contre les souches HB3 et K1 de Plasmodium falciparum. L’arborinine et l’évoxine ont mis en évidence une action antiplasmodium modérée sur la souche CQS D10 de Plasmodium falciparum, avec des valeurs IC50 de 12,3 et de 24,5 μM, respectivement. On a démontré que la normélicopicine avait une action modérée contre Plasmodium berghei chez la souris et que la normélicopicine avait une faible cytotoxicité in vitro sur les cellules KB (IC50>328 μM). La mélicopicine et la técléanthine se sont avérées avoir une légère activité anti-appétente contre Spodoptera exempta. En outre, l’α-amyrine a montré une nette activité antiplasmodium (IC50=0,96 μg/ml), la normélicopicine et la skimmianine ont mis en évidence une forte action antitrypanosome contre Trypanosoma brucei rhodesiense (IC50=5,24 μg/ml) et Trypanosoma cruzi (IC50=14,50 μg/ml), respectivement. La normélicopicine a également révélé une nette activité antileishmanienne (IC50=1,08 μg/ml) contre Leishmania donovani. L’arborinine s’est avérée avoir une cytotoxicité modérée (IC50=12,2 μg/ml) contre les cellules myoblastiques L-6.
Description
Arbuste ou arbre fortement ramifié atteignant 2–10(–15) m de haut, sempervirent ; tige d’environ 10 cm de diamètre ; écorce grise, lisse, jeunes rameaux à pubescence courte. Feuilles alternes, 3-foliolées, vert foncé, aromatiques lorsqu’on les froisse ; stipules absentes ; pétiole de 1,5–5 cm de long, sillonné ou aplati au-dessus, parfois étroitement ailé, à poils courts ; folioles (sub-)sessiles, obovales-elliptiques à oblancéolées-elliptiques, de 3–9(–15) cm × 1,5–3(–5) cm, la foliole terminale plus grande, à base cunéiforme, à apex obtus à aigu ou émarginé, courtement poilues sur les nervures, à points glandulaires, à 8–14 paires de nervures parallèles. Inflorescence : courte grappe axillaire. Fleurs unisexuées, régulières, 4-mères ; pédicelle atteignant 1–3(–5) mm de long ; lobes du calice de 1–1,5 mm de long, apex cilié, pétales libres, oblongs, de 2–5 mm × 1–2 mm, apex obtus, cilié ; fleurs mâles à 4 étamines de 3–5 mm de long, ovaire rudimentaire atteignant 2 mm de long ; fleurs femelles à 4 staminodes courts, ovaire supère, globuleux, atteignant 2 mm de long, 4-loculaire, style de 0,5–1 mm de long, stigmate capité. Fruit : drupe ellipsoïde, de 10–14 mm × 6–8 mm, à base recouverte de poils courts, ridée, contenant 1 seule graine. Graines ellipsoïdes ornées d’un sillon longitudinal, de 8,5–10 mm × 5,5–6,5 mm, vert foncé à brun foncé.
Autres données botaniques
Le genre Vepris comprend près de 80 espèces, dont la plupart sur le continent africain, une trentaine endémique de Madagascar, et 1 en Inde. Plusieurs autres Vepris spp. sont utilisées à des fins médicinales dans la région.
Vepris amaniensis
Vepris amaniensis (Engl.) Mziray se rencontre au Kenya, en Tanzanie et au Mozambique et présente des feuilles unifoliolées. En Tanzanie, on mâche l’écorce amère et on en absorbe le jus en cas de maux de tête.
Vepris eugeniifolia
Vepris eugeniifolia (Engl.) Verdoorn est présent en Ethiopie, en Somalie, au Kenya et en Tanzanie. Au Kenya, l’infusion d’écorce de la tige soigne le paludisme. La fumée que dégagent de jeunes rameaux que l’on brûle sert à soulager les douleurs corporelles et l’hépatite. En Tanzanie, on boit la décoction de racine contre les affections du rein. La décoction de feuille est prescrite en cas de pneumonie. Le bois sert à fabriquer des cannes et des massues.
Vepris uguenensis
Vepris uguenensis Engl. se rencontre au Kenya et en Tanzanie. Au Kenya, les Pokots boivent l’infusion de racine contre le paludisme. Plusieurs limonoïdes et alcaloïdes de type furoquinoline ont été isolés des racines. Le méthyl uguénénoate et des alcaloïdes de type furoquinoline (la flindersiamine, la maculosidine et le syringaldéhyde) ont montré une timide activité antipaludéenne.
Ecologie
Vepris trichocarpa se rencontre dans la forêt côtière, dans la brousse dunaire, en lisière de forêt et dans la forêt pluviale de basses terres, dans la ripisylve, la forêt semi-décidue sèche, en particulier dans les endroits rocheux, du niveau de la mer jusqu’à 2300 m d’altitude.
Ressources génétiques
L’aire de répartition de Vepris trichocarpa est étendue et on le rencontre dans de nombreux types différents de forêts. Il semble donc peu probable qu’il soit menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Les alcaloïdes qui ont été isolés de Vepris trichocarpa montrent certes des propriétés intéressantes, mais il faut cependant approfondir les recherches afin d’évaluer les possibilités qu’ils offrent.
Références principales
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Autres références
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Auteur(s)
- G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Schmelzer, G.H., 2011. Vepris trichocarpa (Engl.) Mziray. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays-Bas. Consulté le 17 décembre 2024.
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