Cordia curassavica (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Cordia curassavica (Jacq.) Roem. et Schult.
- Nom accepté : Varronia curassavica
Synonymie
- Cordia macrostachya (Jacq.) Roem. et Schult.
Noms vernaculaires
Texte du titre
- Créole : montjoly [monjoli].
- Wayãpi : —
- Palikur : tarub, tahub.
Écologie, morphologie
Arbuste sarmenteux abondant sur le littoral en zone rudérale.
Collections de référence
Grenand et Prévost 1955 ; Moretti 860, 1042 ; Prévost 3422.
Emplois
- Chez les Créoles, l’infusion des feuilles, de préférence vieillissantes, est réputée antigrippale, aromatique et pectorale. Les feuilles froissées sont insecticides et, placées autour des poulaillers, elles en éloignent la vermine [1].
- Les Palikur, en écrasant les feuilles et des bourgeons de Montrichardia arborescens (Aracées) préparent un cataplasme vulnéraire pour soigner les contusions. Les feuilles macérées dans l’eau tiède pendant une journée sont un remède bu contre l’asthme [2].
Étymologie
- Créole : le nom montjoly n’a rien à voir avec le village du même nom. Celui-ci n’apparaît qu’à la fin du XIXe siècle alors que le nom de la plante est déjà appliqué à un Cordia au XVIIIe siècle (AUBLET, 1775).
- Palikur : tarub serait aussi le nom d’un oiseau.
Chimie et pharmacologie
Les tests que nous avons effectués montrent que les feuilles renferment des flavonoïdes dont le profil chromatographique correspond à celui de flavones et (ou) de quinones. Des quinones (cordiaquinones) aux propriétés antifongiques et larvicides ont été isolées des racines (GOMEZ et al., 2001).
On note aussi la présence assez générale dans la famille de mucilage et de tanins qui confèrent à ces drogues des propriétés émollientes, pectorales, astringentes. Plusieurs espèces renferment des alcaloïdes pyrolidiniques (cf. infra à Heliotropium indicum pour les propriétés et la toxicité de ces alcaloïdes).
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- ↑ Le terme montjoly a été utilisé dans la littérature ancienne pour divers petits Cordia médicinaux (antirhumatismaux, relaxants ou utilisés après un accouchement...) comme Cordia bullata (L.) Roem. et Schult., Cordia schomburgkii DC. et Cordia tomentosa Lam. ex Roem. et Schult. (AUBLET, 1775 ; HECKEL, 1897). Cette dernière espèce est d'ailleurs confondue par les Palikur avec Cordia curassavica (Moretti et Damas 131).
- ↑ En Guyana, les feuilles préparées en tisane sont un remède contre l'hypertension et, en emplâtre, servent à cicatriser les coupures (VAN ANDEL, 2000).