Valériane (Cazin 1868)
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Nom accepté : Valeriana officinalis
Valeriana sylvestris (et palustris) major. C. Bauh., Tourn., Ger. — Valeriana sylvestris magna aquatica. J. Bauh. — Valeriana sylvestris. Dod. — Valeriana sylvestris prima. Clus. — Phu Germanicum. Fuchs. — Phu parvum. Matth.
Valériane officinale, — valériane sauvage, — herbe aux chats, — herbe à la meurtrie, herbe Saint-Georges.
VALÉRIANACÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE MONOGYNIE. L.
Cette plante bisannuelle (XL) se trouve sur le bord des rivières, aux lieux un peu humides, dans les bois.
Description. - Racines fibreuses, jaunâtres à l'extérieur, blanchâtres à l'intérieur, légèrement amères. — Tiges dressées, fistuleuses, cannelées, glabres ou légèrement pubescentes, hautes de 1 mètre à 1 mètre 50 centimètres. — Feuilles opposées, pétiolées, ailées, avec une impaire, à folioles sessiles, lancéolées, aiguës, lâchement dentées sur leurs bords. — Fleurs d'un blanc rougeâtre disposées en cymes corymbiformes, axillaires, formant un panicule très-étalé, composé de rameaux opposés, munis
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à la base de bractées linéaires (juin-octobre). — Calice roulé en dedans pendant la floraison et formant une aigrette à la maturité. — Corolle tubulée, infundibuliforme, renflée vers la base, divisée en cinq lobes presque égaux. — Un ovaire infère. — Trois étamines saillantes. — Un style grêle à deux stigmates trifides. — Fruit : akène ovoïde, couronné par une aigrette plumeuse.
Parties usitées. — La racine.
Récolte. — On récolte par habitude cette racine en automne. Celle qui croît dans les lieux secs ou sur les montagnes doit être préférée, comme ayant une odeur, une saveur, et conséquemment des propriétés plus développées. Il faut la choisir grosse, bien nourrie. Après l'avoir bien mondée, on la porte à l'étuve. Elle acquiert une odeur plus prononcée par la dessiccation. (Il résulte des recherches de Pierlot[1] que 100 gr. de racines fraîches récoltées en automne donnent environ 37 gr. de racines sèches, tandis que la même quantité récoltée, dans les mêmes conditions, au printemps suivant, n'en fournit plus que 25 gr.)
[Culture. — La valériane qui croît spontanément doit être préférée à celle qui serait cultivée, car la culture ne ferait qu'en diminuer les propriétés. Elle croît, d'ailleurs, dans tous les sols, et elle se propage facilement, soit par graines semées en place, soit par éclats de pied pratiqués au printemps ou à l'automne.]
Propriétés physiques et chimiques. — Cette racine est d'une odeur forte, nauséeuse, désagréable. Sa saveur est acre et amère. Elle contient : Huile essentielle, 20 centigr. ; acide valérianique, 1 gr. ; acide malique, 20 centigr. ; matière amylacée, 9 gr. ; matière extractive, 4 gr. 20 cenligr. ; albumine, 30 centigr. ; chaux, 10 centigr. ; cellulose, 21 gr. ; eau, 64 gr. — Total, 100 gr. (Pierlot.)
L'huile volatile contribue puissamment aux propriétés de la valériane. Simplement préparée par les procédés ordinaires, elle contient : 1° une huile volatile d'odeur camphrée, ayant la même composition que l'essence de térébenthine (c'est un hydrogène carboné nommé valérène = C20H16, isomérique avec le bornéène de Gerhardt); 2° un peu d'un stéraoptène (bornéol), d'odeur de camphre et de poivre qui se produit par la fixation de l'eau sur la première essence. C'est la même matière qui constitue le camphre de Bornéo, fourni par le pterygrium teres ; elle est transformée en camphre ordinaire par l'acide nitrique ; 3° une huile volatile oxygénée d'une odeur de foin, le valérol on aldéhyde valérique = C12 H10 O2. Elle s'oxyde à l'air et s'y transforme en acide valérique, et en même temps se résinifie toujours. — L'acide VALÉRIQUE ou VALÉRIANIQUE, découvert par Grole, existe toujours en petite quantité dans l'essence de valériane récente. D'après Gerhardt, l'essence récente n'en contient pas. Sa proportion augmente à mesure qu'elle a eu le contact de l'air. Cet acide est de la nature des acides gras volatils ; il est liquide, oléagineux, d'une odeur particulière repoussante, qui a beaucoup d'analogie avec celle de la valériane ; il se dissout dans 30 parties d'eau, et il est soluble en toutes proportions dans l'alcool et dans l'éther. — L'acide valérianique se combine aux bases, et l'oxygène de la base, dans les valérianates, est le tiers de l'oxygène de l'acide.
[L'acide valérianique, dit aussi valérique, amylique, viburnique, phocénique = C10 H10 O4. Il dérive de l'alcool amylique, ou essence de pommes de terre. En effet
On l'a encore trouvé dans la graisse de phoque et dans les fruits de la boule de neige (viburnum opulus ou V. obier), d'où lui viennent les noms d'acide phocénique et viburnique qu'il porte.
La résine de valériane est presque noire ; elle a une odeur de cuir bien caractérisée et une saveur âcre ; l'extractif aqueux conserve cette même odeur de cuir, qu'il doit sans doute à un peu de résine. Quant au principe particulier de Tromsdorff, il a besoin d'être plus attentivement examiné (Soubeiran).
VALÉRIANATE D'AMMONIAQUE. — Laboureur et Fontaine[2] ont obtenu ce produit à l'état solide et cristallisé, pur et à composition constante. Leur procédé consiste dans la préparation à l'état de pureté de l'aoide valérianique monohydraté et du gaz ammoniaque, puis dans la réunion de ces deux corps. A mesure que la combinaison s'opère,
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- ↑ Note sur la valériane et sur l'analyse de la racine, etc. Paris, 1862.
- ↑ Bulletin général de thérapeutique, 1857, t. LII, p. 312.
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ce sel cristallise sous une apparence confuse ; mais au microscope, on distingue très bien des prismes à quatre pans terminés, soit par des pyramides, soit par des biseaux. Ce produit ainsi obtenu est du valérianate pur. (Il est très-hygroscopique et déliquescent, volatil et décomposable par la chaleur, insoluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Sa saveur est sucrée et son odeur participe de celle de ses deux corps constituants. Le commerce en fournit des produits très-impurs, où l'on remplace les valérianates par des butyrates.
On trouve dans les pharmacies, sous le nom de valérianate d'ammoniaque Pierlot le mélange suivant : eau distillée, 95 gr. ; acide valérianique, 3 gr. ; sous-carbonate d'ammoniaque, Q. S., jusqu'à saturation ; extrait alcoolique de valériane, 2 gr. Ce mélange se présente sous fa forme d'une liqueur limpide d'une coloration brune caractéristique et exhalant une odeur franche de valériane. 10 gr. de cette préparation équivalent à 30 gr. de racine fraîche. La même dose contient 30 centigr. d'acide valérianique et l'ammoniaque y figure pour 1 centième.)
VALÉRIANATE D'ATROPINE. — (Voyez BELLADONE.)
(VALÉRIANATE DE BISMUTH. — Produit découvert par G. Righini, se présentant sous l'aspect d'une poudre blanche qui doit être conservée à l'abri de l'air et de la lumière)[1].
VALÉRIANATE DE QUININE. — Ce produit, découvert par Louis-Lucien Bonaparte, est blanc, cristallisé, soluble dans l'eau, les huiles et surtout l'alcool, l'eau bouillante ; les acides le décomposent.
VALÉRIANATE DE ZINC. — Le valérianate de zinc est sous forme de paillettes brillantes, légères, nacrées ; il est neutre, soluble dans 50 parties d'eau froide et dans 40 parties d'eau chaude. Il se dissout aussi bien dans l'alcool et moins bien dans 1'éther. Son odeur est caractéristique ; la chaleur le fait fondre et le décompose ; il brûle avec flamme. Sa dissolution aqueuse se décompose, à l'ébullition, en acide valérianique qui se volatilise, et en valérianate basique qui reste dans la liqueur.
(VALÉRIANATE DE FER. — Corps pulvérulent rouge brique tirant sur le brun, d'une odeur forte caractéristique, d'une saveur douceâtre, insoluble dans l'eau froide, soluble dans l'alcool.
(Citons encore le valérianate de manganèse et le valérianate de soude ; ce dernier, peu employé comme antispasmodique, est utilisé surtout pour la préparation des autres valérianates.
A L'INTÉRIEUR. — Décoction ou infusion à vase clos, de 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau. |
Valérianate de zinc, 10 à 30 et plus rarement 50 centigr. par jour, on poudre, potions et surtout pilules. |
(Le nom d’herbe aux chats a été acquis à la valériane par le goût effréné
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- ↑ Journal de chimie médicale, juin 1846.
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de ces animaux pour l'odeur de cette plante. Ils accourent dans les jardins où elle se trouve, se roulent sur elle et l'arrosent de leur urine. Elle paraît exercer sur eux une action enivrante ; elle les étourdit et leur occasionne des espèces de vertiges. Ces phénomènes observés sur les animaux font pressentir ceux que son ingestion développe chez l'homme.)
La racine de valériane sauvage, à haute dose, est un excitant énergique dont l'action se porte sur le système nerveux et plus particulièrement sur le cerveau ; elle accélère le pouls, cause de l'agitation, des éblouissements, des congestions vers la tête, des mouvements convulsifs, des douleurs vagues, un sentiment de constriction vers la poitrine ; elle provoque la sueur, les urines, les règles ; mais elle ne produit presque jamais ni vomissements, ni purgation, quoique son amertume et son odeur désagréable lui aient fait attribuer ces effets.
A petite dose, la valériane augmente l'action des organes digestifs sans en troubler les fonctions, même à dose assez élevée, ainsi que l'ont constaté Tissot, Bergius, Vaidy, et récemment Trousseau et Pidoux, qui en ont pris eux-mêmes de hautes doses, tant en infusion qu'en substance, sans éprouver le moindre dérangement dans les fonctions de la vie organique. Elle leur a causé seulement un peu de céphalalgie, de l'incertitude et de la susceptibilité dans l'ouïe, la vue et la myotilité. C'est donc uniquement, disent-ils, sur le système cérébro-spinal qu'agit cette substance, qu'ils rangent parmi les antispasmodiques purs. Giacomini[1] prétend que la valériane produit un état d'hyposthénie et non d'excitation. Tissot avait déjà fait remarquer, en effet, qu'à haute dose elle produisait un malaise général, de la faiblesse dans les membres, phénomènes qu'on pouvait prévenir en y associant du macis, qui est une substance hypersthénisante.
(J.-P. Franck à vu survenir des plaques ortiées après l'ingestion de la valériane.)
L'action de la valériane sur le cerveau et le système nerveux est constatée par l'observation ; aussi a-t-elle été de tous temps administrée dans les maladies nerveuses. Depuis l'heureux emploi que Fabio Colonna[2] en a fait sur lui-même contre l'épilepsie, un grand nombre d'observateurs, parmi lesquels je citerai Panaroli[3], Scopoli, Rivière, Tissot, Haller, Gilibert, Sauvages, Macartan[4], Marchant[5], Bouteille[6], etc., ont constaté son efficacité dans cette fâcheuse névrose, soit chez les enfants, soit chez les adultes, surtout quand l'affection était purement nerveuse et produite par la peur, la colère, l'onanisme, etc. Citons les faits :
« La valériane, dit Esquirol[7], est un des médicaments dont la vertu antiépileptique a été le plus généralement constatée. » Chauffard père d'Avignon[8] a rapporté trois observations de guérison de cette maladie au moyen de la valériane administrée à grandes doses. Il n'y avait point eu de récidive dix ans après[9]. Gibert[10] a employé avec succès, dans les mêmes cas, l'extrait de cette racine à haute dose. Gairdner[11] a aussi préconisé cette plante comme antiépileptique. J. Franck dit qu'elle occupe comme telle la première place. Dhuc a présenté en 1838, à l'Académie de médecine de Paris, un mémoire où sont consignées sept observations d'épilepsie,
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- ↑ Traité de matière médicale, de thérapeutique et de pharmacologie, p. 579.
- ↑ Φυτοβασανος, sive plantarum aliquot historia, etc., p. 97.
- ↑ Iatrologismorum, seu medicinalium observ., etc. Rome, 1652, in-4°., t. I, obs. XXXIII.
- ↑ Journal général de médecine, t. XXV, p. 26.
- ↑ Histoire de l'Académie des sciences, 1766.
- ↑ Ancien Journal de médecine, t. XLVIII.
- ↑ Dictionnaire des sciences médicales, t. XXII, p. 535.
- ↑ Journal général de médecine, juin 1823.
- ↑ Ibid., mars 1828. p. 299.
- ↑ Revue médicale, 1835.
- ↑ The Edimb. med. and surg. Journ., 1828.
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dont six militent en faveur de la valériane. Beaucoup d'autres praticiens tels que Hill, Quarin, Thilenius, Schumann, Grugerius, Comparetti, Fothergill, Fischer, etc., ont eu également à se louer de l'emploi de la valériane dans le traitement de l'épilepsie.
Dans le grand nombre de guérisons d'épilepsie rapportées par les auteurs, on a pu prendre des attaques épileptiformes, surtout chez les femmes hystériques, pour de véritables épilepsies, et attribuer à la valériane les succès obtenus. Toutefois, il est certain que les bons observateurs n'ont pu se tromper tous sur le véritable caractère de la maladie. Donc on doit regarder comme bien constatée la guérison de l'épilepsie dans certains cas, par l'action éminemment antispasmodique de la valériane.
(Evidemment, dans certains cas où la guérison n'est pas obtenue, il y a une action perturbatrice ; les accès sont éloignés et deviennent quelquefois seulement nocturnes ; mais ce qu'on gagne quant à la fréquence, on le perd souvent quant à l'intensité ; les accès sont tellement violents, qu'ils peuvent devenir mortels.)
Ainsi que nous venons de le dire, on a souvent vu réussir la valériane dans l'épilepsie essentiellement nerveuse. Je l'ai employée avec succès dans deux cas où la maladie pouvait être attribuée à une cause efficiente de cette nature ; ces deux observations méritent d'être connues.
Première observation. — Boucher, voiturier à Saint-Pierre-lès-Calais, âgé de vingt ans, d'un tempérament sanguin, d'une forte constitution, fut pris pour la première fois, et sans cause connue, d'un accès d'épilepsie dans le courant du mois de juin 1829. Vingt-cinq jours après, un second accès eut lieu. Un troisième survint, et ils se succédèrent à des intervalles plus on moins rapprochés, et avec tous les caractères de cette névrose portée à un haut degré d'intensité. La maladie existait depuis six mois lorsque je fus appelé. Je pratiquai une ample saignée du bras (800 gr.) et je mis le malade au régime végétal. Les accès se ralentirent et devinrent moins violents. Des sangsues, appliquées à l'anus, saignèrent abondamment.
Malgré ce traitement et le régime continué pendant deux à trois mois, les accès d'épilepsie persistaient d'une manière variable, soit sous le rapport de l'intervalle qu'ils laissaient entre eux, soit sous celui de leur durée et de leur violence. Je me décidai à administrer la valériane en poudre, d'abord à la dose de 2 gr., en augmentant tous les trois jours de 1 gr. J'arrivai ainsi à la dose de 12 gr. que je faisais prendre en trois fois dans la journée. Après quinze jours de ce traitement, un accès eut lieu ; mais il fut moins violent et était revenu après un intervalle plus grand. Huit jours après, le malade ne fut que légèrement atteint et ne perdit pas connaissance. La dose de valériane était alors portée à 20 gr. chaque jour, administrés en cinq fois. Depuis ce dernier et léger accès, aucun symptôme de l'affection ne reparut. J'ai revu Boucher dix ans après sa guérison, il n'avait éprouvé aucune récidive : mais comme il était très-sanguin, il se faisait fréquemment saigner. J'ai appris qu'il était mort en 1846 d'une apoplexie foudroyante.
Deuxième observation. — Fourrier, menuisier à Hubersent, âgé de trente ans, d'un tempérament lymphatique (cheveux blonds, teint pâle, taille moyenne, constitution grêle), célibataire, adonné à la mastupration depuis l'âge de puberté, fut pris, pour la première fois, d'un accès d'épilepsie dans le courant du mois d'août 1836, sans cause déterminante. Cet accès, dans lequel le malade perdit complètement connaissance, fut suivi d'un autre plus violent huit jours après. Ils se rapprochèrent ensuite au point qu'il n'y avait plus entre eux qu'un intervalle d'un, de deux ou de trois jours. Quand je fus consulté, la maladie datait de huit mois. Je prescrivis une application de sangsues à l'anus comme dérivative, des pédiluves sinapisés, de légers laxatifs, l'abstinence de la mastupration, et une alimentation ordi-
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naire. Après huit jours de l'emploi de ces moyens préparatoires, j'administrai la racine de valériane en poudre à la dose de 4 gr. chaque matin. Cette dose fut prise pendant dix jours, sans changement appréciable dans l'état du malade. Je portai de suite la dose à 8 gr. Après dix jours, il y eut diminution dans la violence des accès. On donna 10 gr. de la même poudre, et l'on augmenta de 1 gr. tous les cinq jours. J'arrivai ainsi à 20 gr., que le malade avalait en quatre prises dans les vingt-quatre heures. Dès lors, non-seulement les accès furent moins violents, mais il y eut aussi entre eux de plus grands intervalles. Le malade n'éprouvait plus d'attaque que tous les quinze à vingt jours. Je continuai l'usage du médicament à la dose de 20 gr. pendant près de deux mois.
Au printemps de 1837, les accès ne revenaient plus qu'à des intervalles d'un à deux mois ; mais leur intensité ne diminuait pas dans la même proportion. Cependant le malade, vivement impressionné par la crainte de l'incurabilité de son mal, ne se livrait plus à la mastupration. Afin de soustraire l'action de la valériane à l'empire de l'habitude, je crus devoir en suspendre l'usage. Le malade fut près d'un mois sans en prendre. Pendant cet intervalle je lui fis administrer, à deux reprises, le sirop de nerprun, qui provoqua chaque fois un vomissement et six à huit évacuations alvines.
Les accès ne furent ni plus violents ni plus fréquents. Je repris l'usage de la valériane en poudre, en commençant de suite à la dose de 10 gr. en deux fois, le matin à jeun, et augmentant de 1 gr. de huit jours en huit jours. Les accès étaient devenus beaucoup plus rares, et ne duraient que quelques secondes, sans perte totale de connaissance. Je fis continuer l'emploi du médicament, bien que le malade éprouvât quelque peu de pesanteur de tête et d'éblouissement, effets bien connus de la valériane administrée à haute dose.
Après dix-huit mois de ce traitement, le malade était complètement guéri. Il a toujours joui depuis de la meilleure santé.
Trois choses sont à remarquer dans cette observation : 1° la cause de la maladie, que l'on peut attribuer à la funeste habitude de l'onanisme ; 2° les doses élevées auxquelles la valériane a été administrée et qui ont produit des étourdissements et une pesanteur de tête, dont l'effet a peut-être contribué révulsivement, ou comme modificateur de la sensibilité cérébrale, à amener la guérison ; 3° la longue durée du traitement et la persévérance dans l'emploi varié du même moyen curatif.
Je dois avouer que, dans d'autres cas d'épilepsie, et ils sont au nombre de huit, je n'ai obtenu, dans les uns aucun effet, dans les autres seulement une amélioration plus ou moins prononcée, malgré l'usage continué pendant longtemps de la racine de valériane.
J'ai souvent employé la valériane dans la chorée ; elle en a presque toujours calmé les symptômes après l'usage des moyens généraux antiphlogistiques, des bains, etc. Mais, dans des essais comparatifs que j'ai faits, j'ai été convaincu que, quel que soit le traitement, sans traitement même, cette névrose a toujours à peu près la même durée et se dissipe souvent d'elle-même, surtout lorsqu'elle a lieu, ainsi que cela arrive ordinairement, à l'âge de puberté. Je n'ai pas eu souvent l'occasion d'employer la valériane contre d'autres névroses dans ma pratique rurale : grâce à une civilisation arriérée, ces affections sont rares à la campagne. Mais je l'ai mise en usage avec succès dans ma pratique urbaine contre une foule d'affections nerveuses indéterminées, et qui se rapportent plus ou moins à l'hystérie ou à l'hypocondrie. Quelques-unes de ces affections sont vaguement désignées, surtout chez les femmes, sous les noms de vapeurs, de spasmes, de vertiges, de maux de nerfs, de céphalalgie nerveuse, de migraine, de susceptibilité, d’irritabilité excessive du système nerveux, de crispations, d'agacements, de flatuosités, d’anxiétés précordiales, de terreurs paniques, etc. « Or, la valériane, disent Rousseau et Pidoux, réussit assez bien à calmer ces nombreux phénomènes,
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et, chose étonnante, elle y réussit d'autant mieux qu'ils s'éloignent davantage par leur forme et par leur intensité du véritable accès d'hystérie. Quant à celui-ci, la valériane peut en éloigner les retours, en diminuer la violence ; mais elle modifie d'autant plus avantageusement l'hystérie, que ses formes sont plus incomplètes et plus bizarres. »
Dans la plupart des affections nerveuses, je me suis bien trouvé du mélange de poudre de valériane et de feuilles d'oranger.
La valériane a été recommandée dans l'asthme, la catalepsie, les convulsions, etc. L'extrait de cette racine (1 gr.) ou la poudre (2 à 8 gr. dans 100 gr. d'eau) en lavement, a réussi dans les convulsions essentielles des enfants. Les bains d'infusion de racine de valériane se sont montrés efficaces dans les convulsions des nouveaux-nés. Je les ai employés une fois avec succès chez un enfant né au terme de sept mois, et très-faible : deux bains de vingt-cinq minutes ont suffi pour faire cesser l'affection couvulsive. La chaleur, en pareil cas, est l'auxiliaire indispensable : l'enfant, enveloppé dans du coton, a vécu.
Guibert[1] ajoute à la série des maladies dont nous venons de parler, beaucoup d'autres affections nerveuses traitées par lui avec efficacité par la valériane, telles que la contraction spasmodique des muscles, les douleurs thoraciques, la dyspnée nerveuse, l'affaiblissement des sens, le tremblement des membres, le hoquet opiniâtre, le vomissement nerveux, la gastralgie, les vésanies, etc.; quelques auteurs ajoutent l'amaurose, où Fordyce[2] et Strandberg la disent souveraine, et jusqu'à l'hydrophobie, dont Bouteille[3] cite un ou deux cas où il croit qu'elle a été utile.
(Dans toutes les affections qui réclament l'emploi des antispasmodiques, Beau, dans son service à la Charité, a obtenu des résultats très-satisfaisants de bains dans lesquels on ajoute un infusé de valériane (3 litres pour 500gr. de racines)[4].
La vertu vermifuge de cette plante ne fait plus de doute. Marchant[5] l'a surtout employée avec succès. La racine de valériane fait la base d'un remède contre le tænia, acheté par le gouvernement prussien[6]. J'administre la racine dans les cas d'affections nerveuses sympathiques produites par la présence des vers intestinaux. Elle satisfait ainsi à deux indications à la fois. Il m'est souvent arrivé de la donner dans la seule intention de traiter une névrose que je croyais idiopathique, et de découvrir, par l'expulsion de plusieurs vers lombricoïdes qui mettaient un terme à la maladie, la véritable cause de cette dernière. Ces résultats inattendus m'ont engagé, dans des circonstances embarrassantes et après avoir inutilement employé une médication rationnellement indiquée, à avoir recours aux anthelminthiques pour m'assurer, au point de vue de l'étiologie, de l'existence ou de la non-existence de vers intestinaux. C'est une pierre de touche qui m'a révélé, comme cause unique, l'irritation sympathique provoquée par ces derniers dans trois cas de chorée et dans deux cas d'épilepsie : A juvantibus et lædentibus indicatio. L'incertitude de nos connaissances et la faiblesse de mes lumières m'ont plus d'une fois obligé, dans le cours d'une longue pratique, d'appliquer avec prudence ce principe regardé comme une source d'indications, et dont les anciens faisaient grand usage.
J'emploie fréquemment, à l'exemple de Pringle, de Junker, de Pinel, de Franck, de Vaidy, et de la plupart des médecins militaires du premier empire, la valériane dans les fièvres adynamiques ou putrides, dans les fièvres
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- ↑ Revue médicale, 1827, t. IV, p. 376.
- ↑ De hemicraniâ, p. 417.
- ↑ Ancien Journal de médecine, t. XLIX, p. 165.
- ↑ Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1862, p. 350.
- ↑ Journal général de médecine, t. XXV, p. 26.
- ↑ Journal complémentaire du Dictionnaire des sciences médicales, t. XXXIII, p. 42.
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ataxiques : c'est ma serpentaire de Virginie. Dans certains cas, dont j'ai parlé (Voyez ANGÉLIQUE), je l'ai associée avec avantage à l'arnica et à la racine d'angélique.
C'est surtout dans les fièvres intermittentes que la valériane s'est montrée efficace. Grunwald[1] en a le premier conseillé l'usage dans ces affections, qu'il regardait comme essentiellement nerveuses. Desparanches, de Blois[2], d'après une suite d'observations recueillies par lui-même en 1811 et 1812, considère la valériane comme un des meilleurs succédanés du quinquina. On doit à Vaidy[3], médecin militaire dont j'ai été à même d'apprécier le mérite, seize observations sur l'emploi de la valériane à forte dose contre les fièvres intermittentes de tous les types. Il résulte de ces observations que des sujet affaiblis, cachectiques et même infiltrés, ont été guéris à la fois de la fièvre et de ses complications.
(En Espagne, la poudre de valériane en épithème à la plante des pieds est d'un usage vulgaire dans les fièvres paludéennes. Ce moyen a été reconnu efficace par Poujadas)[4].
Ces faits et beaucoup d'autres ne laissent aucun doute sur la possibilité, dans certains cas, de substituer la valériane au quinquina. Je l'ai associée avec avantage, dans ce but, à la gentiane ou à l'écorce de saule. Ce mélange m'a réussi dans trois cas, dont deux de fièvres tierces, ayant deux mois de durée, et qui ont cédé à la troisième prise (25 gr. chaque dans une forte décoction d'écorce de saule), et un de fièvre quotidienne automnale, deux fois coupée par le sulfate de quinine non-suffisamment continué, et que quatre doses du mélange ci-dessus ont dissipée.
Rayer s'est bien trouvé de l'emploi de la valériane dans la polydipsie avec polyurie. Un jeune garçon, dévoré par une soif inextinguible, urinait en proportion de l'énorme quantité de boissons qu'il prenait. Ses urines étaient très-légères, presque comme de l'eau, inodores, incolores, insipides et excessivement abondantes. Ce petit malade ne maigrissait pas, du reste, mangeait beaucoup et jouissait, à part cela, d'une parfaite santé. Cette affection, probablement, produite par un état morbide particulier du système nerveux, n'avait, avec le diabète, d'autre point de ressemblance que l'abondance de la sécrétion urinaire. Plusieurs médications, et celle par l'opium en particulier, avaient complètement échoué. La poudre de valériane, employée déjà avec succès par Rayer dans des cas analogues, a fait diminuer tout à la fois la polydipsie et la polyurie dans l'espace dé trois semaines à un mois. Trousseau et Pidoux[5] ont obtenu un succès analogue chez une femme hystérique. L'hystérie, comme on le sait, offre souvent pendant les accès la polyurie, avec urines limpides, incolores, semblables à l'eau distillée.
Trousseau a traité en 1854, dans le service de la clinique de l'Hôtel-Dieu, un malade âgé de trente ans, qui déjà depuis longtemps était atteint do polydipsie avec polyurie. Il buvait chaque jour jusqu'à 32 litres de tisane et urinait en conséquence. L'urine, analysée par Bouchardat, n'offrit jamais la moindre trace de glucose. La peau du visage, chose remarquable, était souvent le siège d'un érythème extrêmement intense, sans mouvement fébrile, qui coïncidait avec l'augmentation de la soif et de la sécrétion urinaire, et qui disparaissait au bout de deux ou trois jours, pour reparaître peu après. La santé était d'ailleurs assez bonne. L'extrait de valériane, porté graduellement jusqu'à l'énorme dose de 30 gr. par jour, fit diminuer en même temps et enfin cesser, après quatre mois de traitement, la soif, la sécrétion urinaire et l'érythème. La guérison fut complète.
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- ↑ Gazette salutaire de Bouillon ; Coste et Wilmet, Matière médicale indigène, p. 74.
- ↑ Journal général de médecine, t. XLIV, p. 289.
- ↑ Journal de médecine de Leroux, Corvisart et Boyer, t. XVIII, p. 335.
- ↑ Stanislas Martin in Bulletin de thérapeutique, t. LX, p. 266.
- ↑ Journal de médecine, mai 1844.
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Un homme âgé de cinquante ans, sujet à de fréquentes rétentions d'urine, m'a assuré s'en être toujours promptement débarrassé au moyen d'une forte décoction, à vase clos, de racine de valériane sauvage, ou de la poudre de la même racine à la dose de 10 à 20 gr. Ce remède agit-il ici en faisant cesser le spasme vésical, cause présumée de l'affection ?... Mes recherches sur cette propriété de la valériane m'ont fait trouver le passage suivant dans Grégor. Horstius[1] : Pulvis valerianæ contra stranguriam utiliter bibitur. Decoctum valerianæ in vino epotum idem facit.
On a préconisé la poudre de racine de valériane, prise comme du tabac, contre l'affaiblissement amaurotique de la vue. Je l'ai employée avec avantage dans ce cas : elle agit comme sternutatoire. Je me suis bien trouvé chez une religieuse âgée de soixante-cinq ans, atteinte d'ambliopie, de l'usage du mélange de parties égales de valériane et de fleurs d'arnica pulvérisées, pris de la même manière. Je crois que tout autre errhin aurait également réussi. Les feuilles de valériane sont détersives. Dodoens[2] en employait la décoction en gargarisme dans les ulcérations enflammées de la bouche. Dubois, de Tournai, rapporte qu'un praticien très-répandu lui a raconté qu'il avait vu guérir, par le seul usage des feuilles de cette plante écrasées, un ulcère à la jambe qui durait depuis plusieurs années, et avait résisté à beaucoup de remèdes locaux. Une pommade composée de racines de valériane finement pulvérisées et d'axonge lui a réussi au delà de tout espoir, chez deux individus affectés depuis longtemps d'ulcères atoniques aux jambes.
[On peut citer encore les valérianes grande ou des jardins (V. phu, L.], dioïque ou aquatique (V. dioïca, L.), celtique (V. celtica, L.), indienne (V. indica) ou nard indien (nardata jatamansi), couchée (V. supina, L.). Quant à la valériane rouge ou grecque des jardins, autrefois appelée valeriana græca, elle est attribuée au centranthus ruber, D.C. La V. locusta, mâche, valérianelle, doucette, est classée dans le genre Fedia olitoria.]
(L'HUILE ESSENTIELLE DE VALÉRIANE, étudiée au point de vue de ses effets physiologiques par Pierlot et ensuite Barallier, donne lieu aux phénomènes suivants : abaissement des pulsations artérielles dans les premiers temps de l'action, et plus tard élévation dans le plus grand nombre de cas, augmentation de la chaleur cutanée, avec exsudation à odeur de valériane ; céphalalgie frontale plus ou moins intense, accompagnée ou non de pression au niveau des tempes ; paresse intellectuelle et musculaire ; tendance au sommeil et quelquefois sommeil profond ; urines abondantes, colorées, à odeur de valériane. Outre ces symptômes, on observe parfois des nausées, de la salivation et du dégoût pour les aliments, si la dose dépasse 30 à 50 centigr.[3].
Hufeland[4] s'est très-bien trouvé dans l'épilepsie d'ajouter à l'action de la valériane celle de l'huile essentielle, à la dose de 2 gouttes pour 2 gr., trois fois par jour. Weicot la recommandait comme anthelminthique[5].
L'usage méthodique de cette essence en thérapeutique ne remonte guère qu'à quelques années. Leausure[6] a eu beaucoup à se louer de l'emploi de l'huile essentielle de valériane clans la fièvre typhoïde. Il présente cette huile comme jouissant d'une propriété éminemment régularisatrice. Suivant lui, elle ranime les forces, elle relève la chaleur animale et l'appétit ; elle calme
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- ↑ Opera omnia, t. III, p. 299.
- ↑ Stirp. hist., p. 350.
- ↑ Bulletin général de thérapeutique, 1860, t. LIX, p. 241.
- ↑ Manuel de médecine pratique, traduction française, p. 247.
- ↑ Bulletin des sciences médicales de Férussac, t. IV, p. 82.
- ↑ Annales médicales de la Flandre occidentale, 1857, et Journal de médecine de la Société des sciences médicales de Bruxelles, vol. XXIV, p. 162.
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les vomissements et la diarrhée, en excitant des sueurs abondantes et d'une odeur désagréable ; elle modifie très-sensiblement les symptômes cérébraux ; jamais elle ne cause de délire ; loin de là, elle a calmé, dans un cas, celui du delirium tremens. La dose est d'une goutte toutes les heures dans les cas graves, toutes les deux ou trois heures dans ceux qui le sont le moins.
Barallier, qui ne paraît pas avoir eu connaissance de ces tentatives, a modifié, par l'administration de ce médicament, d'une manière prompte, les éléments, stupeur, somnolence, coma de cause adynamique, qui compliquent les fièvres graves. Certains états nerveux, tels que vertiges, hystericisme, asthme essentiel, sont aussi améliorés par le même moyen.)
Le VALÉRIANATE D'AMMONIAQUE s'est montré efficace dans tous les cas où la valériane est employée, tels que les troubles nerveux, les accidents protéiformes de l'hystérie, les vertiges, les spasmes divers. Des névralgies rebelles, même symptomatiques[1], ont cédé à son usage. Moreau (de Tours), Lelut, Foville, Baillarger, Delasiauve, etc.[2], ont obtenu quelques avantages de ce valérianate dans l'épilepsie. (C'est spécialement du valérianate d'ammoniaque Pierlot que se sont servis ces observateurs. Ce médicament n'est pas un produit chimique isolé, mais une forme médicamenteuse plus stable que le valérianate pur (si tant est que les officines le fournissent tel), permettant d'administrer les principes actifs de la valériane à haute dose et dans des proportions constantes et déterminées[3].
VALÉRIANATE D'ATROPINE. (Voyez BELLADONE, page 183.)
LE VALÉRIANATE DE QUININE jouit des mêmes propriétés que le sulfate de quinine et se donne à la dose de 1 décigr. par jour. On l'a plus particulièrement employé dans les névralgies et les accidents nerveux périodiques. « La chose est bien trouvée, disent Trousseau et Pidoux. Pourquoi, d'ailleurs, le valérianate de quinine ne guérirait-il pas aussi bien une névralgie périodique que le sulfate de quinine ?.... »
(Devay le recommande spécialement dans les fièvres de mauvais caractère (atoniques, malignes). Castiglione l'a mis en usage dans le traitement de l'épilepsie, du rhumatisme et surtout de l'hémicrânie.)
Le VALÉRIANATE DE ZINC. L'oxyde de zinc jouit d'une réputation qu'Herpin, (de Genève)[4], a sanctionnée par l'expérimentation. La valériane est, à juste titre, considérée comme un des meilleurs antispasmodiques. Le valérianate de zinc ne pouvait donc manquer d'être favorablement accueilli. Aussi fut-il annoncé comme le meilleur remède à opposer aux névralgies, aux névroses, et surtout à l'épilepsie. On l'administre à la dose de 1 décigr. par jour en poudre, en potion et surtout en pilules. Devay[5] prescrit contre les névralgies la formule suivante : valérianate de zinc, 60 centigr. ; sucre blanc pulvérisé, 5 gr. ; divisez en vingt-quatre doses ; une à quatre par jour.
(Delioux de Savignac classe le valérianate de zinc au premier rang parmi les moyens thérapeutiques que l'on peut diriger contre le vertige nerveux ou essentiel[6]. Dans un cas de hoquet accompagné d'étouffements, de spasmes, de syncopes, de plaintes, puis de cris et de hurlements, avec pouls petit, puis plus tard intermittent, réduit à la fin à trente-quatre pulsations, phénomènes qui duraient depuis douze jours, l'amélioration a été instantanée par l'administration de 5 centigr. de valérianate de zinc. Une deuxième
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- ↑ Bulletin de thérapeutique, t. LI, p. 364.
- ↑ Bulletin de thérapeutique, t. LI, p. 378.
- ↑ Consultez Pierlot, Note sur la valériane, sur l'analyse de sa racine, etc. Paris, 1862.
- ↑ Du pronostic et du traitement de l'épilepsie. Paris, 1852.
- ↑ Bulletin de thérapeutique, septembre 1852, t. XLIII, p. 285.
- ↑ Bulletin de thérapeutique, 1802, t. LX1II, p. 5 et 39.
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et une troisième pilule achevèrent la guérison, qui ne s'est pas démentie[1].
« Les praticiens, qui, par des raisons d'économie (le valérianate de zinc est d'un prix excessif), ne croiront pas devoir administrer le nouveau sel antispasmodique, pourront continuer à leurs malades la poudre de valériane associée à l'oxyde de zinc. » (Trousseau et Pidoux.)
(Du reste, les pilules de Méglin, si répandues, rappellent par leur composition les éléments qui, combinés, forment le corps qui nous occupe.)
(Le VALÉRIANATE DE FER a été proposé, comme réunissant l'action d'un reconstituant et d'un antispasmodique, à la dose de 10 à 60 centigr. par jour en pilules, dans la chlorose compliquée d'accidents nerveux hystériformes ; mais, comme action, le fer domine dans ce composé.
Le VALÉRIANATE DE BISMUTH a été préconisé par Rhigini comme antinévralgique. Depuis, on l'a employé, mais rarement, dans les affections nerveuses de l'estomac comme succédané du sous-azotate et du sous-carbonate ; il trouverait son indication dans les gastrodynies, les gastralgies chroniques ; on l'a aussi mis en usage contre les palpitations chroniques du cœur.)
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- ↑ Bulletin de thérapeutique, t. LXIII, p. 413.