Trichilia gilgiana (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Trichilia gilgiana Harms


Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 23: 161 (1896).
Famille: Meliaceae

Origine et répartition géographique

Trichilia gilgiana est présent depuis le sud du Nigeria jusqu’à l’est de la R.D. du Congo, et vers le sud jusqu’au nord de l’Angola (Cabinda).

Usages

Le bois convient pour la construction légère, les boiseries intérieures, la charronnerie, les meubles, l’ébénisterie, la caisserie, les jouets et articles de fantaisie, le placage, le contreplaqué, les panneaux de fibres et les panneaux de particules, et pour la pâte à papier.

Au Congo, l’écorce est réputée avoir des propriétés analgésiques et stimulantes et est employée en médecine traditionnelle pour soulager les douleurs abdominales, thoraciques et fébriles, ainsi que comme tonique. En R.D. du Congo, le jus des jeunes feuilles est appliqué sur les plaies de circoncision et on additionne l’eau potable de petites quantités de feuilles pulvérisées pour soigner les affections respiratoires chez les enfants.

Propriétés

Le bois de cœur est blanc grisâtre à gris rosé ou marron rosé et indistinctement délimité de l’aubier blanc crème. Il est souvent contrefil, le grain est fin à moyennement grossier. Le bois scié sur quartier est lustré, et présente des rayures plus foncées et des bandes irrégulières.

Le bois est moyennement lourd, avec une densité de 570–650 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche à l’air relativement bien. Il n’est pas stable en service. A 12% d’humidité, le module de rupture du bois de Mayombe (Congo) est de 96 N/mm², le module d’élasticité de 9200 N/mm², la compression axiale de 45 N/mm², le fendage de 13 N/mm² et la dureté Chalais-Meudon de 2,7.

Le bois est difficile à scier à cause de la présence de silice en proportion élevée qui émousse les dents de scie et les lames de coupe. Il se rabote de manière satisfaisante, les surfaces sciées sur quartier pouvant tout de même demeurer rugueuses en raison du contrefil. Les caractéristiques de clouage sont bonnes, celles de collage moyennes. Le bois n’est pas durable ; il est sensible aux maladies cryptogamiques, aux attaques de termites, de foreurs du bois sec et de térébrants marins. Le bois de cœur est rebelle à l’imprégnation par des produits de préservation, alors que l’aubier y est moyennement perméable. La sciure peut provoquer l’irritation des voies respiratoires et de la peau chez les professionnels du bois.

Description

  • Arbre sempervirent de taille petite à moyenne atteignant 30 m de haut ; fût dépourvu de branches jusqu’à 18 m, rectiligne, cylindrique ou cannelé, jusqu’à 100 cm de diamètre ; surface de l’écorce lisse, brun grisâtre, se détachant en petites écailles, écorce interne rose pâle, exsudant du latex ; cime étalée, fortement ramifiée ; jeunes branches courtement poilues.
  • Feuilles alternes, composées imparipennées à (2–)5–8 paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de 4–10 cm de long, rachis de (5–)10–26 cm de long ; pétiolules de 4–10 mm de long ; folioles opposées, étroitement elliptiques à étroitement ovales ou étroitement obovales, de 5–28 cm × 1,5–8 cm, base cunéiforme à obtuse, apex acuminé, glabres mais ponctuées de glandes, pennatinervées.
  • Inflorescence : panicule axillaire atteignant 20(–30) cm de long, à poils courts ; bractées elliptiques à ovales, jusqu’à 7(–10) mm de long, habituellement persistantes.
  • Fleurs unisexuées, fleurs mâles et femelles d’apparence très semblable, régulières, 5-mères, brun crème à rose, odorantes ; pédicelle de 3–5(–8) mm de long ; réceptacle cylindrique, de 1–3 mm de long ; calice en coupe, de 2–3 mm de long, lobes de 1,5–2 mm de long ; pétales libres, étroitement elliptiques à étroitement obovales, de 7–10(–11,5) mm de long ; étamines de 4,5–6,5 mm de long, réunies à la base en tube, poilues à l’intérieur ; ovaire supère, pyramidal, d’environ 2 mm × 2–3 mm, densément poilu, 3-loculaire, style de 2,5–4,5 mm de long, poilu, stigmate capité ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères indéhiscentes.
  • Fruit : capsule en forme de poire ou de figue, de 3–3,5 cm de diamètre, à stipe de 0,5–1 cm de long, déhiscente, contenant jusqu’à 6 graines.
  • Graines d’environ 20 mm × 12 mm, au bout d’un long funicule, tégument partiellement charnu et orangé-rouge, partiellement brun foncé brillant.
  • Plantule à germination épigée ; hypocotyle d’environ 4 cm de long, épicotyle d’environ 4,5 cm de long ; cotylédons sessiles, épais et charnus.

Autres données botaniques

Les fleurs sont pollinisées par des insectes tels que les abeilles. Les graines sont mangées par les oiseaux qui pourraient jouer un rôle important dans leur dispersion.

Le genre Trichilia comprend quelque 90 espèces, dont la plupart en Amérique tropicale. En Afrique continentale, on en compte 18, à Madagascar 6.

Trichilia retusa

L’aire de répartition de Trichilia retusa Oliv. chevauche largement celle de Trichilia gilgiana, tout en étant légèrement plus vaste, puisqu’elle s’étend jusqu’au sud du Soudan et au sud-ouest de l’Ethiopie au nord, et jusqu’au sud de la R.D. du Congo au sud. Trichilia retusa, arbuste à petit arbre atteignant 15 m de haut, se caractérise par ses folioles largement émarginées. Au Soudan, le bois est utilisé dans la fabrication de pilons et de mortiers, le tégument charnu serait quant à lui comestible. Au Congo, on applique des copeaux d’écorce sur les œdèmes.

Trichilia rubescens

Trichilia rubescens Oliv. a une aire de répartition similaire, mais s’étend jusqu’à l’ouest de l’Ouganda et l’ouest de la Tanzanie. Il s’agit également d’un arbuste ou d’un petit arbre, qui diffère des autres espèces africaines de Trichilia par ses fleurs comparativement petites à disque distinct, et par ses fruits obovoïdes à globuleux de 1–2 cm de diamètre. Le bois est employé pour la fabrication de poteaux, de petits outils et de manches d’outils. Il est également utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois. Les décoctions d’écorce servent en médecine traditionnelle à soigner la bronchite, les gastralgies, la diarrhée, les étourdissements, l’aliénation mentale et l’impuissance sexuelle. Elles sont également administrées en lavement contre la constipation et les douleurs abdominales. Les décoctions de racine s’utilisent en lavement contre la colique, et comme vermifuge et abortif. Les jeunes feuilles sont ingérées pour soigner la gonorrhée. L’écorce sert à fabriquer du poison de flèche. Le tégument charnu est consommé en période de disette. Des limonoïdes antiparasitaires ont été isolés des feuilles de Trichilia rubescens, et des extraits de feuilles ont mis en évidence une activité antipaludique.

Ecologie

Trichilia gilgiana est un arbre commun de la forêt secondaire de basse altitude sempervirente et semi-décidue, souvent dans le sous-étage, jusqu’à 950 m d’altitude.

Gestion

Après la coupe, les grumes doivent être débardées rapidement et mises à sécher, afin d’éviter tant les maladies cryptogamiques que les attaques d’insectes, ou traitées avec des produits de préservation.

Ressources génétiques

Trichilia gilgiana ne souffre pas d’érosion génétique, étant assez répandu et localement commun en forêt secondaire.

Perspectives

Le bois de Trichilia gilgiana n’est pas particulièrement attrayant, il est abrasif, outre que ses fûts souvent cannelés gênent ses possibilités d’utilisation dans l’industrie du déroulage. C’est pourquoi ses perspectives en tant qu’essence commerciale semblent limitées, et il n’est pas exclu que Trichilia gilgiana demeure un arbre indésirable de la forêt exploitée, comme il a souvent été perçu , à l’instar d’autres espèces de Trichilia.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Trichilia gilgiana Harms. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 23 décembre 2024.


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