avant de les faire moudre, pour les dépouiller de leur qualité nuisible ; on doit ensuite faire bien cuire le pain et attendre qu'il soit complètement refroidi pour en manger.
(De temps immémorial, on fait avec cette farine une pâte pour engraisser les volailles, qui, nous le verrons plus loin, ne ressentent pas l'effet du poison. Ce poison paraît résider tout entier, si l'on en croit l'article IVRAIE du ''Dictionnaire d'histoire naturelle'' de d'Orbigny, dans un principe particulier, la ''loliine''. Cette analyse dont on ne cite pas l'auteur était presque oubliée, lorsque Filhol et Baillet ont étudié cette graminée. En traitant le grain par l'éther, on en sépare une huile verte;) [ces chimistes ont vu que l'huile verte contenait de la chlorophylle et de la xanthine ; qu'elle n'était pas complètement saponifiable ; la partie qui ne se saponifie pas est solide, molle, de couleur jaune orangé, neutre, incristallisable;] (ce corps, qu'ils dénomment ''matière jaune'', avait été considéré par eux comme donnant à l'huile d'ivraie toutes ses propriétés ; mais des recherches plus récentes leur ont prouvé que cette matière n'était pas isolée à l'état de pureté ; ils y ont rencontré des proportions variables de cholesterine) <ref>''Mémoires de l'Académie des sciences, etc., de Toulouse'', 1864, p. 437.</ref>. [L'éther laisse un résidu qui, étant épuisé par l'eau, donne du sucre, de la dextrine, des matières albuminoïdes, une substance extractive (Réveil Reveil et Dupuis).]
(Tel est le résumé des recherches chimiques de Filhol et Baillet. Si on traite la farine par l'alcool (35 degrés), celui-ci prend bientôt une coloration verdâtre, devient de plus en plus vert et offre un goût désagréable, astringent et répugnant ; si on évapore à siccité, on a pour résidu une matière résineuse, jaune et verdâtre<ref>''Schweizerische Zeitschrift für Pharmacie'', 1859, n° 8.</ref> ; c'est là un moyen de reconnaître la farine d'ivraie mêlée à celle de froment ; cette dernière ne change en rien la coloration de l'alcool.