Au niveau des espèces, la nomenclature de Rolland est linnéenne. Mais il lui est arrivé de désigner ce que nous appelons aujourd'hui des cultivars ou des groupes de cultivars par des noms prélinnéens. Pour les choux par exemple, il utilise les noms de Fillassier. Haudricourt m'avait demandé d'insister auprès des linguistes sur le fait que ces noms ne devaient absolument plus être retenus.
On ne peut en tout cas qu'être frappé par le soin mis à identifier correctement les plantes. Malgré ses imperfections et son ancienneté, la ''Flore populaire'' reste le point de départ incontournable de toute étude sur les noms populaires des plantes du domaine gallo-roman (langue d'oïl, langue d'oc, franco-provençal). Son intérêt s'étend au folklore (croyances, magie, devinettes, langage des fleurs), et Rolland offre souvent une bibliographie qui permet de localiser des sources anciennes. Comme tout utilisateur de cette flore, j'ai dû me résoudre à compiler un index, indispensable pour la consulter. Je m'en était tenu à un index des familles, mais l'aide de Marion Paluzzano, étudiante à l'INH (Angers), en stage d'ethnobotanique auprès de moi en 2005, a permis de descendre au niveau des genres et des espèces.
La tâche est loin d'être terminée. C'est pourquoi nous avons entrepris de transformer toute la flore en base de données pour la rendre vraiment accessible. Il n'est en effet pas possible actuellement de partir d'un nom populaire pour arriver au nom scientifique.