Sloanea berteroana (Rollet, Antilles)

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Planche 61 : ELAEOCARPACEAE. II. Sloanea berteroana. A. Rameau fructifié. B. Fruits. C. Plantule. D. Écorce (coupe transversale).

base du tronc

tranche

Sloanea berteroana [sic : Sloanea berteriana] Choisy ex DC. Prodr. 1 : 516 (1824).

Noms vernaculaires : Fr : Châtaignier coco ; Petit coco, Châtaignier petit coco (Guadeloupe, Martinique) ; Châtaignier petit coco, Châtaignier rouge, Petit coco (Dominique). A : Burrwood (St Kitts). Note : ce nom vernaculaire s’applique aux autres espèces de Sloanea. Esp : Motillo, Cacaillo, Cacao roseta (Puerto Rico).

Description : Grand arbre atteignant 25-30 m de haut et 1 m de diamètre au-dessus des contreforts. Pied : contreforts aliformes très décurrents, 3-4 m de haut ; racines aériennes ou chevelus sur le pied, déjà présentes jusqu’à 0,4-0,5 m de haut sur sujets jeunes ; le dos des contreforts est mince, rouge ; ils sont souvent divisés dichotomiquement à la base ; entre-contrefort souvent vieux rose. Écorce : épais-

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seur totale 9 mm pour un diamètre au-dessus des contreforts de 50 cm. Aspect externe : beige, sublisse ou rugueuse par lenticelles sans ordre ; liège 0,5 m. Écorce vivante : 3 parties dans la section transversale : l’externe orange avec massifs allongés tangentiellement plus foncés ; l’intermédiaire brun chocolat à gris noirâtre ; ces 2 parties sont grumeleuses ; l’interne : jaune d’or à orange, aspect gras, un peu humide. Aubier : blanc rosé. Feuilles : alternes, entières, elliptiques à elliptiques-ovées, de taille intermédiaire entre S. caribaea et S. massonii, 10-20 × 5-10 cm ; pétiole long de 1-3 cm ; stipules linéaires, aciculaires, 10 × 1 mm, caduques ; nervures secondaires reliées l’une à l’autre à l’extrémité par une large boucle. Fleurs : jaunâtres, dépourvues de pétales ; 4 sépales jaunes à l’extérieur, roses à l’intérieur ; nombreuses étamines longues de 4-6 mm ; en racèmes axillaires pauciflores atteignant 5 cm de long. Fruits : capsules à parois ligneuses, épaisses s’ouvrant par 3 ou 4 valves glabres, apiculées à l’état jeune, avec une collerette épaisse à la base ; 3-4 × 2-3 cm, plus grands que ceux de S. caribaea et non poilus comme ceux de S. massonii ; 1 (2) graine ovoïde, 15-18 × 11- 13 mm, brune, entourée complètement d’un arille vermillon mince ; la moitié inférieure de la graine est lisse, la moitié supérieure est marron, laciniée noirâtre. Phénologie : sempervirent. Fleurit et fructifie de décembre à avril ; fruits aussi en juin. Habitat : en forêt dense, entre 100 et 500 m au vent. Tempérament : plutôt sciaphile. Plantule : Type VI. Les cotylédons nettement succulents, de teinte beige variable, parfois rosée ou carminée par place, se caractérisent par la sculpture de leur face abaxiale. Cependant précocement caduques, il est rare de pouvoir les observer. Les feuilles de 5 à 8 cm de long, montrent quelques dents (3-5) atteignant 3 mm. Leurs limbes sont sombres et les nervures d’ordre II y atteignent les dents. L’hypocotyle et le premier entrenœud épicotylaire apparaissent marron. Le bourgeon apical et les pétioles foliaires sont pubescents.

Usages : Bois dur, lourd (d = 0,8), gris brun jaunâtre à brun chocolat. Construction, planchers, bateaux ; peu convenable pour les meubles.

Distribution générale : Hispaniola ; Puerto Rico ; Petites Antilles ; Venezuela (1000 m, Cerro Venamo, près de la frontière avec la Guyane).

Distribution aux Petites Antilles : St Kitts, Nevis, Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique.

Matériel examiné : BT : BÉNA 1198, Capesterre (P) ; ROLLET 1188, 1267, 1291, Maison de la Forêt, 270 m (GUAD) ; ROLLET 1492, Route forestière Bras DAVID, 250 m (GUAD). D : à moyenne altitude (NICOLSON and al.), 2 spécimens cités : BEARD 662, Layou Valley et NICOLSON 2136, Aux Délices.

Observations : M : Morne Rose, 600 m ; entre Terreville et Plateau Concorde, vers 400 m ; le long de la rivière Absalon, 300-350 m (FIARD & ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie). BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON & WILSON 1924 ; DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; HONYCHURCH 1980 ; HOWARD 1952, 1989 ; LIOGIER 1982 ; LONGWOOD 1961 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1941.

Sloanea caribaea : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 3-(5)-25-36-39-50-52-55-56-62-66-68 (Voir la signification des codes)

Sloanea berteroana, Sloanea caribaea, Sloanea dentata, Sloanea dussii, Sloanea massonii :

• Bois parfait beige gris ou beige jaunâtre (S. caribaea), beige rosé (S. dentata , S. dussii, S. massonii) ou brun (S. berteroana), non ou très peu différencié de l’aubier, dur et lourd (0,80 à 1,00 g/cm³), à grain fin, maille fine mais distincte.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 10 à 20-(25) par mm², à peine distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 120-130 μm chez S. berteroana et S. dussii, plutôt inférieur à 100 μm chez les autres), plus ou moins fréquemment obstrués par des thylles. Perforations des éléments vasculaires uniques, très exceptionnellement en grilles ; ponctuations intervasculaires plus ou moins opposées, de 8 à 12 μm de diamètre.
• Parenchyme rare, limité à quelques cellules juxtavasculaires et, sporadiquement, en lignes terminales. Files de cellules composées de 4 à 6 éléments.
• Rayons de 2 tailles différentes, les uns 1-sériés composés de cellules carrées et dressées, les autres 3- à 5-(7)-sériés avec des cellules couchées au centre, des cellules carrées en bordure et plusieurs rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. En section transversale on compte 10 à 15 rayons par mm, dont 3, 4 ou 5 multisériés. Ponctuations radiovasculaires souvent grosses, rondes, ovales ou allongées. Présence de cristaux, souvent solitaires, rarement par 2 dans certaines cellules non recloisonnées.
• Fibres plus ou moins fréquemment cloisonnées, à ponctuations aréolées.