O'char (Ibn al-Baytar)

Nom accepté : [[]]

[2-448]

• Ahmed ben Daoud. C’est une espèce d’idhâ à larges feuiiles, xxxx xxxx xxxx, à la tige élancée. Elle fournit un suc qui s’échappe des bourgeons de ses rameaux et de ses fleurs. On recueille les meilleures portions de ce suc qui a une certaine amertume. Cette plante produit des pommes qui ressemblent aux chairs sortant de la bouche des chameaux quand ils mugissent. Il s’échappe de l’intérieur de ces fruits une substance inflammable que l’on préfère à toute autre pour allumer le feu. Elle sert aussi à bourrer des coussins et des oreillers. Cet arbre pousse dans le fond des vallées et parfois, mais rarement, dans le sable. Quand on recueille ses feuilles et que l’on coupe ses extrémités, il s’en écoule un liquide laiteux. Dans certains pays où cet arbre abonde, on recueille le liquide dans des vases où l’on fait macérer des peaux, ce qui leur enlève complètement tous leurs poils et les rend propres au tannage. Une personne bien informée m’a assuré que deux de ces plantes suffisent pour remplir un grand vase, tant le liquide est abondant. Le bois de cet arbre est léger, tendre et mou, et l’arbre est d’un port agréable. La fleur ressemble à celle du laurier-rose; elle est incisée, penchée et d’un bel aspect.
• Autre. Son suc laiteux est chaud et caustique. Il est plus actif que celui des euphorbes. Il est laxatif.
• Avicenne. II affaiblit l’intestin et est très-utile en frictions contre la teigne humide et l’impétigo.
• L’auteur. Cet arbre n’existe pas en Espagne. La première fois que je l’ai observé, c’est à Tripoli du Maghreb, à l’est de la ville. Je l’ai rencontré ensuite en Egypte, près du Caire, du côté de Matharya. Quant à son suc, j’en ai parlé avec le sucre, à la lettre sîn, où vous en trouverez la description. (Voyez le n° 1 198.)

Il s’agit de la plante que Prosper Alpin a très bien décrite sous le nom de Beidli el-ouchchâr, nom qui convient bien au fruit, qu’il a lui-même comparé à deux testicules. On en a fait l’Asclepias procera. D’autres espèces donnent aussi un suc employé en médecine. Ainsi l’A. gigantea, dans l’Inde. L’A. lactifera aurait un suc assez doux pour être employé comme aliment. Forskal n’a pas rencontré le beidh el-ouchchâr de P. Alpin, mais il en décrit plusieurs autres espèces.