Lupin (Candolle, 1882)
Nom correct : Lupinus albus L.
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Lupin. — Lupinus albus, Linné.
Les anciens Grecs et Romains cultivaient cette Légumineuse pour l'enfouir, comme engrais vert, et à cause des graines, qui sont bonnes pour nourrir les bœufs et dont l'homme fait aussi usage. Les expressions de Théophraste, Dioscoride, Caton, Varron, Pline, etc., citées par les modernes, se rapportent à la culture ou aux propriétés médicales des graines et n'indiquent pas s'il s'agissait du Lupin à fleurs blanches (L. albus) ou de celui à fleurs bleues (L. hirsutus), qui croît spontanément dans le midi de l'Europe. D'après Fraas 3 ce dernier est cultivé aujourd'hui dans la Morée ; mais M. de Heldreich 4 dit que dans l'Attique c'est le L. albus. Comme en Italie on cultive depuis longtemps celui-ci, il est probable que c'est le Lupin des anciens. On le cultivait beaucoup dans le XVIe siècle, surtout en Italie 5, et de l'Ecluse constate l'espèce, car il la nomme Lupinus sativus albo flore 6. L'ancienneté de la culture en Espagne est indiquée par
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3. Voir Fraas, Fl. class., p. 51 ; Lenz, Bot. der Alten, p. 73.
4. Heldreich, Nutzpflanzen Griechenl., p. 69.
5. Olivier de Serres, Théâtre de l'agric., éd. 1529, p. 88.
6. Clusius, Historia plant., 2, p. 228.
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l'existence de quatre noms vulgaires différents, suivant les provinces ; mais la plante y existe seulement à l'état cultivé ou presque spontané, dans les champs et les endroits sablonneux 1.
En Italie, l'espèce a été indiquée, par Bertoloni, sur les collines de Sarzane. Cependant M. Garuel ne pense pas qu'elle y soit spontanée, non plus que dans d'autres localités de la péninsule 2. Gussone 3 est très affirmatif pour la Sicile. Il indique la plante : « sur les collines arides et sablonneuses, et dans les prés (in herbidis) ». Enfin Grisebach 4 l'a trouvée dans la Turquie d'Europe, près de Ruskoï, et d'Urville 5, en abondance, dans des bois près de Constantinople. Castagne le confirme dans un catalogue manuscrit que je possède. M. Boissier ne cite aucune localité pour l'Orient ; il n'est pas question de l'espèce dans l'Inde, mais des botanistes russes l'ont recueillie au midi du Caucase, sans que l'on sache si c'était bien dans des conditions de spontanéité 6. On découvrira peut-être d'autres localités entre la Sicile, la Macédoine et le Caucase.
Termis. — Lupinus Termis, Forskal.
On cultive beaucoup en Egypte, et même dans l'île de Crète, cette espèce de Lupin, si voisine du L. albus qu'on a proposé quelquefois de les réunir 7. La différence la plus apparente est que la fleur du Termis est bleue dans sa partie supérieure. La tige est plus haute que dans le L. albus. On fait usage des graines, comme de celles du Lupin ordinaire, après les avoir fait macérer, à cause de leur amertume.
Le L. Termis est spontané dans les sables et sur les collines en Sicile, en Sardaigne et en Corse 8 ; en Syrie et en Egypte, suivant M. Boissier 9 ; mais, selon MM. Schweinfurth et Acherson, il serait seulement cultivé en Egypte 10. Hartmann l'a vu sauvage dans la haute Egypte 11. Unger 12 l'indique parmi les espèces cultivées chez les anciens Egyptiens, mais il ne cite ni échantillon ni figure. Wilkinson 13 se borne à dire qu'on l'a trouvé dans les tombeaux.
Aucun Lupin n'est cultivé dans l'Inde et n'a de nom en sanscrit ; on en vend des graines dans les bazars sous le nom de Tourmus (Royle, Ill., p. 194).
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1. Willkomm et Lange, Fl. hisp., 3, p. 466.
2. Caruel, Fl. toscana, p. 136.
3. Gussone, Floræ siculæ synopsis, ed. 2, vol. 2, p. 266.
4. Grisebach, Spicil. Fl. rumel., p. 11.
5. D'Urville, Enum., p. 86.
6. Ledebour, Fl. ross., 1, p. 510.
7. Caruel, Fl. tosc., p. 136.
8. Gussone, Fl. sic. syn., 2, p. 267 ; Moris, Fl. Sardoa, 1, p. 596
9. Boissier, Fl. orient., 2, p. 29
10. Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, etc., p. 257.
11. Schweinfurth, Plantæ nilot. a Hartmann coll., p. 6.
12. Unger, Pflanzen d. alt. Ægypten., p. 65.
13. Wilkinson, Manners and customs of ancient Egyptians, 2, p. 403.
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Le nom Termis ou Termus, des Arabes, est celui du Lupin des Grecs, Termos. On peut soupçonner que les Grecs l'ont reçu des Egyptiens. L'espèce ayant été connue dans l'ancienne Egypte, il est assez singulier qu'on ne mentionne aucun nom hébreu 1. Elle a peut-être été introduite en Egypte après l'époque du séjour des Juifs.
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1. Rosenmüller, Bibl. Alterth., vol. 1.