Khaya anthotheca (PROTA)

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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg
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Statut de conservation Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg


répartition en Afrique (sauvage)
1, base du fût ; 2, rameau en fleurs ; 3, fruit déhiscent, une valve enlevée. Redessiné et adapté par Iskak Syamsudin
port de l'arbre (EcoPort)
port de l'arbre
plantation de 15 ans, Côte d'Ivoire
base du fût (Zimbabweflora)
écorce (EcoPort)
branches feuillées (EcoPort)
feuille (University of Hawaii)
coupe transversale du bois
coupe tangentielle du bois
coupe radiale du bois

Khaya anthotheca (Welw.) C.DC.


Protologue: Monogr. phan. 1: 721 (1878).
Famille: Meliaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 50

Synonymes

  • Khaya nyasica Stapf ex Baker f. (1911).

Noms vernaculaires

  • Acajou blanc, acajou à peau lisse (Fr).
  • Smooth-barked mahogany, white mahogany, red mahogany, Uganda mahogany (En).
  • Acaju branco, acaju de casca lisa, kibaba de Mussengue (Po).
  • Mkangazi, mwovu, nyalulasi, linjo (Sw).

Origine et répartition géographique

Khaya anthotheca est répandu, depuis la Guinée-Bissau jusqu’en Ouganda et en Tanzanie, et vers le sud jusqu’en Angola, en Zambie, au Zimbabwe et au Mozambique. Il est assez régulièrement cultivé en plantation sur son aire de répartition naturelle, mais également en Afrique du Sud, en Asie tropicale et en Amérique tropicale.

Usages

Le bois (noms commerciaux : acajou d’Afrique, African mahogany) est tenu en haute estime pour la fabrication de meubles, l’ébénisterie, les boîtes, casiers et placages décoratifs, et il est aussi couramment employé pour les encadrements de fenêtres, les panneaux, les portes et les escaliers. Il se prête aux revêtements de sol légers, à la construction navale, aux châssis de véhicules, aux articles de sport, aux instruments de musique, aux jouets, aux bibelots, à la sculpture, au contreplaqué et à la pâte à papier. Traditionnellement, le bois est utilisé pour faire des pirogues monoxyles. Il est utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois.

L’écorce, de saveur amère, est couramment utilisée en médecine traditionnelle. Elle se prend pour traiter la toux, et en décoction ou en infusion, pour traiter la fièvre, les rhumes, la pneumonie, les douleurs abdominales, les vomissements et la gonorrhée ; en usage externe, elle s’applique sur les plaies, les écorchures et les ulcères. La poudre d’écorce se prend comme aphrodisiaque et pour traiter l’impuissance masculine. En Tanzanie, la décoction de racine se boit pour traiter l’anémie, la dysenterie et le prolapsus rectal. En Tanzanie encore, l’écorce était jadis utilisée par les Shambaas pour teindre en brun rougeâtre. En R.D. du Congo, les feuilles s’utiliseraient pour fabriquer un poison de flèche.

Khaya anthotheca est assez couramment planté comme arbre d’ombrage ornemental et d’alignement. Il est parfois planté comme arbre d’ombrage dans les systèmes d’agroforesterie.

Production et commerce international

Le Congo a exporté 2000 m³ de bois scié de Khaya anthotheca en 2003 au prix moyen de US$ 213/m³, 2000 m³ en 2004 au prix moyen de US$ 333/m³, et 4000 m³ en 2005 au prix moyen de US$ 305/m³. De petites quantités de placages ont été exportées du Congo en 2003 au prix moyen de US$ 359/m³, et en 2004 au prix moyen de US$ 352/m³. Le bois de Khaya anthotheca est exporté des pays ouest-africains (par ex. du Ghana) en mélange avec d’autres Khaya spp., surtout Khaya ivorensis A.Chev. Le Ghana a exporté sous ce nom 11 000 m³ de bois scié en 2003 au prix moyen de US$ 714/m³, 14 000 m³ en 2004 au prix moyen de US$ 527/m³, et 17 000 m³ en 2005 au prix moyen de US$ 755/m³. Les exportations ghanéennes de placages de Khaya se sont élevées à 4000 m³ en 2003 au prix moyen de US$ 443/m³, 6000 m³ en 2004 au prix moyen de US$ 1677/m³, et 5000 m³ en 2005 au prix moyen de US$ 1938/m³. La proportion de Khaya anthotheca dans ces quantités n’est pas claire. La Côte d’Ivoire a exporté 41 000 m³ de sciages de Khaya en 2003 au prix moyen de US$ 397/m³, et 34 000 m³ en 2005 au prix moyen de US$ 439/m³. Le Cameroun a exporté 11 000 m³ de bois scié de Khaya en 2003, et 8600 m³ en 2004 et 2006. En Ouganda, au Malawi, en Zambie et au Mozambique, Khaya anthotheca est l’une des plus importantes essences de bois d’œuvre, mais il n’y a pas de statistiques sur la production de ces pays. Au cours des dernières années, le marché nord-américain a dominé le commerce mondial de bois d’œuvre de Khaya, notamment pour remplacer l’acajou américain (issu de Swietenia) dont la disponibilité a considérablement chuté.

Propriétés

Le bois de cœur est brun rosé à rouge foncé et plus ou moins nettement démarqué de l’aubier, brun pâle, atteignant 6 cm de large. Le fil est droit ou contrefil, le grain assez grossier. Il a une belle figure marquée d’ondulations irrégulières.

C’est un bois de poids moyen d’une densité de 490–660 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche généralement assez facilement à l’air avec peu de détérioration, mais la présence de bois de tension peut occasionner une importante déformation. Les taux de retrait du bois vert à anhydre sont moyens : de 2, 7–4,1% radialement et de 5,8–6,4% tangentiellement. Une fois sec, le bois est relativement stable en service.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 50–110 N/mm², le module d’élasticité de 7800–10 300 N/mm², la compression axiale de 24–53 N/mm², le cisaillement de 8–14 N/mm², le fendage radial de 11–12 N/mm et le fendage tangentiel de 13–16 N/mm, la dureté Janka de flanc de 3250–5120 N et la dureté Janka en bout de 3600–6360 N.

Le bois est habituellement assez facile à scier et à travailler, mais la présence du contrefil peut être source de difficultés ; il faut par conséquent utiliser des scies affûtées en permanence pour éviter un fini laineux, et un angle d’attaque de 20° est recommandé. On peut obtenir un fini lisse, mais le recours à un apprêt est nécessaire pour la teinture et le vernissage. Le bois supporte bien le clouage et le vissage, mais peut se fendre au clouage ; il se colle bien. Les caractéristiques de cintrage sont habituellement médiocres. Le bois se déroule et se tranche bien, et produit des placages d’excellente qualité. Il se tourne relativement bien. Le bois est moyennement durable mais peut être sensible aux attaques de termites et de foreurs. Le bois de cœur est fortement rebelle à l’imprégnation, l’aubier est moyennement rebelle. La sciure peut provoquer une irritation de la peau.

L’utilisation de l’écorce comme anti-anémique a été confirmée lors d’essais préliminaires. Ces analyses ont également mis en évidence la présence de fer (16 mg/100 g), de cuivre (0,7 mg/100g) et d’acide ascorbique. Au Cameroun, l’écorce a eu une activité vermifuge chez des veaux. Des extraits bruts de graines ont manifesté une forte toxicité dans des essais sur des têtards. La tige, l’écorce et les graines contiennent des limonoïdes.

Falsifications et succédanés

Le bois de Khaya ivorensis est très similaire à celui de Khaya anthotheca. Dans les expéditions d’Afrique de l’Ouest destinées à l’exportation, ces essences sont mélangées au bois de Khaya grandifoliola C.DC sous la dénomination “acajou d’Afrique” ou “African mahogany”. Le bois de makoré (Tieghemella) leur ressemble mais il est plus durable.

Description

  • Arbre sempervirent ou caducifolié monoïque, grand à très grand, atteignant 60 (–65) m de haut ; fût dépourvu de branches sur 30 m, habituellement droit et cylindrique, atteignant 120(–500) cm de diamètre, à grands contreforts atteignant 4(–6) m de haut, se prolongeant parfois en racines superficielles proéminentes ; surface de l’écorce grise et lisse mais s’exfoliant en petites écailles circulaires laissant une surface grêlée, marbrée de gris et de brun jaunâtre, écorce interne rose à rougeâtre ; cime massive, arrondie ; rameaux glabres.
  • Feuilles disposées en spirale mais groupées vers l’extrémité des branches, composées paripennées à 2–5 (–7) paires de folioles ; stipules absentes ; pétiole de 3,5–7 cm de long, rachis de 2–20 cm long ; pétiolules de 0,5–1,5 cm de long ; folioles opposées, ovales-oblongues à elliptiques, de 5–20 cm × 2–10 cm, cunéiformes à obtuses et légèrement asymétriques à la base, obtuses à courtement acuminées à l’apex, bords entiers, coriaces, glabres, pennatinervées à 6–10 paires de nervures latérales.
  • Inflorescence : panicule axillaire atteignant 30(–40) cm de long.
  • Fleurs unisexuées, fleurs mâles et femelles d’apparence très similaire, régulières, 4–5-mères, blanchâtres, au parfum doux ; pédicelle de 1,5–3 mm de long ; calice lobé presque jusqu’à la base, à lobes arrondis de 1–1,5 mm de long ; pétales libres, elliptiques, de 4–6 mm × 2–4 mm, légèrement cucullés ; étamines soudées en un tube urcéolé de 3–5 mm de long, à 8–10 anthères incluses à proximité de l’apex, alternant avec les lobes arrondis ; disque en coussin ; ovaire supère, globuleux à conique, de 1–2 mm de diamètre, 4–5-loculaire, style atteignant 1 mm de long, stigmate discoïde ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères plus petites, indéhiscentes.
  • Fruit : capsule ligneuse érigée, presque globuleuse, de 4–8(–10) cm de diamètre, brun grisâtre, déhiscente par 4–5 valves, contenant de nombreuses graines.
  • Graines discoïdes ou quadrangulaires, fortement aplaties, de 1–2,5 cm × 1,5–3,5(–5) cm, étroitement ailées à la périphérie, brunes.
  • Plantule à germination hypogée, cotylédons restant enfermés dans le tégument ; épicotyle de 5–8 cm de long ; 2 premières feuilles opposées, simples.

Autres données botaniques

Le genre Khaya comprend 4 espèces sur le continent africain et 1 ou 2 espèces endémiques des Comores et de Madagascar. Il appartient à la sous-famille des Swietenoideae et semble être étroitement apparenté à Carapa et Swietenia. Les espèces de Khaya ont de fortes ressemblances au niveau des fleurs et des fruits, les différences les plus nettes résidant dans leurs folioles. Khaya grandifoliola C.DC. est très proche de Khaya anthotheca et pourrait même être conspécifique. Khaya nyasica Stapf ex Baker f. est souvent maintenu séparé de Khaya anthotheca, mais il vaut mieux le considérer comme un synonyme.

Khaya madagascariensis

Khaya madagascariensis Jum. & H.Perrier est présent aux Comores et au nord et à l’est de Madagascar. Le bois, brun rougeâtre, est très apprécié en menuiserie et pour les ustensiles, la sculpture et les pirogues traditionnelles. On s’en est servi pour soutenir les colonnes des palais traditionnels d’Antananarive. L’écorce est utilisée en médecine traditionnelle pour traiter la fièvre, et en usage externe pour traiter les blessures et les hémorragies. Khaya madagascariensis pousse relativement rapidement et est peu à peu adopté dans les plantations de bois d’œuvre. Toutefois, les peuplements naturels sont soumis à une forte pression en raison de la destruction de leur milieu et de l’abattage sélectif, et Khaya madagascariensis figure sur la Liste rouge de l’UICN dans la catégorie “en danger”.

Anatomie

Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :

  • Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
  • Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; (23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale) ; 24 : ponctuations intervasculaires minuscules (très fines) ( 4μm) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; (43 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 200 μm) ; (45 : vaisseaux de deux classes de diamètre distinctes, bois sans zones poreuses) ; 46 : 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
  • Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 65 : présence de fibres cloisonnées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses.
  • Parenchyme axial : 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale.
  • Rayons : 98 : rayons couramment 4–10-sériés ; (103 : rayons de deux tailles différentes) ; 106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées ; 107 : rayons composés de cellules couchées avec 2 à 4 rangées terminales de cellules dressées et/ou carrées ; 115 : 4–12 rayons par mm.
  • Eléments sécrétoires et variantes cambiales : 131 : canaux intercellulaires d’origine traumatique.
  • Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 137 : cristaux prismatiques dans les cellules dressées et/ou carrées des rayons.
(N.P. Mollel, P. Détienne & E.A. Wheeler)

Croissance et développement

Les jeunes arbres ont une tige élancée et une petite cime. Une importante croissance latérale débute lorsque la canopée supérieure de la forêt a été atteinte. Au Ghana, la hauteur moyenne des semis était de 2,5 m, avec un diamètre moyen de tige de 4–4,5 cm au bout de 2,5 ans. En Côte d’Ivoire, des plants de Khaya anthotheca plantés dans des endroits dégagés de la zone de forêt semi-décidue avaient atteint une hauteur moyenne de 12 m et un diamètre de fût moyen de 18 cm au bout de 10 ans. Cependant, les arbres plantés dans la zone de forêt sempervirente ne faisaient que 6 m de haut et 9 cm de diamètre au bout de 8 ans. Au Malawi, des plants de Khaya anthotheca avaient atteint une hauteur de 8 m et un diamètre de 9 cm au bout de 7 ans. Les arbres peuvent fructifier dès qu’ils atteignent 18 cm de diamètre, mais une fructification abondante ne commence habituellement qu’à des diamètres supérieurs à 70 cm. Cela signifie que l’élimination des arbres de calibre inférieur à 70 cm de diamètre peut donner lieu à une absence de régénération naturelle. Les fruits sont généralement produits à la saison sèche, de janvier à mars en Côte d’Ivoire et en Guinée. La dissémination des graines se fait par le vent. La distance maximale de dispersion des graines est supérieure à 50 m, mais environ 75% de la totalité des graines sont disséminées dans un rayon de 30 m autour de l’arbre-mère.

Ecologie

Khaya anthotheca se rencontre dans la forêt semi-décidue, aussi bien du type humide que du type sec, et dans la zone de transition entre la forêt semi-décidue et la savane, dans les régions où la pluviométrie annuelle est de 1200–1800 mm et ayant une saison sèche de 2–4 mois. Dans la forêt humide semi-décidue, il peut coexister avec Khaya ivorensis. Khaya anthotheca est souvent présent de façon disséminée sur les versants le long des cours d’eau. En Afrique orientale et australe, il est présent en forêt pluviale et en ripisylve, jusqu’à 1500 m d’altitude. En plantation, il nécessite des sols fertiles profonds et de l’eau en abondance. Il est sensible au feu.

Les graines peuvent germer en plein soleil comme à l’ombre, mais la régénération naturelle peut être très limitée dans la forêt. En R.D. du Congo, des études ont montré que les taux de survie des semis et la croissance en hauteur étaient plus élevés dans les trouées forestières que dans la végétation de sous-étage (59% de survie contre 37% respectivement) et la plupart des semis du sous-étage étaient rabougris. Il a également été observé que la forêt secondaire résultant de l’abandon des terres dans le cadre de l’agriculture itinérante offrait des conditions favorables à la régénération de Khaya anthotheca.

Multiplication et plantation

Khaya anthotheca se multiplie par graines. Le poids de 1000 graines est de 180–280 g. Les graines sont souvent déjà la proie des insectes quand elles sont encore sur l’arbre ; il faut donc procéder à une sélection des semences intactes avant de semer ou de stocker. Les graines se conservent à l’abri de la chaleur et de l’humidité pendant 1 an ; un ajout de cendres pour réduire les dégâts causés par les insectes est conseillé. Les champignons peuvent entraîner de sérieuses pertes des graines stockées ; lorsque la température est de –18° et de 5°, on constate une présence plus importante de champignons et des taux de germination inférieurs à ceux des graines stockées à 15°C. Il vaut mieux semer les graines en planches de pépinière et ne recouvrir que d’une mince couche de terre, ou les laisser partiellement découvertes. La germination prend 8–35 jours. Le taux de germination des semences fraîches saines atteint 85%, mais il décroît rapidement en conditions naturelles. Lorsque les semis sont cultivés en petits récipients, on peut les repiquer lorsqu’ils atteignent 30 cm et qu’ils ont des feuilles composées pleinement développées. Ils peuvent aussi rester en pépinière jusqu’à ce qu’ils fassent 1–2 m de haut ; ensuite, le système racinaire est légèrement taillé et les branches effeuillées avant de repiquer au champ sous forme de plants effeuillés. Dans des essais en Indonésie, on a réussi à obtenir une multiplication végétative par bouturage dont le taux d’enracinement réussi était de 75% lorsqu’on applique une hormone de croissance.

En Côte d’Ivoire, Khaya anthotheca a été planté dans des forêts dégradées ou secondaires à une distance de 7–25 m entre les lignes et de 3–7 m sur la ligne. Des plantations pures avec des espacements de 3 m × 3 m ont également été établies.

Gestion

En général, Khaya anthotheca est disséminé et présent en faibles densités dans la forêt, comme par ex. au sud du Cameroun, où la densité moyenne est de 0,02 fûts de plus de 60 cm de diamètre à l’ha et de 0,15 m³ de bois à l’ha ; dans certains endroits au Libéria, on a noté des densités de 0,3–0,9 fûts de plus de 60 cm de diamètre par ha. En Côte d’Ivoire, on a dénombré 2–5 arbres de plus de 10 cm de diamètre à l’ha. Des plantations d’enrichissement de la forêt naturelle se pratiquent dans certains endroits de la Côte d’Ivoire et de l’Ouganda. En Ouganda, les taux de survie étaient souvent faibles, souvent inférieurs à 50%, en raison d’une gestion sylvicole médiocre. En Côte d’Ivoire, des arbres de Khaya anthotheca ont été plantés à l’ombre de Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit âgés de 2 ans, qui empêche les adventices de pousser et fixe l’azote dans le sol. Une éclaircie régulière des arbres d’ombrage au cours des premières années est nécessaire à une bonne croissance de Khaya anthotheca. La première éclaircie dans une plantation de 1000 tiges/ha est effectuée lorsque les arbres ont atteint 15 m de haut et 15 cm de diamètre de fût, visant une densité de 400–500 tiges/ha. La seconde éclaircie à 200–250 tiges/ha peut être effectuée lorsque les arbres font 20 m de haut et 20 cm de diamètre, la troisième à 125–150 tiges/ha lorsqu’ils ont 25 m de haut et 25 cm diamètre, et la quatrième à 75–100 tiges/ha lorsqu’ils ont 30 cm de diamètre. En Indonésie, Khaya anthotheca a été utilisé avec succès dans la méthode taungya, dérivant des profits économiques des cultures associées (riz, maïs, arachide) après la seconde année de la plantation des arbres. Dans la forêt naturelle, les cycles de rotation réalistes sont probablement de l’ordre de 60–80 ans.

Maladies et ravageurs

Dans les plantations, Khaya anthotheca peut être sérieusement affecté par le foreur des pousses Hypsipyla robusta qui tue la tige principale des jeunes arbres, les poussant à une ramification excessive et contribuant à leur mortalité. Les dégâts qu’il cause peuvent être limités par des techniques sylvicoles telles que l’ombrage par le haut des jeunes tiges, la plantation mixte et l’ablation des pousses latérales. Les graines sont couramment attaquées par des coléoptères foreurs de graines et consommées par les petits rongeurs.

Récolte

Le diamètre minimum de fût pour la récolte de Khaya anthotheca en forêt naturelle est de 60 cm en Côte d’Ivoire, 80 cm au Cameroun, en Centrafrique et en R.D. du Congo, et de 110 cm au Ghana. Les fûts sont parfois si gros qu’ils ne peuvent être sciés avec l’outillage habituel. Les hauts contreforts à la base des fûts nécessitent souvent la construction d’une plateforme, ou leur suppression pure et simple, avant l’abattage afin de récupérer davantage de bois.

Rendement

Pour des plantations de 30 ans, la production annuelle est de 2–4 m³/ha.

Traitement après récolte

Les grumes sont sensibles aux attaques de capricornes et il ne faut pas trop attendre après l’abattage pour entamer la transformation. Elles peuvent également avoir un cœur fragile, et l’abattage et les opérations de sciage imposent la prudence. Les fûts flottent et leur transport fluvial est donc possible.

Ressources génétiques

Khaya anthotheca figure sur la Liste rouge de l’UICN en tant qu’espèce vulnérable en raison de la perte et de la dégradation de son milieu, ainsi que de son abattage sélectif. Son inscription à l’annexe I ou II de la CITES a été proposée, mais l’insuffisance d’informations relatives à sa régénération, à l’étendue des plantations et à sa durabilité avec les méthodes de gestion actuelles l’a écarté de la liste. Des essais de provenances au Ghana ont mis en évidence une forte héritabilité de la croissance en hauteur, la croissance des descendants classés en tête étant le double de la croissance de ceux classés en dernier. Cela peut s’expliquer en partie par une certaine résistance génétique contre les attaques de Hypsipyla robusta.

Perspectives

La régénération naturelle de Khaya anthotheca après l’abattage est sérieusement entravée par la faible densité des arbres adultes dans la plupart des forêts, la production de fruits étant limitée dans une grande mesure à des arbres de grande taille et la capacité de dispersion des graines étant médiocre. On a émis l’hypothèse qu’un semis complémentaire sur des sites favorables favoriserait une régénération suffisante après l’exploitation. On a également avancé l’idée que l’introduction de cultures intercalaires (comme dans la méthode taungya) dans les systèmes de gestion pourraient offrir des possibilités de gestion durable de Khaya anthotheca. Cependant, un approfondissement des recherches est nécessaire sur des systèmes de gestion appropriés en forêt naturelle pour assurer une exploitation durable de Khaya anthotheca. Son taux de croissance appréciable fait de l’établissement de plantations plus étendues une option, mais les attaques de Hypsipyla constituent un sérieux inconvénient. Les effets combinés d’une sélection de provenances apportant une résistance génétique et de méthodes sylvicoles appropriées pourraient avoir un impact positif considérable sur les dégâts causés par les foreurs de tige Hypsipyla robusta.

Références principales

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Sources de l'illustration

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Auteur(s)

  • A. Maroyi, Department of Biological Sciences, Bindura University of Science Education, P.B. 1020, Bindura, Zimbabwe

Citation correcte de cet article

Maroyi, A., 2008. Khaya anthotheca (Welw.) C.DC. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 23 décembre 2024.


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