Kemmoun (Ibn al-Baytar)

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Kamâdarious
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Kemmoun halou


1967 - Kemmoun, Cumin.


Nom accepté : [[]]

[3-196]

  • Galien, VII. Ce que l’on emploie surtout de cette plante, c’est la graine, comme pour l’anis, le ligusticum, le carvi et le persil.
  • Dioscorides, III, 61. Il y a un cumin aromatique, et c’est particulièrement celui du Kermân (le texte grec dit : le cumin d’Ethiopie), qu’Hippocrate appelle Basilikon, ce qui veut dire royal. Ensuite vient celui d’Egypte, puis après les autres espèces.
  • Avicenne. Il y a le cumin du Kermân, celui de Perse, celui de Syrie et le nabatéen. Le cumin du Kermân est noir et celui de Perse jaune, plus actif que le syrien et le nabatéen, et c’est celui que l’on rencontre le plus communément. Chaque sorte est cultivée ou sauvage. Le cumin du Kermân est plus actif que celui de Perse, lequel l’est plus que les autres. Si on le mâche avec du sel et qu’on répande la salive sur la gale, le pannus et l’hyposphagma, on détruit ainsi toute adhérence.
  • Paul. Le cumin du Kermân resserre le ventre, et celui des Nahatéens le relâche.
  • El-Massouîh. Le cumin grillé et macéré dans du vinaigre resserre le ventre relâché par des humeurs. Il convient contre les flatuosités grossières, dessèche l’estomac et convient au foie. Porté en suppositoire par une femme, avec de l’huile d’olive vieille, il suspend l’écoulement excessif des règles.
  • Ishak ibn Amrân. Le cumin du Kermân a la nature du carvi. Il est plus petit, mais il en à la couleur et l’odeur : sa saveur est celle du cumin blanc.
  • Livre des Expériences. Macéré dans du vinaigre, desséché, réduit en poudre et pris pendant quelque temps, il guérit de l’envie de manger de l’argile et autres substances pareilles. Mâché avec du sel et avalé, il guérit l’écoulement morbide de la salive.
  • Razès, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Le cumin chasse les vents, provoque des renvois et aide à la digestion. Il n’a pas d’antipathie pour le vinaigre comme le carvi, mais il en a pour les blancs-mangers, le suc de pois chiche, l’aneth, le garum, le cinnamome, etc. Mélangé aux drogues, il atténue les chairs grossières, provoque des renvois, aide à la digestion, relâche le ventre, fait couler l’urine et dissipe les flatuosités grossières. On tempère sa chaleur et on prévient ses inconvénients chez les tempéraments chauds, comme nous l’avons dit précédemment.
  • Dioscorides. Le cumin sauvage croît abondamment dans la ville de Carthagène, en Espagne (les noms sont altérés dans le texte arabe). C’est une plante dont la tige a la hauteur d’environ un empan, grêle, portant quatre ou cinq feuilles minces et incisées comme les feuilles de la fumeterre (voyez le n° 1264); elle se termine par cinq ou six petites têtes arrondies et molles, contenant les fruits dans lesquels se voit quelque chose comme de la paille ou du son, enveloppant les graines qui sont plus âcres que celles du cumin cultivé. Cette plante croît sur les collines.
  • Abd er-Rahmân ibn el-Heithem. Le cumin noir est le cumin sauvage, qui ressemble à la nigelle.
  • Dioscorides. Il y a une autre espèce de cumin sauvage ressemblant à l’espèce cultivée, donnant de chaque côté de petites gousses pareilles à des cornes élancées et contenant des graines semblables à celles de la nigelle.
  • Tîadouk. On remplace le cumin du Kermân par son poids de cumin ordinaire.
  • Autre. On remplace le cumin par son poids de carvi.

On ne s’accorde pas sur les Cumins sauvages. Sprengel voit dans la première espèce une Lagœcia et dans la seconde la Nigelle des champs. On sait que les Arabes donnent le nom de Kermâny au Cumin d’Ethiopie cité tout d’abord par Dioscorides. La citation de Paul nous paraît altérée. A propos du Cumin sauvage, nous voyons citer la fumeterre, tandis que le texte grec donne Gingidium. Cela tient à une erreur d’Etienne relevée par Ibn el-Beïthâr au n° 1264.