Exostema sanctae-luciae (Rollet, Antilles)

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Exostema caribaeum
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Faramea occidentalis
Planche 203 : Rubiaceae. VIII. Exostema sanctae-luciae. A. Rameau fleuri. B. Feuille. C. Fruit.

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Exostema sanctae-luciae (Kentish) Britten Journ. Bot. 53 : 138 (1915).

Basionyme : Cinchona sanctae-luciae Kentish, New Species of Bark : 52 (1784).

Synonymes : Cinchonia floribunda Sw. (1788) ; Cinchona luciana Vitm. (1802) ; Exostema floribundum (Sw.) Roemer & Schultes (1819).

Noms vernaculaires : Précolombien caraïbe : Utauaho (HODGE & TAYLOR). Fr : Quinquina-piton, Quinamontagne, Tabac-montagne, Bois-tabac (Guadeloupe) ; Quinquina-montagne (Martinique) ; Quina (Martinique) ; Chinna (prononcer Quina), Chinna rouge (Ste-Lucie). A : Peruvian bark (Ste-Lucie).

Description : Arbre atteignant 15 m de haut et 35 cm de diamètre. Pied : 4-5 contreforts aliformes, 0,8 m de haut (diamètre 35 cm). Écorce : aspect externe gris brun, fissurée longitudinalement. Écorce vivante : tranche rose clair ; devient rapidement orange rougeâtre ; saveur amère, comme E. caribaeum (DUSS). Aubier : jaune clair. Rameaux : assez noueux. Feuilles : opposées, elliptiques, 9-20 × 4,5-11 cm, en coin à la base et au sommet ; stipules interpétiolaires dressées, soudées sur plus de la moitié, atteignant 10 mm de long. Fleurs : inflorescences terminales, paniculées ; tube et lobes de la corolle 5-8 cm de long, blanc puis rouge violacé. Fruits : capsule longue de 15-30 mm, lisse ; graines ailées, longues d’env. 4 mm. Phénologie : sempervirent. Fleurs en février, mai à septembre, décembre (presque toute l’année). Habitat : disséminé entre 250 et 800 m en forêt semi-décidue, dense et d’altitude. Tempérament : plus hygrophile que E. caribaeum.

Usages : Menuiserie, ébénisterie courante ; construction ; rames (Caraïbes). Bois non attaqué par les insectes (DUSS). Écorce médicinale contre la malaria (DUSS), faux quinquina ; les Caraïbes préparaient une décoction concentrée d’écorce comme purgatif ; avec des feuilles de Wedelia et d’Erythrina corallodendron, cette décoction était utilisée pour les accouchements (HODGE & TAYLOR).

Distribution générale : Cuba, Jamaïque ?, Hispaniola, Puerto Rico, Petites Antilles ; Trinidad. Mais HOWARD considère l’espèce comme endémique des Petites Antilles, le matériel provenant de Hispaniola qu’il a examiné devant plutôt être déterminé comme Exostema elliptica Griseb.

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Marie-Galante, Dominique, Martinique, Ste- Lucie, St Vincent.

Matériel examiné : BT : BÉNA 1061, 1062, 1079, 1081, 1108, 1113, s.loc. (P) ; HUC 1374, Route Traversée vers Mahault (GUAD) ; QUENTIN 874, Houëlmont, 400 m (P) ; QUESTEL 4011, Ste Rose (P) ; ROUSTEAU 3, 70, Monts Caraïbes (GUAD) ; STEHLÉ 371, Houëlmont, 250 m (P) ; STEHLÉ 388, Marigot , 20 m (P) ; STEHLÉ 3012, Trois Rivières, 400 m (P) ; TANDY 74, Bellevue, Pointe Noire, 450 m (GUAD). M : BÉLANGER s.n., s.loc. (P) ; OLDEMAN & MAURICE M8, Montagne Vauclin, 500 m (P) ; ROLLET 533, Base Plateau Concorde, 300 m (GUAD).

Observations : BT : Assez abondant, surtout Houëlmont (DUSS). MG : Folle Anse (FOURNET). M : Calebasse, Basse Pointe, Champflore (DUSS). Forêt de Bonne Terre, Préfontaine (FIARD). SL : Chassin, 300 m, 35 cm de diamètre ; Barre de l’Isle, 360 m (ROLLET). SV : Anon (1893).

Bibliographie : (**Iconographie couleur). Anon 1893 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1925 ; DESCOURTILZ** 1821, vol. 1 ; DUSS 1897 ; FIARD** 1992 ; FOURNET 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HOWARD 1989 ; LITTLE & WADSWORTH 1964 ; LITTLE and al. 1974.

Anatomie du bois

Exostema caribaeum, Exostema sancta [sic]:

  • Bois différent selon les espèces : celui de E. caribaeum beige jaune devenant marron sombre au cœur de l’arbre, bien distinct de l’aubier blanc gris, à grain extrêmement fin, très dur et très lourd (1,00-1,20 g/cm3) ; celui de E. sanctae-luciae brun gris, à grain fin, plus léger (0,65-0,70 g/cm3).
  • Pores disséminés, toujours isolés, fins et nombreux chez E. sanctae-luciae (environ 50 par mm2 avec un diamètre moyen de 50-60 μm), très fins et très nombreux chez E. caribaeum (de 100 à 200 par mm2 avec un diamètre de 25 à 30 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques.
  • Parenchyme peu abondant à très rare, en cellules isolées dans le tissu fibreux. Files de cellules composées de 4 à 6 éléments.
  • Rayons 1-2-sériés (E. caribaeum) ou 2-3-sériés (E. sanctae-luciae) au nombre de 13 à 16 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées au centre et 2- à 4-(6) rangées de cellules carrées ou légèrement dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires fines, rondes.
  • Fibres à ponctuations aréolées.