Eryngium (Rolland, Flore populaire)
[Tome VI, 191]
Eryngium campestre
- Nom accepté : Eryngium campestre
- centumcapita, eryngium, erynge alba, latin de Pline.
- cardus onarinus, latin de Dioscoride, Stadler.
- cardopanis, cardopanus, cardo rotundus, eringius, eringia, eringio, eringua, panis calidus, cardo-pane, panis candidus, l. du m. â., Goetz.
- iringion, nux agrestis, secacul, setacul, l. du m. â., Mowat.
- iringus, capitulum, inguinaria, inguinalis, l. du m. â., Dief.
- yringus, centum capita, l. du XIIIe s., Matthaeus Silvaticus.
- ancusa, calicatrippa, lat. du m. â., Schmitz, Miscell. tiron., 1896, p. 66.
- calcacrepa, saliunca, l. du m. â., Du C.
- centumcapita alba, astaraticon, anc. nomencl., De Bosco, Lum., 1496.
- panis caldus, anc. nomencl., Arnoul, 1517.
- eryngium campestre, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- iringe, f., franç., du XIVe s., Dorveaux, Antid.
- erynge centeste, f., franç., Philiatre, 1555, p. 133.
- chardon à cent testes, franç., Duchesne, 1544 ; Molinaeus, 1587.
- chardon cent testes, franç., Fayard, 1548.
- cent testes, franç., Duchesne, 1544.
- herbe à cent testes, fr., Œuvre de Gallien trad. par J. Massé, 1552.
- chardon testu, m., anc. fr., Junius, 1577, p. 95.
- panis calide, m., pain de caulde, m., anc. fr., Arnoul, 1517, fet 20, v° et fet 22, v°.
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- panisscaoutt, m., Saint-Pons (Hérault), Barthès. (C-à-d. pain chaud, parce que lorsqu’on empoigne cette plante avec la main, elle vous brûle comme si on prenait un pain chaud sortant du four.)
- panicault, m., panicaut, m., franç., Gesnerus, 1542 ; Duchesne, 1544 ; Philiatre, 1555 ; Linocier 1584 ; etc., etc. — provenç., Solerius, 1549. — Montpellier, Magnol, 1686.
- panicaoutt, m., (Aude), A. Mir, Cansou de la lauseto, 1900, p. 190. — Tarn-et-G., Lagr.
- panicaou, m., provençal, languedocien.
- panicao, m., Mayenne, Dottin.
- panitchiaou, m., Marvéjols (Lozère). c. p. M. Ed. Edmont.
- panétchaou, m., Châteaufort (B.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- panica, m., Saint-Georges-des-Groseilliers (Orne), r. p.
- panical, m., pounical, m., pouonical, m., ésponical, m., éspounical, m., Aveyron, Vayssier.
- pòn cal, m., Saint-Germain (Lot), Soulié.
- canipaou, m., env. de Carcassonne, Laffage.
- paincault, m., franç., Junius, 1577, p. 95.
- pàn caoutt, m., Pays d'Albret, Ducomet.
- panchault, m., dauphinois, Solerius, 1549.
- pain chaud, m., Char.-lnf., r. p.
- pouin chaou, m., Pamproux (Deux-S.), c. p. M. B. Souché. — Anjou, Desv.
- pò caou, m., Autoire (Lot), r. p.
- gâtiau chaud, m., Centre, Jaubert.
- chaode fouace, f., (= galette chaude), Mayenne, Dottin. — M.-et-L., Sarthe, Montesson.
- fouace, f., env. d'Alençon, Letacq.
- chardon chaud, m., anc. fr., Brantôme, Œuvres, éd. Lalanne, X, 193.
- aspina cals, f., Arles-sur-Tech (Pyr.-Orient.), c. p. M. Ed. Edmont.
- caou, m., MezaI (B.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- èchadre, f., Gaye (Marne), Heuillard.
- cardron, m., Seine-Inf., Joret.
- kèrdone, m., Oise, Graves.
- çourdogno, f., Laguiole (Aveyron), r. p.
- hôssi, m., Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot.
- chardon'rô, m., Tavaux (Jura), r. p.
- écharde blanche, f., Aube, Des Etangs.
- tsardon blan, m., Bourg-Saint-Maurice (Savoie), r. p.
- cardoun dé vigna, m., Nice, Risso.
- calcatrepe, f., franç., Duchesne, 1544.
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- caulquetrape, f., anc. fr., Brohon, 1541.
- caga trépa, f., Laroque-des-Albères (P.-Orient.), Carrère.
- chausses trapes, f. pl., anc. franç., J. Camus, Livre d'h.
- broc càmpaou, m., Auterrive (Gers), Almanach de la Gasc., 1903, p. 34.
- tsarpal grato-tioul, m., Brive (Corrèze), Lép.
- chardon cornuziô, m., Sementron (Yonne), r. p.
- échardon cornëriô, m., cornuyô, m., Varzy (Nièvre), Jaubert.
- picò, m. pl., Côte-d'Or, Royer.
- pique à l'âne, f., Centre, Jaubert.
- chardon roulant, m., franç., D'Auvergne, Secr. de médec., 1668 ; De Blégny, 1688 ; etc., etc. (En automne, la tige desséchée se détache du pied et roule dans la campagne au gré du vent.)
- cardon roulant, m., Eure, Seine-Inf., Joret
- cardon rôlan, m., Bernières-sur-Mer (Calv.), r. p.
- chardon rolant, m., chardon Roland, m. fr., Louise Bourgeois, Rec. de secrets, 1635, p. 69 ; Barlet, Cours de chymie, 1657 ; Vallot, 1665 ; etc., etc. (Par fausse étymol. pop. on croit que c’est le chardon de Roland.)
- chardron roulan, m., Marne, c. p. M. A. Guillaume.
- sardon rolan, m., sardon étréla, m., Chambéry, Colla.
- erbo roulàn, m., Saint-Pons (Hérault), Barthès.
- chardan roulô, m., Talmont (Vendée), c. p. M. Ed. Edmont.
- ëchardon couran, m., env. de Châteauroux (Indre), r. p.
- cartt corrédor, m., Pyrénées-Orient., Companyo.
- chèdion trin-nan, m., Orchamps (Jura), r. p.
- roule-vent (= qui roule au vent), m., Vendômois, Martelliere.
- vacabon (= vagabond), m., La Motte-Beuvron (Loir-et-Ch.), r.p.
- chardon lévraut, m., franç., Furetière, 1708. — Verdes (Loir-et-Cher), r. p. — Montargis (Loiret), r. p. (Ce chardon poussé par le vent ressemble à un lièvre qui court ; j'ai moi-même vu souvent mon chien poursuivre ce chardon jusqu'à ce qu'arrivé auprès il eût reconnu son erreur.)
- chardon levrot, m., chardon levron, m., franç. du XIVe s., Dorveaux, Antidot., p. 53.
- lièvre de Champagne, m., ouest du dép. de l'Indre, Jaubert.
- échardron de Champagne, m., Le Chesne (Ardennes), c. p. M. A. Guillaume.
- cardron enragé, m., Ouville (Manche), r. p.
- tsardou néch’ (= chardon nice, c.-à-d. fou, sauvage), m., Cheylade (Cantal), r. p.
- cardon asnin, m., anc. fr., E. Martin, Roman de Renart, 1882, I, 5.
- cardoun d'azé, m., Tarn-et-G., c. p. M. G. Lalanne.
[194]
- chardon d'âne, m., français.
- cordobal d'azé, m., Campagnac (Aveyron), r. p.
- tsordou d'azë, m., Moustier-Ventadour (Corr.), r. p.
- pàn blàn d'azé, m., Le Vigan, Anduze (Gard), Vig. ; Roug. — Montpellier, Lor. (Les ânes en sont très friands.)
- pàn d'azé, m., cardoun à bourré, m., Forcalquier, c. p. M. E. Plauchud.
- fouasse à l'âne, f., Anjou, Desvaux.
- grouin d'âne, m., Chenove (Côte-d’Or), r. p.
- charpëléttes, f. pl., Prunay, (Marne), c. p. M. A. Guillaume.
- cézè béc dé curé, m., Gondrin (Gers), c. p. M. H. Daignestous.
- clouco, f., toulousain, Tournon. — Lauraguais (H.-G.), c. p. M. P. Fagot. — env. de Montauban, c. p. M. B. Sarrieu.
- crouco, f., Montagne-Noire (Aude), c. p. M. P. Calmet.
- coveu, m., Saint- Priest (Isère), c. p. M. Ed. Edmont.
- boutitjô, m., Les Amognes (Nièvre), Jaubert.
- bobiss, Aveyron, Vayssier.
- chou bli-ouk, m., Chomérac (Ardèche), r. p.
- bassamêl’, f. pl., Arvert (Char.-Inf.), r. p.
- ërlache, f., Anjou, Desvaux. (Quand on le saisit sans le vouloir, on est obligé de le relâcher.)
- côtes-coudrettes, f. pl., Villez-sous-Bailleul (Eure), Joret.
- goghüdou, m., Solignac-sur-L. (H.-Loire), c. p. M. Ed. Edmont.
- pikou guen ( = piquants blancs), breton de l'île de Sein, c. p. M. H. Le Carguet.
- cardo corredor, espagnol, Fuchsius, 1557.
- espinacal, catalan, Povio, 1580.
- cart panical, catal. de Vall de Nuria, Vayreda.
- checâcoul, arabe, Dozy, Gloss.
« Mieulx leur vauldroyt se froter le cul au panicault que de perdre ainsi le temps à disputer. » Rabelais, Pantagr., 1533, chap. XXXIII.
« Un jour, un tailleur se trouva face à face avec un chardon roulant ; ne sachant à quel animal il avait à faire, il était bien embarrassé. Finalement il lui dit ; Si tu avances, je recule ; si tu recules, j'avance. » Crotelles (Indre-et-Loire), r. p. — Sur le panicaut qui en roulant effraye des armées, voir : A. Paré, édition Malg., III, 751.
« La chèvre ayant de l’eryngium ou chardon à cent testes en la bouche, mene tout le troupeau où elle veut... » XVIIIe s. A. de Montchrétien, Traicté d’économie, éd. Funck-Brent., 1889, p. 256.
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« S'aucun porte la racine des yringes, il ne craindra point les aguets de l'ennemi [1]. Si on met dessoubz les vestemens d’ung demoniacle ladicte racine, l’ennemy confessera qu'il y est et s’enfuira. » Arnoul, 1517, fet 64, recto.
« Pour guérir les bestiaux malades, il faut les piquer avec du chardon roulant, cueilli le jour de la Saint-Jean, avant l'aurore. » Thiers, Traité d. superst., 1697, I, 298.
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- ↑ Les embûches du diable.
Eryngium maritimum
- Nom accepté : Eryngium maritimum
- eryngium maritimum, eryngium marinum, glycyrrhiza spinosa, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- capitulum maris, anc. nomencl., J. Davies, 1632.
- panicault marin, franç., Cotgrave, 1650.
- panicaou dé mar, m., Arles, Laug. — Montpellier, Planchon.
- cardon de mé, m., cardon panaché, m., Manche, Joret.
- cardon de banque, Guernesey, Métivier.
- chou de Madame d'Agon, m., Coutainville (Manche), Joret. (Ainsi appelé parce que la femme d'un seigneur d’Agon demanda, en arrivant sur la plage, si c’était un chou.)
Un remède employé contre les maux de dents peut être qualifié d’héroïque : il consiste dans la mastication prolongée d'une plante amère et armée de piquants que le patient ne doit pas voir, afin de ne pouvoir la reconnaître plus tard, mais qui n'est autre que l’Eryngium maritimum. On comprend dans quel état se trouvent, sans tarder, le palais et la langue du malheureux. C'est une véritable torture. Elle prend fin seulement lorsque le sorcier a répété neuf fois l’oraison suivante :
- Santez Appolina beniget,
- Diouz boan-dent hor prezervet.
- C'houi poa eun tad dinatur
- Hen doa great d’ehoc'h souffr heb skrupul,
- En eur donna d'ehoc'h ho tent,
- Hini hag hini, tout diouz renk.
- Grit ma teuï va foan da galmi
- Ha me a bromed o'ch enori.
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Trad. — « Sainte Appoline bénie, Du mal de dents préservez-nous. Vous aviez un père dénaturé Qui vous a torturée sans scrupule, En vous arrachant les dents Une à une, toutes à la file. Faites que ma douleur vienne à se calmer Et je vous promets de vous honnorer. » Basse-Bret., Sauvé (dans Rev. celt.,VI, 73).
Eryngium alpinum
- Nom accepté : Eryngium alpinum
- eryngium cœruleum, eryngium amesthistinum, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- tsérdon blhu, m., vaudois, Bridel.
- tsérdon bènit, m., bi tsérdon (= beau chardon), fribourg., Savoy.
- réy’na déy' pra, f., réy'na déy' Alpa, f., Larche (B.-Alpes), Honnorat.