Dacryodes pubescens (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale Introduction

Liste des espèces

Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Fruit
Huile essentielle / exsudat
Bois d'œuvre
Sécurité alimentaire
Statut de conservation

base du fût

écorce

tranche

graines

coupe transversale du bois

coupe tangentielle du bois

Dacryodes pubescens (Vermoesen) H.J.Lam

Protologue: Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, ser. 3, 12: 337 (1932).

Famille: Burseraceae

Synonymes

• Pachylobus pubescens Vermoesen (1923).

Origine et répartition géographique

On rencontre Dacryodes pubescens au Congo, en R.D. du Congo et dans le nord de l’Angola, peut-être également dans le sud du Gabon.

Usages

Le bois (nom commercial : safukala) est recommandé pour la fabrication de meubles, de claies, d’huisseries, de cages d’escaliers et autre menuiserie légère, de parqueterie, pour la construction, la charronnerie, les étais de mine, les poteaux et les pilotis. Le bois conviendrait également pour la construction navale, les manches d’outils, les instruments agricoles, les menuiseries, les cuves, les jouets et articles de fantaisie, le tournage, les traverses de chemin de fer, les placages, les âmes de panneaux, les panneaux de fibres et les panneaux de particules. Le fruit est consommé cuit. La résine est utilisée pour les torches.

Production et commerce international

Le bois se distingue difficilement de l’ “ozigo” (Dacryodes buettneri (Engl.) H.J.Lam), qui est plus important, mais il est commercialisé séparément en tant que “safukala”, avec le bois de Dacryodes heterotricha (Pellegr.) H.J.Lam. En 2004, près de 1000 m³ de grumes de “safukala” ont été exportées par le Congo.

Propriétés

L’aubier est rose pâle, jaune ou gris, et très large, s’étalant souvent sur plus de la moitié du rayon de la grume ; le bois de cœur est légèrement plus foncé. Le fil est droit ou contrefil ; le grain est moyen. Le bois est lustré, et des marques rubanées ainsi que de petites bandes lui donnent un bel aspect.

Le bois a une densité de 610–690 kg/m³ à 12% d’humidité. Le séchage doit être méticuleux afin d’éviter les gerces. Les taux de retrait de l’état vert à anhydre sont de 4,6–5,7% dans le sens radial et de 6,2–9,5% dans le sens tangentiel. Une fois sec, le bois est stable en service.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 111–163 N/mm², le module d’élasticité de 10 500–12 700(–16 000) N/mm², la compression axiale de 53–62 N/mm², le fendage de 15–25 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 3,1–6,3.

Le bois se scie lentement et au prix de quelques difficultés en émoussant les outils ; l’emploi de lames de scies stellitées est recommandé. Il se travaille assez bien à la machine ou à la main, mais des rugosités peuvent apparaître au rabotage. Il ne se fend pas au clouage et tient bien tant les clous que les vis. Les caractéristiques de déroulage sont bonnes, celles de collage, de perçage et de ponçage satisfaisantes. Il se peint et se vernit bien.

Ce n’est pas un bois très durable, puisqu’il est sujet aux attaques fongiques ; les études sur sa prédisposition aux attaques d’insectes sont contradictoires. Le bois de cœur est rebelle à l’imprégnation, l’aubier moyennement résistant.

Description

• Arbre dioïque, sempervirent, de taille moyenne à assez grande, atteignant 37 m de haut ; fût jusqu’à 150 cm de diamètre, souvent sinueux ; écorce externe crème-rose, écailleuse, écorce interne rose pâle, exsudant lorsqu’on la coupe une résine incolore, odorante ; cime volumineuse, hémisphérique, branches longues et étalées ; jeunes rameaux couverts d’une pubescence rousse et étoilée.
• Feuilles alternes, composées imparipennées à (4–)5–8 paires de folioles, jusqu’à 40 cm de long, à pilosité persistante, rousse et étoilée sur le pétiole, le rachis et les pétiolules ; stipules absentes ; pétiole de 5–10 cm de long ; pétiolules latéraux jusqu’à 5 mm de long, le terminal de 15–20 mm ; folioles opposées, oblongues à oblongues-lancéolées ou oblongues-obovales, de 5–20 cm × 2–7 cm, arrondies à la base, quelquefois asymétriques, apex longuement acuminé, face supérieure glabre excepté sur la nervure médiane, face inférieure à pubescence persistante rousse et étoilée, pennatinervées à 10–18 paires de nervures latérales.
• Inflorescence : panicule atteignant 30 cm × 4 cm.
• Fleurs unisexuées, régulières ; pédicelle de 1–4 mm de long ; calice 3-lobé, de 3–4 mm × 2–3 mm, segments ovales ; pétales 3, ovales, de 4–5 mm × 3 mm ; étamines 6, filets d’environ 2 mm de long ; ovaire ovoïde.
• Fruit : drupe oblongue-ellipsoïde de 2–3 cm × 1–1,5 cm, mauve, glabre, noyau renfermant une seule graine.

Autres données botaniques

Le genre Dacryodes comprend une quarantaine d’espèces, présentes dans les régions tropicales d’Amérique, d’Asie et d’Afrique. En Afrique, on en a recensé une vingtaine, appartenant toutes à la section Pachylobus. C’est le Gabon qui semble en compter le plus avec une dizaine d’espèces.

Dacryodes heterotricha

Le bois de Dacryodes heterotricha (Pellegr.) H.J.Lam ressemble beaucoup à celui de Dacryodes pubescens et il est également connu sous le nom de “safukala”, bien qu’il soit aussi dénommé “mouganga”. Dacryodes heterotricha est un arbre de taille moyenne atteignant 25 m de haut, dont le fût mesure jusqu’à 100 cm de diamètre, et qui est réparti au Gabon et au Congo. Le bois a une densité de 610–760 kg/m³ à 12% d’humidité. Les taux de retrait de l’état vert à anhydre sont de 3,0–6,1% dans le sens radial et de 7,5–8,9% dans le sens tangentiel. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 119–201 N/mm², le module d’élasticité de 10 500–15 400 N/mm², la compression axiale de 56–74 N/mm², le cisaillement de 10–14 N/mm², le fendage de 25–33 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 4, 1–7,4. Le fruit est comestible. La décoction de feuille se prend en cas de quinte de toux.

Ecologie

Dacryodes pubescens est présent dans les forêts pluviales de basses terres et au bord des rivières, parfois dans des lieux inondés.

Gestion

Un inventaire mené à Cabinda (Angola) dans les années 1960 a recensé une moyenne de 11,8 arbres à l’ha sur une zone de 16 ha, dont 71% avait un diamètre de fût inférieur à 50 cm, et 7% supérieur à 80 cm.

Ressources génétiques

Etant donné son aire de répartition limitée, il se pourrait qu’il soit menacé d’érosion génétique, mais Dacryodes pubescens n’est pas inscrit sur la Liste rouge de l’UICN.

Perspectives

On ne sait pas très bien dans quelle mesure le bois de Dacryodes pubescens est actuellement utilisé ni à quelles fins, mais il semble se prêter à une large gamme d’applications.

Références principales

• Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.

• Fouarge, J. & Gérard, G., 1964. Bois du Mayumbe. Institut National pour l’Etude Agronomique du Congo (INEAC), Brussels, Belgium. 579 pp.

• Liberato, M.C., de Freitas, M.C., Quilhó, T., dos Reis, J.B. & Machado, J.S., 2002. Essências florestais de Angola, Província de Cabinda. Instituto de Investigação Científica Tropical (IICT), Lisbon, Portugal. 111 pp.

• Normand, D. & Mariaux, A., 1962. Peut-on distinguer les bois d’ozigo, des safoukala, igaganga et autres Dacryodes? Bois et Forêts des Tropiques 85: 33–40.

• Sallenave, P., 1971. Propriétés physiques et mecaniques des bois tropicaux. Deuxième supplément. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 128 pp.

Autres références

• Anonymous, 1966. Neue Importholzkunde, Teil 1, Afrika (91): Safukala. Holz-Zentralblatt 92(23): 459.

• ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux), 1986. Tropical timber atlas: Part 1 – Africa. ATIBT, Paris, France. 208 pp.

• ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux), 2004. Tropical wood and wooden product export statistics. ATIBT Newsletter 20: 29–47.

• ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux), 2005. Statistics. ATIBT Newsletter 22: 26–47.

• Aubréville, A., 1962. Burséracées. Flore du Gabon. Volume 3. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 53–95.

• CIRAD Forestry Department, 2003. Safoukala. [Internet] Tropix 5.0. http://tropix.cirad.fr/afr/safukala.pdf. December 2007.

• Daly, D.C. & Martínez-Habibe, M.C., 2002. Notes on Dacryodes Vahl, including a new species from the Rio Negro basin in Amazonia. Studies in neotropical Burseraceae. XI. Brittonia 54(4): 266–274.

• de Saint-Aubin, G., 1963. La forêt du Gabon. Publication No 21 du Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 208 pp.

• Normand, D. & Paquis, J., 1976. Manuel d’identification des bois commerciaux. Tome 2. Afrique guinéo-congolaise. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 335 pp.

• Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.

• Troupin, G., 1958. Burseraceae. In: Robyns, W., Staner, P., Demaret, F., Germain, R., Gilbert, G., Hauman, L., Homès, M., Jurion, F., Lebrun, J., Vanden Abeele, M. & Boutique, R. (Editors). Flore du Congo belge et du Ruanda-Urundi. Spermatophytes. Volume 7. Institut National pour l’Étude Agronomique du Congo belge, Brussels, Belgium. pp. 132–146.

Auteur(s)

• M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Brink, M., 2008. Dacryodes pubescens (Vermoesen) H.J.Lam. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 3 avril 2025.

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