Commelina erecta (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Ces plantes herbacées le plus souvent rampantes, au feuillage fréquemmment coloré, engainant et aux fleurs délicates, ont retenu depuis longtemps l’attention des groupes humains peuplant la Guyane. Si plusieurs espèces sont utilisées à des usages divers, il nous semble cependant que l’aspect monomorphe de ces plantes gêne considérablement l’attribution d’une espèce scientifique unique à une utilisation populaire précise. Les espèces citées ci-après, liées aux aléas des collectes d’herbiers, sont donc à prendre par défaut. Les chimistes, quant à eux, se sont jusqu’à présent peu penchés sur cette famille.
Noms vernaculaires
- Créole : radié crapaud [radjé-krapo], zogra [zo-gra], radié copan [radjé-kopan].
- Wayãpi : —
- Palikur : tiβu uvia.
- Portugais : maria-mole.
Écologie, morphologie
Herbe rudérale très commune affectionnant les lieux humides.
Collections de référence
Grenand 1892 ; Moretti 270 ; Prévost 3434.
Emplois
Cette espèce [1] est employée par les Créoles comme émollient et vulnéraire. Elle entre dans le traitement des blesses. La décoction est aussi employée en lavage externe pour soigner les échauffis (mycoses). Chez les Palikur, la plante est utilisée contre les morsures d’araignée : on pile la plante entière et on laisse macérer la masse dans le rhum. Cette lotion est frottée sur les morsures [2].
Étymologie
Créole et Palikur : radié et -uvia, (de aβeya), « petite plante » d’une part, et crapaud et tiβu, « crapaud Bufo marinus » de l’autre, « la petite plante du crapaud », cet animal aimant gîter dans les tapis humides de Commélinacées. Zogra, de zo, « œuf » et gra, « gras ». Ce nom créole trouve son origine dans une coutume créole et palikur qui veut que les poules nourries avec cette herbe donnent de bons œufs.
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- ↑ Cette espèce est facilement confondue avec Commelina benghalensis L. (Prévost 3431), abondante sur le littoral.
- ↑ Les Aluku utilisent cette plante pour soigner les douleurs abdominales, les convulsions et les coupures (FLEURY, 1991).