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Chrysobalanus icaco (Rollet, Antilles)

Chrysobalanus cuspidatus
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Hirtella pendula


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Planche 45 : CHRYSOBALANACEAE. I. Chrysobalanus icaco. A. avec fruits et fleurs. B. Feuille. II. Chrysobalanus cuspidatus. C. Rameau avec fleur et fruit D. Feuille.
Chrysobalanus sp. : tranche

Chrysobalanus icaco L. Sp. Pl. 1 : 513 (1753).

Synonymes : Chrysobalanus pellocarpus G. Meyer (1818) ; Chrysobalanus icaco L. var. pellocarpa (G. Meyer) C. Mart. (1867).

Noms vernaculaires : Caraïbes : Icaco ; Ikaku, Nalubulu. Créole : Pomm zizak (Ste-Lucie). Fr : Icaque, Zicaque (Guadeloupe, Martinique) ; Pomme zicaque, Prune zicaque, Icaque blanc, Gros icaque (Guadeloupe, Martinique) ; Zicaque (Dominique, Ste-Lucie) ; Zecark (Ste-Lucie) ; Zicaque (Haïti) ; Prune de Guyane (Guyane française). A : Coco plum, (Barbade) ; Fat pork (Dominique, Antigua, Ste-Lucie, Barbade). Esp : Icaco (St Domingue) ; Hicaco (Puerto Rico).

Description : Arbuste ou petit arbre à tendance grégaire atteignant 6 m de haut et 15 cm de diamètre, souvent arbustif, à plusieurs tiges à la base. La variété pellocarpa est quelquefois considérée comme espèce séparée (C. pellocarpus), à feuilles et fruits plus petits. Écorce : épaisseur totale 4 mm pour un diamètre de 10 cm. Aspect externe : noirâtre sublisse. Écorce vivante : tranche carmin foncé, couleur sang caillé. Aubier : cœur carmin, grain fin. Feuilles : simples, alternes, entières, orbiculaires, 3-10 × 3-5 cm ; pétiole court ; limbe coriace, bord révoluté, apex rond ou émarginé. Fleurs : blanches, axillaires et terminales ; étamines 15-25, pubescentes ainsi que l’ovaire. Fruits : 10-20 × 6-8 mm, côtelés si jeunes ; noirs, elliptiques comme une petite prune ; le fruit mûr peut avoir plusieurs couleurs, noir, blanc, rouge, mauve et plusieurs tailles ; 1 seule graine, comme un noyau de prune, souvent avorté. Phénologie : sempervirent. Fleurs : mars à mai (FOURNET), aussi novembre et


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presque toute l’année ainsi que les fruits. Habitat : pieds isolés ou petits peuplements purs ; commun en forêt dégradée et fourrés secondaires hygro- ou xérophiles, zones marécageuses sur tourbe, transition mangrove-Pterocarpus ou mangrove-marais à cypéracées ; aussi sur sables bord de mer, falaises volcaniques bord de mer ; grande amplitude écologique ; entre 0 et 600 m. ADAMS donne même entre 0 et 900 m pour la Jamaïque. Restingas en bord de mer (Brésil). Tempérament : pionnier très héliophile ; très plastique ; colonisateur, souvent grégaire (mais très localement aux Antilles).

Usages : Fruit comestible cru, à faible odeur de rose, ou en compotes, confitures ; huile, chandelles, gelées, astringent (LITTLE and al.) ; huile (à partir des graines) en émulsion contre la dysenterie (Mac Faydyen) cité in FAWCETT & RENDLE, ou en faisant bouillir les feuilles et fruits (in ASPREY & THORNTON, cité par HONYCHURCH). Toutes les parties de la plante contiennent du tanin (écorce en infusion contre la dysenterie, DUSS) ; confitures (QUESTEL 1951). Bois pilé pour faire des mèches et des torches avec de la résine de gommier chez les Caraïbes (HODGE & TAYLOR).

Distribution générale : Carolines, Sud Floride ; Bahamas ; Grandes Antilles ; Petites Antilles ; du Mexique au Brésil et à l’Equateur. Etendue par la culture. Une espèce très voisine en Afrique de l’Ouest.

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles des Petites Antilles.

Matériel examiné : SB : QUESTEL 124, terres sablonneuses de St Jean et de Grande Saline (P). BT : Bena 2224, Grand-Étang, 400 m (P) ; FOURNET 4488, Petit-Bourg, Montebello (P) ; LE GALLO 2841, Gourbeyre, 200 m (P) ; RODRIGUEZ 3218, Houelmont (P) ; RODRIGUEZ 3882, Bananier (P) ; RODRIGUEZ 4712, Capesterre, 320 m (P) ; ROLLET 1521, en fourrés presque purs marécageux, entre Baie Mahault et Ste Rose (GUAD). GT : QUENTIN 431, Abymes, 200 m (P). MG : ROLLET 426, Folle Anse, bord de mer, sur sable (GUAD) D : Très commun (NICOLSON : 22 spécimens cités). M : HAHN 191, Case Pilote (P) ; HAHN 951, forêt de Ste Luce (P) ; ROLLET 531, base du Plateau Concorde, 300 m (GUAD). SV : EGGERS 6722, Liberty Lodge, 240-680 m (P).

Observations : SM : 0 m et basses terres (BOLDINGH, Suringar, STOFFERS). SB : Morne des Petites Salines, de Vittel, Anse des Cailles (LE GALLO & MONACHINO). S : entre 200 et 600 m (BOLDINGH, Suringar, STOFFERS) SE : pentes et sommet du Quill, 400 m (BOLDINGH, Suringar, STOFFERS). SL : Bois d’orange River et Anse la Sorcière, 25 m ; Ravine Poisson (Slane). B : sommet Turner’s Hall, 250-300 m (ROLLET). SV : Wallibou, bord de mer sur alluvions et cendres de l’éruption de 1902 (ROLLET). Gs : Sud Carriacou (HOWARD 1952).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). ADAMS 1972 ; ASPREY & THORNTON 1953-54 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRETON 1665 ; BRITTON* 1908 ; BRITTON & WILSON 1924 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE* 1914 ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET 1976** , 1978* ; GOODING and al. 1965 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH 1980 ; HOWARD 1952, 1988* ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; JACQUIN 1763* , 1780** ; LE GALLO & MONACHINO 1956 ; LIOGIER* 1983 ; LITTLE and al.* 1974 ; NICHOLSON 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; PLUMIER* 1758 ; QUESTEL 1941, 1951 ; SARGENT 1892* , 1905* ; STOFFERS 1973 ; TOMLINSON* 1980 ; TUSSAC** 1808-1827.

Anatomie du bois

Chrysobalanus icaco : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

(même description que pour Chrysobalanus cuspidatus.)

  • 9-11-(22)-23-(25)-30-39-49-50-53-55-59-62-(66)-68-69 (Voir la signification des codes)
  • Bois parfait brun rose, parfois avec de fines veines sombres, non distinct de l’aubier, très dur et lourd (0,75 à 0,90 g/cm3), à grain moyen.
  • Pores isolés, inégalement répartis, ayant tendance à former des amas lâches, au nombre de 4 à 7 par mm2, distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 110 à 160 μm) hormis de plus petits d’environ 40-60 μm plus ou moins fréquents. Perforations des éléments vasculaires uniques.
  • Parenchyme en lignes 1- ou 2-sériés, plus ou moins longues, légèrement sinueuses. Files de cellules composées de 12 à 16 éléments.
  • Rayons 1-sériés, au nombre de 14 à 17 par mm, de structure hétérogène : cellules à allongement horizontal faible et variable. Ponctuations radiovasculaires allongées obliquement ou verticalement. Nombreux corpuscules siliceux.
  • Fibres à ponctuations aréolées.