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__TOC__
[1032]
== Sumac ==
Voir la page ''[[]]''
SUMAC VÉNÉNEUX. Riras toxicodeudron. L.
Toxicodendrum triphyllum glabrum. C. BAUH., TOURN.—- Rhus radicans.L.
Rhus toxicodendron. — Toxicodendron.
Arbre à la gale, — herbe à la puce, — porte-poison.
TÉRÉBINTHACÉES. — PISTACIÉES. Fam. nat. — PENTAKDRIE TRIGÏHIE. L.
Le sumac vénéneux ou rhus toxicodendron (PI. XXXIX), arbuste de l'Amé-
rique du Nord, est cultivé en France dans les jardins, où il se multiplie avec
la plus grande facilité. Les deux espèces désignées par Linné sous les noms
de rhus radicans et rhus toxicodendron, n'en forment qu'une seule dans les
auteurs modernes. Seulement, il y a cette différence que dans la première
les folioles sont glabres et entières, tandis qu'elles sont incisées et pubes-
centes en dessous dans la seconde.
(Bosc, ancien consul aux États-Unis, a constaté l'identité complète du
rhus radicans et du rhus toxicodendron. Ce sont deux états différents d'un
même individu. Dans sa jeunesse, ce végétal rampe sur terre, et ses feuilles
sont toujours dentelées ou sinuées, toujours velues : il est toxicodendron;
mais aussitôt que sa tige rencontre un arbre, il s'y cramponne par des su-
çoirs radiciformes, et s'élève graduellement contre son tronc : il devient
radicans.)
Description. — Racines latérales, nombreuses, se fixant sur les arbres par de
petits suçoirs. — Tiges rampantes et divisées en rameaux nombreux et grimpants, pa-
venant quelquefois jusqu'au sommet des arbres. — Feuilles alternes, longuementpe-
tiolées, à trois folioles pédicellées, minces, ovales, dont deux latérales à court peuoie ei
une impaire. —- Fleurs d'un vert blanchâtre, dioïques, disposées \ers l'extrémiiicus.
rameaux, en grappes courtes, latérales, axillaires, glabres, peu ramifiées (ju"leH°u.1''
— Fleurs mâles plus grandes que les femelles et sur des pieds différents, coml)0r°
d'un calice très-petit à cinq divisions. — Corolle à cinq pétales allonges', obtus, IM
étamines courtes et saillantes à anthères très-petites. — Fleurs femelles : un ou
uniloculaire sui monté d'un style court à trois stigmates. — Fruit : petite drupe îtm
mant un noyau dans lequel se trouve une petite graine globuleuse et osseuse.^^
(1) Annales d'oculistique, septembre et octobre 1861.
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SUMAC VÉNÉNEUX.
1033
parties usitées. — Les feuilles.
[Culture. — Le sumac vénéneux est originaire de l'Amérique du Nord et plus
particulièrement de la Virginie et du Canada. Il croît en pleine terre dans nos climats.
Tous les sumacs peuvent être propagés par semis en pépinière que l'on repique plus
tard par drageons^ par boutures, et par éclats de racines. On les trouve dans les jar-
dtns'botaniques et d'agrément.]
(Récolte. —• Pour que ce végétal qui nous occupe jouisse de toute son activité, on
doit le recueillir dans le mois d'août, et surtout en automne. Il faut le choisir de préfé-
rence dans un lieu humide exposé au midi.)
Propriétés physiques et chimiques. — La saveur et l'odeur du rhus
toxicodendron sont peu remarquables. Il existe autour de cette plante une atmosphère
malfaisante formée par les effluves qui s'en dégagent ; elle s'étend dans un rayon de 5 à
6 mètres, et produit, sans contact de l'arbre, des accidents divers. Les produits de
l'exhalation naturelle de la plante, recueillis en plein jour, sont du gaz azote et une eau
insipide, tous les deux fort innocents; au contraire, le gaz que l'on recueille après le
coucher du soleil est de l'hydrogène carboné mêlé à un principe acre particulier. Séchées
où seulement fanées, les feuilles de cet arbrisseau ne fournissent plus d'émanations nui-
sibles; la coction produit le même effet.
Lebois de cet arbuste est rempli d'un suc jaunâtre, gluant, laiteux, abondant lors de
la floraison, et qui disparaît à la maturité des fruits.
Van Mons, qui s'est particulièrement occupé de l'analyse du rhus radicans, y a
trouvé du.tannin, de l'acide acétique, un peu de gomme, un peu de résine, de la chlo-
rophylle, un principe hydrocarboné. La matière hydrocarbonée serait, suivant cet obser-
vateur, là partie acre et vénéneuse de la plante. Van Mons ne parle pas de la matière
qui existe dans les feuilles, qui devient noire à l'air, et que l'acide nitrique ou le chlore
fait également passer au noir. Le suc exprimé se couvre à l'air de pellicules formées par
la même altération, résultat d'une véritable oxydation. Il paraît que cet effet cesse de se
manifester dans la plante sèche. (Ce suc, qui se dessèche et noircit aux points de sec-
lion des branches, est luisant, rappelle la fausse gomme copale, produit d'une espèce
américaine (rhus copallinum), et pourrait être utilisé de même, en ayant soin de l'ex-
traire en novembre, époque où le suc n'est plus vénéneux.)
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'IHTÉHIEOU.— Infusion, 1 à 2 gr. par 150
d'eau bouillante.
Estait aqueux, de 30 centigr. à 1 gr., trois
ou quatre fois par jour, et progressivement
de 4 et 8 gr. chaque fois. (Cette prépara-
tion doit être faite avec la plante fraîche.)
-Sirop (2, de teinture sur 7 d'eau et 25 de su-
cre), de 15 à 30 gr., en potion.
Teinture, 4 à io gouttes dans 60 gr. d'eau
distillée, à prendre par cuillerées à thé plu-
sieurs fois par jour, progressivement jus-
qu'à 30 gouttes.
(Alcoolature : doses moitié moindres que la
teinture ; car, faite avec parties égales d'al-
cool et de feuilles fraîches triturées, elle
contient un principe acre, mais fugace.)
Poudre, 6 décigr. par jour en plusieurs prises.
(Bréra.)
Le résultat de l'absorption des émanations du sumac a lieu au bout de peu
dheures, et parfois après plusieurs jours seulement; il consiste en déman-
geaisons, gonflement, rougeur, douleur et pustules plus ou moins vésiculeuses
surlarégion qui a été en contact avec les parties du végétal, et même, comme
"pus l'avons déjà dit, sur celles où il n'y a eu nul attouchement, comme le
Wage, le scrotum, les paupières, etc. Cet état est ordinairement accompa-
?T de fièvre, de malaise, d'oppression. Fontana ayant touché, à trois re-
prises différentes, quoique à plusieurs jours d'intervalle, les feuilles du rhus
tsicodendron, éprouva quatre à six jours après un érysipèle à la face, sur
la.mam, qui dura quinze jours. On cite un cas mortel (1) par suite d'attou-
™ePient des parties sexuelles, après avoir manié des rameaux de ce végé-
W- Cependant, Double (2), ainsi que d'autres médecins, s'est frotté les poi-
Wsetles bras avec le suc de rhus radicans sans en éprouver le moindre
laise- Versé sur la peau, le suc des feuilles la noircit comme le ferait un
g) Bibliothèque médicale, t. XXXVI, p. 395.
1 ' mml & médecine et de chirurgie pratiques, t. III, p. 278.
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103Zi SUMAC VÉNÉNEUX.
caustique, mais sans causer d'autre accident. Fontana (1) a vu ce suc ne
produire aucun effet sur le tissu cellulaire de plusieurs animaux, ni même
en le leur faisant avaler, et Boulon (in Alibert) se l'est inoculé impunément
Bulliard (2) dit en avoir mâché sans inconvénient.
(Du reste, les inégalités d'action du sumac tiennent au moment de l'an-
née où on observe et aussi aux dispositions individuelles inconnues où se
trouvent les organismes sur lesquels ce poison agit.)
D'après Orflla (3), la plante ingérée enflamme le tissu de l'estomac■ un
chien est mort vingt-neuf heures après avoir avalé 16 gr. de son extrait
aqueux; on trouva l'estomac enflammé : 12 gr. de poudre sèche n'avaient
produit aucun effet.
Les observations de Fontana, Gouan, Amoureux, Van Mons, et les expé-
riences d'Orflla, tendent à prouver : 1° que. la partie la plus active du rhus
toxicodendron est celle qui se dégage à l'état de gaz lorsqu'il ne reçoit pas
les rayons directs du soleil; 2° qu'elle agit comme les poisons acres; 3°que
l'extrait aqueux de cette plante, administré à l'intérieur ou appliqué sur le
tissu cellulaire, détermine une irritation locale suivie d'une inflammation
plus ou moins intense, et qu'il exerce une action stupéfiante sur le système
nerveux après avoir été absorbé; 4° qu'il paraît agir de la même manière
quand il a été injecté dans la veine jugulaire.
(A dose thérapeutique, l'estomac est très-légèrement excité, les urines et
la transpiration deviennent un peu plus abondantes. Dufresnoy a observé
que les malades, après un certain temps de l'usage des préparations de su-
mac, étaient plus gais, plus satisfaits des autres et d'eux-mêmes.)
Selon Trousseau et Pidoux, il ne résulte de son administration aucun in-
convénient; les fonctions digestives ne sont pas troublées, et elles acquiè-
rent au contraire plus d'activité. Ils ajoutent qu'il ne se manifeste aucun
phénomène nerveux, si ce n'est quelquefois un spasme de la vessie, qui fait
éprouver aux malades un besoin fréquent d'uriner, une sorte de ténesme
vésical; mais cet inconvénient cède promptement à l'emploi de lavements
et de bains généraux. Toutefois, il ne faut jamais, sans précaution, ainsi que
le fait judicieusement remarquer Giacomini, se permettre de prescrire une
forte dose d'extrait tiré d'une plante vénéneuse, malgré l'inefficacité des
closes ordinaires indiquées dans les bons traités de thérapeutique.
Dufresnoy, professeur de botanique à Valenciennes, publia en 1788 des
guérisons de paralysies, soit récentes, soit anciennes, par l'usage de cette
plante. Depuis cette époque, Van Baerlen, Rumpel, à Bruxelles; Poutingon
et Gouan, à Montpellier; Alderson, Kellie et Duncan, en Angleterre, ont
employé ce végétal avec succès, surtout dans le traitement de la paralysie
des membres inférieurs. Givesius (4) dit avoir guéri par ce moyen quatre
malades sur cinq. Il est à remarquer que c'est particulièrement dans les cas
où cette maladie est due à la débilité générale, au rhumatisme ou à la
goutte, et non lorsqu'elle est le résultat d'une lésion cérébrale apoplec-
tique.
Bretonneau (S) assure avoir retiré de bons résultats de l'emploi du rhus
radicans dans les paralysies consécutives à des commotions traumaliques de
la moelle épinière ou à des affections n'entraînant pas de lésion organique.
Ce médecin se sert de l'extrait préparé avec le suc non dépuré de la plante.
On met les feuilles mondées dans un mortier de marbre, et on les pue avec
un pilon de bois, en y ajoutant une petite quantité d'eau. On exprime et ion
évapore le suc en couches minces sur des assiettes, à la chaleur de l'étuve. i
(1) Traité du venin de la vipère, t. II, p. 160.
(2) Plantes vénéneuses, p. 334.
(3) Traité de toxicologie, 5e édit., t. II, p. 132.
(4) Bulletin des sciences médicales de Férussac, 1825, t. VI, p. 98.
(5) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. I, p. 91.
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SUMAC VENENEUX. 1035
mélangé de S gr. de cet extrait avec quantité suffisante de poudre inerte,
est divisé en vingt-cinq pilules. On commence par une et on augmente d'une
nouvelle tous les jours, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à seize. Chez l'enfant on
commence par une pilule de 5 centigr. d'extrait, et on ne dépasse pas la
dose de 50 centigr. par jour. Il paraît réussir spécialement dans la paraplégie
des enfants.
(Millon, dans un mémoire remarquable sur ce sujet (1), rapporte de nom-
breux succès de paralysies guéries par cet agent." D'après l'analyse de ses
observations et celle des auteurs qui l'ont précédé, ce praticien pense que
iaJplante qui nous occupe réussit mieux dans le traitement des paraly-
sies par cause externe que dans celles qui proviennent d'une cause inté-
rieure.
Dufresnoy a combattu les dartres rebelles par l'usage externe des feuilles
ou des préparations de sumac; l'action se rapproche de celle des vésica-
toires, comme le fait remarquer Millon; c'est en irritant et en substituant
un état aigu à un état chronique qu'elles amènent la guérison.)
Là né se borne pas le bilan thérapeutique du sumac; on assure aussi avoir
quelquefois guéri l'ambliopie et l'amaurose par l'usage de cette plante.
Lichtentels dit avoir combattu, avec le suc de sumac vénéneux, des ophthal-
mies herpétiques et scrofuleuses qui avaient résisté à une foule d'autres re-
mèdes, Ammon et Grunner prescrivent, dans les mêmes affections, la tein-
ture à îa dose de dix gouttes dans 60 gr. d'eau distillée, à prendre par cuil-
lerées à thé, plusieurs fois dans la journée. Elsholz (2) a employé, chez un
enfant âgé de quatre ans, atteint d'une ophthalmie scrofuleuse rebelle, la
teinture de rhus toxicodendron, qu'il fit prendre à la dose de. 4 gouttes dans
deux onces d'eau (une cuillerée à dessert trois fois par jour). Il augmenta
insensiblement la dose jusqu'à 8, 16 et 32 gouttes sur la même quantité
d'eau. Le succès fut surprenant.
Baudelocque (3) a employé sans succès, contre la même affection, la tein-
ture de sumac vénéneux, d'après l'indication de la pharmacopée de Saxe
(suc récemment exprimé et alcool, parties égales, filtrés après plusieurs
jours d'infusion).
Duera préconisé cette teinture contre le diabète et l'incontinence d'urine.
(Descôtes, qui ignorait le fait précédent (4), a mis en usage l'extrait à la
dose de 5 centigr. par jour chez une jeune fille de douze ans affectée de
" cette dernière infirmité. L'amélioration ne se fit pas attendre; mais des ver-
tiges consécutifs à l'emploi de cet agent en ayant nécessité la suspension,
lesaccidents reparurent, mais cédèrent à la reprise du même moyen. La
dose d'extrait absorbé pendant toute la durée du traitement s'est élevée à
2 gr.) ■ *
L'extrait est la forme la plus ordinairement usitée. Des médecins le croient
vénéneux, tandis que d'autres lui refusent toutes propriétés, ce qui tient
sans doute au-mode de préparation. Souvent la manière de confectionner
les extraits leur fait perdre leurs qualités, surtout si elles résident dans un
principe volatil.
SUMAC DES CORROYEURS. — ROURE ou ROUX DES CORROYETJRS. — VINAI-
GSiîR.--(Rhus coriaria. L. ; rhus folio ulmi. C. Bauh., Tourn.) — Cet arbris-
seau croît aux lieux secs et pierreux, et sur les collines du midi de la France.
unie cultive dans les jardins paysagers.
Description. — Arbrisseau de 3 mètres. — Feuilles ailées. — Fleurs en pani-
1863 n" l°urMl de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse, 1862, p. 335 et 374, et
fl ^eyclographie des sciences médicales.
; mrnal de médecine et de chirurgie pratiques, t. VIII, p. 28.
m compte-rendu de la Société médicale de Chambéry.
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1036 SUMAC VÉNÉNEUX.
cules. — Fruit : baie munie d'une petite chevelure rougeâlre, d'une substance facile;
rompre, contenant un noyau très-petit, avec une cicatrice d'un côté, très-difficile à
rompre.
Parties usitées. — L'écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits.
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques
— Ce sumac contient une grande quantité de tannin (de 16 50 à 13 pour îooi'
(Wagner.) ''
(Suivant Stenhouse, ce tannin est le même que celui des galles, mais diffère de eelui
du chêne rouvre. D'après Wagner (1), au contraire, le tannin du sumac est identique à
celui du hôtre, du chêne, etc., il le nomme tannin physiologique, parce qu'il se trouve
à l'état normal dans la plante. Mais la plante qui nous occupe peut aussi êlre piquée
par un cynips et porter des galles, qui alors fournissent le tannin qu'il appelle patholo-
gique, et qui diffère chimiquement du précédent. De plus, le tannin physiologique seul
forme du cuir pouvant résister à la putréfaction.)
Les feuilles, qui sont amères, acides au goût, servaient au tannage des cuirs chez les
anciens, et sont encore employées à cet usage dans la Grèce, dans le Levant, en Pro-
vence, etc. En Espagne et en Portugal, on coupe tous les ans les rejetons; on les fait
sécher, et on les réduit en poudre, au moyen d'une meule verticale, pour la tannerie el
la teinture. La couleur que ce végétal donne est d'un jaune un peu verdàtre. Il colore les
étoffes de coton, passées à un mordant tel que l'acétate d'alumine, en jaune très-solide.
Les Egyptiens mettaient les graines de sumac dans les sauces pour les aciduler, ainsi que
cela se pratique encore en Turquie, ce qui a valu à cet arbrisseau le nom de Vinuigrur.
Au pays des Ottawey, en Amérique, on ajoute des feuilles de sumac au tabac, pour lui
donner une odeur agréable.
Ce sumac est un tonique astringent. La décoction de ses feuilles ou de ses
fruits est employée dans les diarrhées et les dysenteries chroniques, les hé-
morrhagies passives, le scorbut. L'extrait aqueux des fruits, à la dose de 8à
15 gr., est plus actif. Pellicot -(in Mérat et Delens) a donné la poudre des
feuilles comme fébrifuge, depuis 15 jusqu'à 24 gr. par jour, dans sept cas
de fièvres intermittentes, et pour toutes avec succès. Un tel résultat m'A en-
gagé à employer ce moyen. A la dose de 15 gr., il a produit des nausées,
des efforts de vomissement, sans résultat appréciable, dans deux cas de
fièvre tierce. Prise dans une forte infusion de feuilles de calcitrape et de ra-
cine d'angélique, la poudre de feuilles de sumac m'a réussi dans trois cas de
fièvre tierce, sans produire ni nausées ni vomissements. Chez les trois ma-
lades, l'accès a disparu complètement après la deuxième ou la-troisième
dose du médicament, portée pour l'un d'eux à 24 gr. à cause de la plus grande
intensité des symptômes.
A l'extérieur, la décoction des feuilles ou des fruits est employée en gar-
garisme dans l'angine lonsillaire, le gonflement et l'ulcération scorbutique
des gencives, la stomatite, etc.
SUMAC FUSTET. — FUSTET, FUSTEC. (Rhus colinus. L.) — Cet arbrisseau
du midi de la France est cultivé dans les jardins pour la beauté de ses feuilles
et surtout pour l'élégance de ses fleurs.
Description. —- Tige rameuse, de h mètres, formant buisson. —Feuilles presque
rondes. — Fleurs verdâtres, petites, en panicule, en l'orme de perruque. —Fruit ovale,
avec lignes longitudinales, mais interrompues d'un côté, aux deux tiers supérieurs, par
une petite cicatrice, très-petit et d'une substance cartilagineuse très-dure, contenant
une graine. Les feuilles froissées ont une odeur de citron et une saveur amère-résmeuse.
Dans l'Asie-Mineure on en teint les peaux en jaune maroquin, et non en rouge comme
on l'a dit dans le Journal de pharmacie (2).
On a employé l'écorce du fustet contre les fièvres intermittentes. J Zsol-
dos (3) s'est assuré que l'écorce peut remplacer le quinquina; on la fait se-
(1) Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie de Bruxelles, août 1867.
(2) Tome XVII, 1831.
(3) Journal de la littérature étrangère, t. XI, p. 222.
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SUREAU. ' 1037
cher à l'ombre après en avoir séparé la partie blanche. On l'emploie comme
fébrifuge en Hongrie, en Servie, etc.
Onassureque des panicules de cet arbrisseau, tenues dans la main, ont
suffi pour l'engourdir et y causer des vésicules.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
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== Sumac ==
Voir la page ''[[]]''
SUMAC VÉNÉNEUX. Riras toxicodeudron. L.
Toxicodendrum triphyllum glabrum. C. BAUH., TOURN.—- Rhus radicans.L.
Rhus toxicodendron. — Toxicodendron.
Arbre à la gale, — herbe à la puce, — porte-poison.
TÉRÉBINTHACÉES. — PISTACIÉES. Fam. nat. — PENTAKDRIE TRIGÏHIE. L.
Le sumac vénéneux ou rhus toxicodendron (PI. XXXIX), arbuste de l'Amé-
rique du Nord, est cultivé en France dans les jardins, où il se multiplie avec
la plus grande facilité. Les deux espèces désignées par Linné sous les noms
de rhus radicans et rhus toxicodendron, n'en forment qu'une seule dans les
auteurs modernes. Seulement, il y a cette différence que dans la première
les folioles sont glabres et entières, tandis qu'elles sont incisées et pubes-
centes en dessous dans la seconde.
(Bosc, ancien consul aux États-Unis, a constaté l'identité complète du
rhus radicans et du rhus toxicodendron. Ce sont deux états différents d'un
même individu. Dans sa jeunesse, ce végétal rampe sur terre, et ses feuilles
sont toujours dentelées ou sinuées, toujours velues : il est toxicodendron;
mais aussitôt que sa tige rencontre un arbre, il s'y cramponne par des su-
çoirs radiciformes, et s'élève graduellement contre son tronc : il devient
radicans.)
Description. — Racines latérales, nombreuses, se fixant sur les arbres par de
petits suçoirs. — Tiges rampantes et divisées en rameaux nombreux et grimpants, pa-
venant quelquefois jusqu'au sommet des arbres. — Feuilles alternes, longuementpe-
tiolées, à trois folioles pédicellées, minces, ovales, dont deux latérales à court peuoie ei
une impaire. —- Fleurs d'un vert blanchâtre, dioïques, disposées \ers l'extrémiiicus.
rameaux, en grappes courtes, latérales, axillaires, glabres, peu ramifiées (ju"leH°u.1''
— Fleurs mâles plus grandes que les femelles et sur des pieds différents, coml)0r°
d'un calice très-petit à cinq divisions. — Corolle à cinq pétales allonges', obtus, IM
étamines courtes et saillantes à anthères très-petites. — Fleurs femelles : un ou
uniloculaire sui monté d'un style court à trois stigmates. — Fruit : petite drupe îtm
mant un noyau dans lequel se trouve une petite graine globuleuse et osseuse.^^
(1) Annales d'oculistique, septembre et octobre 1861.
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SUMAC VÉNÉNEUX.
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parties usitées. — Les feuilles.
[Culture. — Le sumac vénéneux est originaire de l'Amérique du Nord et plus
particulièrement de la Virginie et du Canada. Il croît en pleine terre dans nos climats.
Tous les sumacs peuvent être propagés par semis en pépinière que l'on repique plus
tard par drageons^ par boutures, et par éclats de racines. On les trouve dans les jar-
dtns'botaniques et d'agrément.]
(Récolte. —• Pour que ce végétal qui nous occupe jouisse de toute son activité, on
doit le recueillir dans le mois d'août, et surtout en automne. Il faut le choisir de préfé-
rence dans un lieu humide exposé au midi.)
Propriétés physiques et chimiques. — La saveur et l'odeur du rhus
toxicodendron sont peu remarquables. Il existe autour de cette plante une atmosphère
malfaisante formée par les effluves qui s'en dégagent ; elle s'étend dans un rayon de 5 à
6 mètres, et produit, sans contact de l'arbre, des accidents divers. Les produits de
l'exhalation naturelle de la plante, recueillis en plein jour, sont du gaz azote et une eau
insipide, tous les deux fort innocents; au contraire, le gaz que l'on recueille après le
coucher du soleil est de l'hydrogène carboné mêlé à un principe acre particulier. Séchées
où seulement fanées, les feuilles de cet arbrisseau ne fournissent plus d'émanations nui-
sibles; la coction produit le même effet.
Lebois de cet arbuste est rempli d'un suc jaunâtre, gluant, laiteux, abondant lors de
la floraison, et qui disparaît à la maturité des fruits.
Van Mons, qui s'est particulièrement occupé de l'analyse du rhus radicans, y a
trouvé du.tannin, de l'acide acétique, un peu de gomme, un peu de résine, de la chlo-
rophylle, un principe hydrocarboné. La matière hydrocarbonée serait, suivant cet obser-
vateur, là partie acre et vénéneuse de la plante. Van Mons ne parle pas de la matière
qui existe dans les feuilles, qui devient noire à l'air, et que l'acide nitrique ou le chlore
fait également passer au noir. Le suc exprimé se couvre à l'air de pellicules formées par
la même altération, résultat d'une véritable oxydation. Il paraît que cet effet cesse de se
manifester dans la plante sèche. (Ce suc, qui se dessèche et noircit aux points de sec-
lion des branches, est luisant, rappelle la fausse gomme copale, produit d'une espèce
américaine (rhus copallinum), et pourrait être utilisé de même, en ayant soin de l'ex-
traire en novembre, époque où le suc n'est plus vénéneux.)
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'IHTÉHIEOU.— Infusion, 1 à 2 gr. par 150
d'eau bouillante.
Estait aqueux, de 30 centigr. à 1 gr., trois
ou quatre fois par jour, et progressivement
de 4 et 8 gr. chaque fois. (Cette prépara-
tion doit être faite avec la plante fraîche.)
-Sirop (2, de teinture sur 7 d'eau et 25 de su-
cre), de 15 à 30 gr., en potion.
Teinture, 4 à io gouttes dans 60 gr. d'eau
distillée, à prendre par cuillerées à thé plu-
sieurs fois par jour, progressivement jus-
qu'à 30 gouttes.
(Alcoolature : doses moitié moindres que la
teinture ; car, faite avec parties égales d'al-
cool et de feuilles fraîches triturées, elle
contient un principe acre, mais fugace.)
Poudre, 6 décigr. par jour en plusieurs prises.
(Bréra.)
Le résultat de l'absorption des émanations du sumac a lieu au bout de peu
dheures, et parfois après plusieurs jours seulement; il consiste en déman-
geaisons, gonflement, rougeur, douleur et pustules plus ou moins vésiculeuses
surlarégion qui a été en contact avec les parties du végétal, et même, comme
"pus l'avons déjà dit, sur celles où il n'y a eu nul attouchement, comme le
Wage, le scrotum, les paupières, etc. Cet état est ordinairement accompa-
?T de fièvre, de malaise, d'oppression. Fontana ayant touché, à trois re-
prises différentes, quoique à plusieurs jours d'intervalle, les feuilles du rhus
tsicodendron, éprouva quatre à six jours après un érysipèle à la face, sur
la.mam, qui dura quinze jours. On cite un cas mortel (1) par suite d'attou-
™ePient des parties sexuelles, après avoir manié des rameaux de ce végé-
W- Cependant, Double (2), ainsi que d'autres médecins, s'est frotté les poi-
Wsetles bras avec le suc de rhus radicans sans en éprouver le moindre
laise- Versé sur la peau, le suc des feuilles la noircit comme le ferait un
g) Bibliothèque médicale, t. XXXVI, p. 395.
1 ' mml & médecine et de chirurgie pratiques, t. III, p. 278.
downloadModeText.vue.download 1063 sur 1308
103Zi SUMAC VÉNÉNEUX.
caustique, mais sans causer d'autre accident. Fontana (1) a vu ce suc ne
produire aucun effet sur le tissu cellulaire de plusieurs animaux, ni même
en le leur faisant avaler, et Boulon (in Alibert) se l'est inoculé impunément
Bulliard (2) dit en avoir mâché sans inconvénient.
(Du reste, les inégalités d'action du sumac tiennent au moment de l'an-
née où on observe et aussi aux dispositions individuelles inconnues où se
trouvent les organismes sur lesquels ce poison agit.)
D'après Orflla (3), la plante ingérée enflamme le tissu de l'estomac■ un
chien est mort vingt-neuf heures après avoir avalé 16 gr. de son extrait
aqueux; on trouva l'estomac enflammé : 12 gr. de poudre sèche n'avaient
produit aucun effet.
Les observations de Fontana, Gouan, Amoureux, Van Mons, et les expé-
riences d'Orflla, tendent à prouver : 1° que. la partie la plus active du rhus
toxicodendron est celle qui se dégage à l'état de gaz lorsqu'il ne reçoit pas
les rayons directs du soleil; 2° qu'elle agit comme les poisons acres; 3°que
l'extrait aqueux de cette plante, administré à l'intérieur ou appliqué sur le
tissu cellulaire, détermine une irritation locale suivie d'une inflammation
plus ou moins intense, et qu'il exerce une action stupéfiante sur le système
nerveux après avoir été absorbé; 4° qu'il paraît agir de la même manière
quand il a été injecté dans la veine jugulaire.
(A dose thérapeutique, l'estomac est très-légèrement excité, les urines et
la transpiration deviennent un peu plus abondantes. Dufresnoy a observé
que les malades, après un certain temps de l'usage des préparations de su-
mac, étaient plus gais, plus satisfaits des autres et d'eux-mêmes.)
Selon Trousseau et Pidoux, il ne résulte de son administration aucun in-
convénient; les fonctions digestives ne sont pas troublées, et elles acquiè-
rent au contraire plus d'activité. Ils ajoutent qu'il ne se manifeste aucun
phénomène nerveux, si ce n'est quelquefois un spasme de la vessie, qui fait
éprouver aux malades un besoin fréquent d'uriner, une sorte de ténesme
vésical; mais cet inconvénient cède promptement à l'emploi de lavements
et de bains généraux. Toutefois, il ne faut jamais, sans précaution, ainsi que
le fait judicieusement remarquer Giacomini, se permettre de prescrire une
forte dose d'extrait tiré d'une plante vénéneuse, malgré l'inefficacité des
closes ordinaires indiquées dans les bons traités de thérapeutique.
Dufresnoy, professeur de botanique à Valenciennes, publia en 1788 des
guérisons de paralysies, soit récentes, soit anciennes, par l'usage de cette
plante. Depuis cette époque, Van Baerlen, Rumpel, à Bruxelles; Poutingon
et Gouan, à Montpellier; Alderson, Kellie et Duncan, en Angleterre, ont
employé ce végétal avec succès, surtout dans le traitement de la paralysie
des membres inférieurs. Givesius (4) dit avoir guéri par ce moyen quatre
malades sur cinq. Il est à remarquer que c'est particulièrement dans les cas
où cette maladie est due à la débilité générale, au rhumatisme ou à la
goutte, et non lorsqu'elle est le résultat d'une lésion cérébrale apoplec-
tique.
Bretonneau (S) assure avoir retiré de bons résultats de l'emploi du rhus
radicans dans les paralysies consécutives à des commotions traumaliques de
la moelle épinière ou à des affections n'entraînant pas de lésion organique.
Ce médecin se sert de l'extrait préparé avec le suc non dépuré de la plante.
On met les feuilles mondées dans un mortier de marbre, et on les pue avec
un pilon de bois, en y ajoutant une petite quantité d'eau. On exprime et ion
évapore le suc en couches minces sur des assiettes, à la chaleur de l'étuve. i
(1) Traité du venin de la vipère, t. II, p. 160.
(2) Plantes vénéneuses, p. 334.
(3) Traité de toxicologie, 5e édit., t. II, p. 132.
(4) Bulletin des sciences médicales de Férussac, 1825, t. VI, p. 98.
(5) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. I, p. 91.
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mélangé de S gr. de cet extrait avec quantité suffisante de poudre inerte,
est divisé en vingt-cinq pilules. On commence par une et on augmente d'une
nouvelle tous les jours, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à seize. Chez l'enfant on
commence par une pilule de 5 centigr. d'extrait, et on ne dépasse pas la
dose de 50 centigr. par jour. Il paraît réussir spécialement dans la paraplégie
des enfants.
(Millon, dans un mémoire remarquable sur ce sujet (1), rapporte de nom-
breux succès de paralysies guéries par cet agent." D'après l'analyse de ses
observations et celle des auteurs qui l'ont précédé, ce praticien pense que
iaJplante qui nous occupe réussit mieux dans le traitement des paraly-
sies par cause externe que dans celles qui proviennent d'une cause inté-
rieure.
Dufresnoy a combattu les dartres rebelles par l'usage externe des feuilles
ou des préparations de sumac; l'action se rapproche de celle des vésica-
toires, comme le fait remarquer Millon; c'est en irritant et en substituant
un état aigu à un état chronique qu'elles amènent la guérison.)
Là né se borne pas le bilan thérapeutique du sumac; on assure aussi avoir
quelquefois guéri l'ambliopie et l'amaurose par l'usage de cette plante.
Lichtentels dit avoir combattu, avec le suc de sumac vénéneux, des ophthal-
mies herpétiques et scrofuleuses qui avaient résisté à une foule d'autres re-
mèdes, Ammon et Grunner prescrivent, dans les mêmes affections, la tein-
ture à îa dose de dix gouttes dans 60 gr. d'eau distillée, à prendre par cuil-
lerées à thé, plusieurs fois dans la journée. Elsholz (2) a employé, chez un
enfant âgé de quatre ans, atteint d'une ophthalmie scrofuleuse rebelle, la
teinture de rhus toxicodendron, qu'il fit prendre à la dose de. 4 gouttes dans
deux onces d'eau (une cuillerée à dessert trois fois par jour). Il augmenta
insensiblement la dose jusqu'à 8, 16 et 32 gouttes sur la même quantité
d'eau. Le succès fut surprenant.
Baudelocque (3) a employé sans succès, contre la même affection, la tein-
ture de sumac vénéneux, d'après l'indication de la pharmacopée de Saxe
(suc récemment exprimé et alcool, parties égales, filtrés après plusieurs
jours d'infusion).
Duera préconisé cette teinture contre le diabète et l'incontinence d'urine.
(Descôtes, qui ignorait le fait précédent (4), a mis en usage l'extrait à la
dose de 5 centigr. par jour chez une jeune fille de douze ans affectée de
" cette dernière infirmité. L'amélioration ne se fit pas attendre; mais des ver-
tiges consécutifs à l'emploi de cet agent en ayant nécessité la suspension,
lesaccidents reparurent, mais cédèrent à la reprise du même moyen. La
dose d'extrait absorbé pendant toute la durée du traitement s'est élevée à
2 gr.) ■ *
L'extrait est la forme la plus ordinairement usitée. Des médecins le croient
vénéneux, tandis que d'autres lui refusent toutes propriétés, ce qui tient
sans doute au-mode de préparation. Souvent la manière de confectionner
les extraits leur fait perdre leurs qualités, surtout si elles résident dans un
principe volatil.
SUMAC DES CORROYEURS. — ROURE ou ROUX DES CORROYETJRS. — VINAI-
GSiîR.--(Rhus coriaria. L. ; rhus folio ulmi. C. Bauh., Tourn.) — Cet arbris-
seau croît aux lieux secs et pierreux, et sur les collines du midi de la France.
unie cultive dans les jardins paysagers.
Description. — Arbrisseau de 3 mètres. — Feuilles ailées. — Fleurs en pani-
1863 n" l°urMl de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse, 1862, p. 335 et 374, et
fl ^eyclographie des sciences médicales.
; mrnal de médecine et de chirurgie pratiques, t. VIII, p. 28.
m compte-rendu de la Société médicale de Chambéry.
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cules. — Fruit : baie munie d'une petite chevelure rougeâlre, d'une substance facile;
rompre, contenant un noyau très-petit, avec une cicatrice d'un côté, très-difficile à
rompre.
Parties usitées. — L'écorce, les feuilles, les fleurs et les fruits.
Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques
— Ce sumac contient une grande quantité de tannin (de 16 50 à 13 pour îooi'
(Wagner.) ''
(Suivant Stenhouse, ce tannin est le même que celui des galles, mais diffère de eelui
du chêne rouvre. D'après Wagner (1), au contraire, le tannin du sumac est identique à
celui du hôtre, du chêne, etc., il le nomme tannin physiologique, parce qu'il se trouve
à l'état normal dans la plante. Mais la plante qui nous occupe peut aussi êlre piquée
par un cynips et porter des galles, qui alors fournissent le tannin qu'il appelle patholo-
gique, et qui diffère chimiquement du précédent. De plus, le tannin physiologique seul
forme du cuir pouvant résister à la putréfaction.)
Les feuilles, qui sont amères, acides au goût, servaient au tannage des cuirs chez les
anciens, et sont encore employées à cet usage dans la Grèce, dans le Levant, en Pro-
vence, etc. En Espagne et en Portugal, on coupe tous les ans les rejetons; on les fait
sécher, et on les réduit en poudre, au moyen d'une meule verticale, pour la tannerie el
la teinture. La couleur que ce végétal donne est d'un jaune un peu verdàtre. Il colore les
étoffes de coton, passées à un mordant tel que l'acétate d'alumine, en jaune très-solide.
Les Egyptiens mettaient les graines de sumac dans les sauces pour les aciduler, ainsi que
cela se pratique encore en Turquie, ce qui a valu à cet arbrisseau le nom de Vinuigrur.
Au pays des Ottawey, en Amérique, on ajoute des feuilles de sumac au tabac, pour lui
donner une odeur agréable.
Ce sumac est un tonique astringent. La décoction de ses feuilles ou de ses
fruits est employée dans les diarrhées et les dysenteries chroniques, les hé-
morrhagies passives, le scorbut. L'extrait aqueux des fruits, à la dose de 8à
15 gr., est plus actif. Pellicot -(in Mérat et Delens) a donné la poudre des
feuilles comme fébrifuge, depuis 15 jusqu'à 24 gr. par jour, dans sept cas
de fièvres intermittentes, et pour toutes avec succès. Un tel résultat m'A en-
gagé à employer ce moyen. A la dose de 15 gr., il a produit des nausées,
des efforts de vomissement, sans résultat appréciable, dans deux cas de
fièvre tierce. Prise dans une forte infusion de feuilles de calcitrape et de ra-
cine d'angélique, la poudre de feuilles de sumac m'a réussi dans trois cas de
fièvre tierce, sans produire ni nausées ni vomissements. Chez les trois ma-
lades, l'accès a disparu complètement après la deuxième ou la-troisième
dose du médicament, portée pour l'un d'eux à 24 gr. à cause de la plus grande
intensité des symptômes.
A l'extérieur, la décoction des feuilles ou des fruits est employée en gar-
garisme dans l'angine lonsillaire, le gonflement et l'ulcération scorbutique
des gencives, la stomatite, etc.
SUMAC FUSTET. — FUSTET, FUSTEC. (Rhus colinus. L.) — Cet arbrisseau
du midi de la France est cultivé dans les jardins pour la beauté de ses feuilles
et surtout pour l'élégance de ses fleurs.
Description. —- Tige rameuse, de h mètres, formant buisson. —Feuilles presque
rondes. — Fleurs verdâtres, petites, en panicule, en l'orme de perruque. —Fruit ovale,
avec lignes longitudinales, mais interrompues d'un côté, aux deux tiers supérieurs, par
une petite cicatrice, très-petit et d'une substance cartilagineuse très-dure, contenant
une graine. Les feuilles froissées ont une odeur de citron et une saveur amère-résmeuse.
Dans l'Asie-Mineure on en teint les peaux en jaune maroquin, et non en rouge comme
on l'a dit dans le Journal de pharmacie (2).
On a employé l'écorce du fustet contre les fièvres intermittentes. J Zsol-
dos (3) s'est assuré que l'écorce peut remplacer le quinquina; on la fait se-
(1) Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie de Bruxelles, août 1867.
(2) Tome XVII, 1831.
(3) Journal de la littérature étrangère, t. XI, p. 222.
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cher à l'ombre après en avoir séparé la partie blanche. On l'emploie comme
fébrifuge en Hongrie, en Servie, etc.
Onassureque des panicules de cet arbrisseau, tenues dans la main, ont
suffi pour l'engourdir et y causer des vésicules.
[[Catégorie:Cazin 1868]]