Prunus pleuradenia (Rollet, Antilles)

Planche 197 : ROSACEAE. II. Prunus pleuradenia. A. Rameau fructifié. B. Rameau fleuri. C. Feuille. D. Écorce (coupe transversale).

écorce

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Prunus pleuradenia Griseb. Fl. Brit. W. Indian Is. : 231 (1860).

Synonymes : Cerasus sphaerocarpa Hooker (1832) non Loisel (1760) ; Prunus dussii Kr. et Urb. (1897) ; Prunus acutissima Urban (1907).

Noms vernaculaires : Fr : Bois noyau (Guadeloupe) ; Noyau de France (Martinique) ; Bois noyau (Martinique) ; Laurier-cerise.

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Description : Petit arbre de sous-bois jusqu’à 10 m de haut et 30 cm de diamètre ; un sujet sénescent de 1 m de diamètre à la Rivière Trois Bras entre Céron et Grand Rivière, Martinique, d’après FIARD. Pied : peu ou pas de pattes (diamètre 20 à 26 cm) ; ou pattes aliformes jusqu’à 0,4 m de haut (diamètre 41 cm). Écorce : épaisseur totale : 4 à 7 mm sur diamètres de 20 à 36 cm. Aspect externe : brun clair (ou brun rougeâtre) ; rugueuse par les lenticelles dont l’écorce est criblée (diamètre 36 cm). Lenticelles rondes ou en boutonnières orange vif, en chaînettes verticales interrompues et sinueuses. Rhytidome : face interne du liège marron brillant avec marques blanches en creux des lenticelles ; démasclé, montre la face externe de l’écorce vivante orange avec marques des lenticelles jaunes. Écorce vivante : blanchis rose pâle avec vergetures verticales blanches, comme du jambon cuit ; forte odeur d’essence d’amande amère (HCN), aussi dans le bois et sur la feuille froissée ; section transversale : rayons rose pâle (orange clair après un moment), étroits, très progressivement élargis dans toute la section. Aubier : jaunâtre ; en tangentielle rayons fins, serrés, en chicane. Feuilles : alternes, stipulées, lancéolées, 3 à 5 × 6 à 8,5 cm ; pétiole canaliculé ; froissées : forte odeur d’amande amère ; pliées en toit inversé. Les feuilles de rejets sont plus grandes 7 × 14 cm ; deux taches elliptiques à la base du limbe. Fleurs : blanches, odorantes ; inflorescence en grappe, axillaire ; 2 cycles d’étamines, l’externe avec étamines longues, penchées vers l’extérieur ; l’interne à étamines courtes. Fruits : drupe globuleuse comprimée, plus large que longue, crustacée, 13 mm de diamètre, 9-10 mm de haut, brun clair sur le sec. Phénologie : Fleurs en mai-juin. Fruits en avril. Habitat : rare en forêt dense et d’altitude, entre 280 et 600 m (DUSS), jusqu’à 850 m (ROLLET). Tempérament : hygrosciaphile ; régénération assez commune (ex. : entre 700 et 800 m, Montée de la Soufrière, Guadeloupe).

Usages : Bois dur, élastique. Charronnage (DUSS). L’écorce macérée dans du rhum donne un punch (Barlagne, Service Forestier Guadeloupe).

Distribution aux Petites Antilles : Endémique des Petites Antilles : St Kitts, Guadeloupe, Dominique, Martinique, St Vincent, Grenade.

Matériel examiné : SK : pente Sud South Range, 400- 550 m (FIARD & ROLLET). BT : DUSS 362, Bains Jaunes (P) ; Gommier, Camp Jacob, Matouba (DUSS) ; HUC 1280, St Claude, 600 m (GUAD) ; ROLLET 50, 1018, montée de la Soufrière vers 800 m (GUAD) ; ROLLET 673, au-dessus de Beausoleil 660 m (GUAD) ; entre 300 et 600 m région de St Claude (QUESTEL). M : HAHN 1364, Grands-Fonds près Case Pilote (P) ; Claude RICHARD s.n., s.loc. (P) ; Morne St-Martin, hauteurs du Prêcheur (Anse Céron) (DUSS). Hauteurs du Morne Sibérie, 500 m, de l’Anse Couleuvre, 500-550 m ; Morne Rose, 600 m ; Plateau Concorde, 600 m ; Montagne Vauclin, 500 m ; pentes NE du Morne Piquet, 550- 700 m (FIARD).

Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). BEARD 1944 ; DUSS 1897 ; FIARD** 1992 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD* 1988 ; POUPON & CHAUVIN* 1983 QUESTEL 1951.

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Prunus pleuradenia, Prunus dussii :

• (3)-4-5-27-(28)-(31)-36-39-51-55-66-68 (Voir la signification des codes)
• Bois parfait brun rose orangé à brun rouge, parfois avec des veines un peu sombres, assez bien différencié de l’aubier gris-rose, à grain fin, maille fine mais perceptible, dur et lourd (0,80 à 1,00 g/cm³).
• Pores disséminés, souvent accolés radialement par 2 ou 3-(4), au nombre de 10 à 30 par mm², généralement non visibles à l’œil nu (diamètre de 80 à 100 μm), fréquemment obstrués par des dépôts rouges. Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 4 ou 5 μm.
• Parenchyme juxtavasculaire peu abondant et dispersé parmi les fibres. Des lignes terminales semblent normales chez P. dussii mais sporadiques chez P. acutissima, taxons considérés syn. par R. A. Howard. Files de cellules composées de 4 éléments.
• Rayons de 2 tailles, les uns 1-(2)-sériés courts, les autres 3- à 5-sériés, de structure hétérogène : 1-sériés constitués de cellules dressées, multisériés avec des cellules couchées à allongement variable, des cellules carrées et des cellules dressées. En section transversale on compte 10 à 13 rayons dont 3 ou 4 multisériés. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
• Fibres à ponctuations très fines.