Lycopersicon esculentum (TRAMIL)

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Lippia graveolens
TRAMIL, Pharmacopée végétale caribéenne, 2014
Mammea americana
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Lycopersicon esculentum Mill. = Solanum lycopersicum L.
SOLANACEAE



Noms vernaculaires significatifs TRAMIL

  • Haïti : tomat
  • Guatemala et Rép. Dominicaine : tomate
  • autres noms créoles : tomadoz, tonmat

Distribution géographique

Originaire d’Amérique tropicale, actuellement cultivée dans le monde entier.

Description botanique

Herbacée dressée ou décombante, pubérulente à pileuse, avec poils glandulaires. Feuilles pennatifides, folioles ovées-oblongues, aiguës, dentées, généralement lobulées. Inflorescence en grappe; fleurs actinomorphes; segments du calice lancéolés, pileux-glanduleux; corolle jaune de 10 à 16 mm. Baie arrondie, rouge à maturité, de 1 à 15 cm de diamètre.

Voucher : Girón,278,CFEH

Emplois traditionnels significatifs TRAMIL

  • candidose buccale : feuille fraîche, friction de la bouche1-2
  • brûlures : feuille fraîche, écrasée, cataplasme3

Recommandations

Selon l’information disponible :

L’emploi contre la candidose buccale est classé REC basé sur l’usage significatif traditionnel documenté dans les enquêtes TRAMIL, les études de toxicité et l’information scientifique disponible.

L’emploi contre les brûlures (superficielles) est classé REC basé sur l’usage significatif traditionnel documenté dans les enquêtes TRAMIL et les études de toxicité.

Limiter son usage traditionnel aux brûlures superficielles (lésion épidermique), peu étendues (moins de 10% de la surface corporelle) et ne concernant pas les zones à haut risque comme le visage, les mains, les pieds et les parties génitales.

Toute application locale doit se conformer à de strictes mesures d’hygiène pour éviter une contamination ou une infection supplémentaire.

S’assurer que la feuille a été correctement lavée et nettoyée, et que ses pilosités externes ont été éliminées, car elles peuvent causer une irritation de la peau et des muqueuses, ainsi qu’une réaction d’hypersensibilité. Ne pas administrer pendant la grossesse, en période d’allaitement ni à des enfants de moins de 8 ans.

Chimie

La feuille a été amplement étudiée et contient, parmi d’autres composants, des phytoalexines4, des alcaloïdes stéroïdaux : α-tomatine, déhydrotomatine, phylotomatine5, tomatidine, soladulcine6, lycopérosides7, methylsalicilate8, méthylcétones : 2-tridécanone, 2-dodécanone, 2-undécanone, 2-pentadécanone9.

Analyse proximale pour 100 g de feuille10: calories : 40; eau : 86,8%; protéines : 2,8%; lipides : 0,6%; glucides : 7,9%; fibres : 0,1%; cendres : 1,9%; calcium : 433 mg; phosphore : 86 mg; fer : 1,3 mg; thiamine : 0,08 mg; riboflavine : 0,47 mg; acide ascorbique : 175 mg.

Activités biologiques

Travail TRAMIL11

L’extrait aqueux (décoction à 50%) de feuille fraîche, in vitro (100 μL/puit), n’a pas eu d’activité contre Staphylococus aureus (ATCC 29737) ni Candida albicans (ATCC 10231).

L’extrait éthanolique (95%) de feuille séchée (1%) en application externe a été actif comme antimicrobien (à l’exclusion de Herpes simplex) et comme cosmétique chez l’être humain adulte12.

On attribue à la tomatine des propriétés antifongiques; in vitro elle a inhibé totalement la croissance de Candida albicans13.

Toxicité

Travail TRAMIL14

La feuille fraîche (broyée) (500 mg de matériel végétal/4 heures/jour sur 5 cm²), par voie topique sur 3 lapins New Zealand pendant 5 jours consécutifs, selon le modèle d’irritation dermique sur peau abimée et sur peau saine, n’a pas provoqué d’irritation sauf un léger érythème apparu le 3ème jour sur un seul animal et disparu spontanément le 7ème jour d’observation.

L’extrait hydroalcoolique (50%) de plante entière séchée, par voie intrapéritonéale à la souris, a montré une DL50 = 825 mg/kg15.

Le contact avec la feuille fraîche peut causer des dermatites16.

La tige et la feuille par voie orale peuvent être toxiques à cause de leur contenu en solanine, laquelle reste présente même après cuisson ; cet alcaloïde peut engendrer des signes d’intoxication tels que : perte de l’appétit, gastralgie, hématurie et prostration17. On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son usage médicinal sur des femmes enceintes ou allaitantes, ni sur des enfants.

Préparation et dosage

Le fruit mûr de Lycopersicon esculentum constitue un aliment de consommation humaine répandue.

Contre la candidose buccale :

Laver soigneusement 5 grammes de feuilles, les froisser et appliquer directement sur la partie affectée 4 fois par jour.

Contre les brûlures :

Laver la lésion à l’eau bouillie et au savon, appliquer 8-10 grammes de feuille, préalablement lavée et froissée, sur la zone affectée. Recouvrir d’une compresse ou d’un linge propre et changer toutes les 12 heures.

Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.

Références

  1. WENIGER B, ROUZIER M, 1986 Enquête TRAMIL. Service Oecuménique d’Entraide SOE, Port au Prince, Haïti.
  2. WENIGER B, 1987-88 Encuesta TRAMIL. enda-caribe, Santo Domingo, Rep. Dominicana.
  3. GIRON L, 1988 Encuesta TRAMIL (Costa atlántica). Centro Mesoamericano de Tecnología CEMAT, Guatemala, Guatemala.
  4. HOSTETTMANN K, LEA PJ, 1996 Biologically active natural products. Annual proceedings of the phytochemical society of Europe. Oxford, England: Oxford University Press.
  5. CATALDI TR, LELARIO F, BUFO SA, 2005 Analysis of tomato glycoalkaloids by liquid chromatography coupled with electrospray ionization tandem mass spectrometry. Rapid Commun Mass Spectrom 19(21):3103-3110.
  6. SCHREIBER K, AURICH O, 1966 Isolation of several alkaloids and 3-beta-hydroxy-5-alpha-pregn-16-en- 20-one from Lycopersicon pimpinellifolium Mill. Phytochemistry 5:707- 712.
  7. YAHARA S, UDA N, NOHARA T, 1996 Lycoperosides A-C, three stereoisomeric 23-acetoxyspirosolan-3-betaol beta-lycotetraosides from Lycopersicon esculentum. Phytochemistry 42(1):169-172.
  8. DENG C, ZHANG X, ZHU W, QIAN J, 2004 Gas chromatography-mass spectrometry with solid-phase microextraction method for determination of methyl salicylate and other volatile compounds in leaves of Lycopersicon esculentum. Anal Bioanal Chem 378(2):518-522.
  9. ANTONIOUS GF, 2001 Production and quantification of methyl ketones in wild tomato accessions. J Environ Sci Health B 36(6):835-848.
  10. DUKE JA, ATCHLEY AA, 1986 Handbook of proximate analysis tables of higher plants. Boca Raton, USA: CRC Press. p102.
  11. BOUCOURT E, MARTINEZ M J, MOREJON Z, 2010 Evaluación de la actividad antimicrobiana del extracto acuoso de las hojas frescas de Lycopersicum esculentum Mill. Informe TRAMIL. Laboratorio Central de Farmacología, Facultad de Ciencias Médicas “Dr. Salvador Allende”, C. Habana, Cuba.
  12. ANON, 1987 Pharmaceutical and cosmetic compositions containing tomato plant extracts for the treatment of skin diseases. Patent-Israëli 78,820.
  13. CAVALIN G, 1983 Tomate et tomatine (Thèse Doctorat Pharmacie). Toulouse, France.
  14. PAZOS L, COTO T, 2011 Irritación dérmica, piel lesionada y piel sana, porción de hojas frescas de Lycopersicon esculentum. Informe TRAMIL. Laboratorio de Ensayos Biológicos, LEBi, Universidad de Costa Rica, San Pedro, Costa Rica.
  15. ASWAL B, BHAKUNI D, GOEL A, KAR K, MAHROTRA B, MUKHERJEE K, 1984 Screening of Indian plants for biological activity: Part X. Indian J Exp Biol 22(6):312-332.
  16. DUKE JA, 1988 Handbook of medicinal herbs. Boca Raton, USA: CRC Press.
  17. CONTRERAS A, ZOLLA C, 1982 Plantas tóxicas de México. México, México: Instituto Mexicano del Seguro Social.