Capillaire (Cazin 1868)
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Nom accepté : Adiantum capillus-veneris
Adiantum foliis coriandri. G. Bauh., T. — Capillus veneris. Offic.
Capillaire de Montpellier, — adiante, — cheveux de Vénus, — capillaire à feuilles de coriandre.
Fougères. — Polypodiées. Fam. nat. — Cryptogamie, Fougères. L.
Le capillaire (Pl. XI) croît abondamment dans les lieux humides et ombragés des départements méridionaux de la France.
Description. — Racine : souche brunâtre, obliquement couchée, longue de 8 à 10 centimètres, grosse comme un tuyau de plume de cygne environ, jetant çà et là des fibrilles très-déliées. — Feuilles ou frondes toutes radicales, toujours vertes, à pétiole commun : ce pétiole est lisse, luisant, mince, d’un rouge noirâtre, nu dans la moitié de sa longueur, garni ensuite de nombreuses folioles alternes, minces, glabres, lobées, cunéiformes, pétiolées, dont une pour chaque pétiole partiel dans le haut, deux ou trois sur le pétiolule dans le bas. — Fructification composée de petites graines contenues dans des capsules situées au sommet des frondes, dont les bords se replient en dessous pour les envelopper.
Parties usitées. — Les feuilles.
Récolte. — N’exige rien de particulier. Il perd de ses qualités par la dessiccation
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Propriétés physiques et chimiques. — Le capillaire imprime sur la langue une sensation très-légère d'amertume et de stypticité ; il répand un arôme agréable, mais faible, qui pourtant s'exalte par l'action de l'eau bouillante et donne au sirop qu'on en fait sa principale qualité.
A L'INTÉRIEUR. — Infusion ou décoction, 10 à 20 gr. par kilogramme d'eau. |
Eau distillée (1 sur 3 d'eau), 50 à 100 gr. en potion, julep. |
Le capillaire est un remède vulgairement employé dans les affections bronchiques et pulmonaires, tels que les rhumes, les catarrhes aigus et chroniques, les pneumonies. Le sirop édulcore agréablement les tisanes, les potions, les juleps pectoraux. Avec le lait il forme une bavaroise adoucissante et légèrement aromatique. La décoction est béchique, adoucissante, lorsqu'elle est plus concentrée.
Malgré les éloges prodigués à cette plante par Formis[1], qui en faisait une panacée universelle, par Chomel et autres auteurs plus ou moins enthousiastes ou crédules, le capillaire n'en est pas moins une plante insignifiante sous le rapport de ses effets thérapeutiques. (Voyez POLYTRIC et DORADILLE.)
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- ↑ De l’Adianton, ou Cheveux de Vénus, etc. Montpellier, 1644.