Blé Roseau

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Blé blanc de Hongrie
Vilmorin-Andrieux, Les meilleurs blés (1880)
Blé du Chili
Blé Roseau

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Blé roseau

D'hiver.

Paille droite, très raide, de hauteur médiocre.

Épi compact, surtout vers la pointe, passablement plus large sur le profil que sur la face, ordinairement blanc, mais prenant sur les glumes, dans les années chaudes et sèches, une teinte grise assez prononcée.

Grain blanc, gros, bien renflé, assez obtus aux deux extrémités, surtout du côté du germe.

Le blé roseau nous a été communiqué par M. Louis Pilat, de Brebières (Pas-de-Calais), qui l'a cultivé pendant de longues années et qui en obtenait des rendements extraordinaires; nous l'avons entendu accuser plus de 50 hectolitres à l'hectare. Peu de froments pourraient donner sans verser un rendement aussi considérable. Le blé roseau, ainsi nommé de la force et de la fermeté de sa tige, semble en effet organisé mieux qu'un autre pour porter sans faiblir des épis très gros et très pleins. Bien que les conditions dans lesquelles M. Pilat le cultivait, fussent un peu exceptionnelles, il peut être utile de faire connaître ici le procédé dont il faisait usage pour éviter la verse; ce blé convenant particulièrement aux terres très riches, on pourra trouver ailleurs l'occasion de l'employer utilement. Le grand danger, suivant M. Pilat, consistait à laisser le blé monter en tige de trop bonne heure au printemps, alors que chacun des chaumes devait avoir encore assez de temps et trouver assez de nourriture dans le sol pour prendre un développement exubérant; il cherchait donc à arrêter à la sortie de l'hiver le développement de ses blés de façon à les faire rester en herbe le plus longtemps possible. Le passage des moutons sur les champs lui avait paru pendant quelque temps un bon moyen d'atteindre ce résultat, mais il adopta en dernier lieu un procédé plus énergique encore, qui consistait dans l'emploi du rouleau Crosskill qu'on promenait sur les blés, lorsqu'ils commençaient à vouloir monter. Cette opération semblait à première vue dépeupler à moitié les champs, puis bientôt les jeunes tiges brisées émettaient de nouvelles pousses en plus grand nombre qu'auparavant, pousses qui montaient rapidement à l'épi et donnaient de magnifiques résultats. L'opération, en somme, retardait la montaison de quinze jours à trois semaines, augmentait le tallage et assurait la récolte. La maturité du blé roseau est assez précoce; bien qu'il convienne particulièrement aux terres très riches, il donne encore de très bons rendements dans les terres argileuses moyennes à sous-sol calcaire, pourvu qu'elles ne soient pas trop sèches. On peut le semer pendant tout le courant de novembre.