Bauhinia guianensis (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Bauhinia guianensis Aublet
- Nom accepté : Schnella guianensis
Synonymies
- Bauhinia chrysophylla Vogel ;
- Bauhinia excisa (Griseb.) Hemsl. ;
- Bauhinia platycalyx Benth. ;
- Bauhinia splendens Kunth.
Noms vernaculaires
- Créole : échelle tortue, échelle toti [échèltoti, léchèl-toti].
- Wayãpi : ayã yula.
- Palikur : wahitye ariβra, wahitye avudiga [1].
- Portugais : escada-de-jabotí, cipó-escada.
Écologie, morphologie
Grande liane commune des forêts primaires et secondaires.
Collections de référence
Grenand 507, 1684 ; Lescure 383.
Emplois
Les Palikur associent les folioles hachées et séchées à l’écorce pilée de Brosimum acutifolium (Moracées) pour confectionner des cigarettes enveloppées avec le liber de Couratari multiflora (Lécythidacées) qui sont fumées par les apprentis chamanes pour entrer en contact avec les esprits qu’ils souhaitent domestiquer. L’association symbolique (cf. étymologie ci-dessous) est ici évidente [2].
Étymologie
- Créole : léchèl-toti, « échelle de la tortue terrestre (Geochelene denticulata) » ; *Wayãpi : ayã, « esprit de la forêt », yula, « escalier » ;
- Palikur : wahitye, « esprit de la forêt », ariβra, « escalier » ou avudiga, « hamac ». Tous ces noms renvoient à la forme plate et ondulée de cette grosse liane.
Chimie et pharmacologie
Les écorces de cette liane renferment des naphtoquinones, des flavanes et des stéroïdes glucosidiques (VIANA et al., 1999). L’extrait méthanolique des écorces et, dans une moindre mesure, les extraits dychlorométhane et acétate d’éthyle inhibent de façon significative le processus inflammatoire et ont montré une activité analgésique (CARVALHO et al., 1999).
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- ↑ Ces noms s'appliquent à divers Bauhinia lianescents de grande taille et aux feuillages très similaires.
- ↑ SCHULTES et RAFFAUF (1990) signalent que
les graines sont diurétiques chez les Taiwano
et les tiges utilisées pour les affections
des reins chez les Tikuna. Les Waimiri Atroari
utilisent l'infusion de Bauhinia guianensis pour
soigner la dianhée et les écoulements
menstruels excessifs (MILLIKEN et al., 1992).
La sève brune extraite des tiges et des racines est également un important remède contre la diarrhée chez les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana (VAN ANDEL, 2000). Chez les Yanomami et les Chacobo, eUe est aussi utilisée pour soigner la diarrhée et les maux d'estomac (MILLIKEN et ALBERT, 1996 ; MUÑOZ el al., 2000a) ; cf. également l'espèce suivante.