Strychnos spinosa (Fruitiers du Cameroun)

De PlantUse Français
Révision de 4 août 2015 à 11:40 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Beilschmiedia obscura
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Carapa procera
fruit sur l’arbre (O. Eyog Matig)


Strychnos spinosa Lam.

Illustr. 2 : 38 (1794)

Synonymes

  • Strychnos djolonis A. Chev.
  • Strychnos gilletii De Wild
  • Strychnos laxa Solered
  • Strychnos lokua A. Rich.
  • Strychnos schweinfurthii Gilg

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce d’Afrique tropicale, présente aussi à Madagascar et aux Mascareignes. Elle existe également en Australie. La plante pousse dans plusieurs types de formations végétales, de la forêt décidue à la savane boisée, les galeries forestières, les forêts claires et sèches. Au Cameroun, on la trouve surtout dans les savanes soudano-guinéennes et soudaniennes où elle est assez commune, mais peu grégaire.

Description

  • Arbuste ou petit arbre atteignant 10 m de hauteur et 20 cm de diamètre ; cime ombelliforme ou flabellée, touffue, branches tortueuses et rameaux épineux ; épines par paires, recourbées ou droites, de 0,5-1,5 cm de longueur ; tronc parfois cannelé ; écorce grise, lisse, très épaisse, liégeuse; tranche jaunâtre.
  • Feuilles caduques, opposées, simples ; limbe entier de forme et taille très variables, orbiculaires, elliptiques à ovales, mesurant 1,5-13,5 x 1-8 cm, sommet émarginé ou arrondi à aigu, parfois acuminé, base plus ou moins cunée à arrondie, glabre ou pubescente, domaties parfois présentes ; 1-2 paires de nervures basales et 2-3 paires de nervures secondaires courbées le long de la marge ; pétiole court atteignant 1,4 cm de longueur.
  • Inflorescences en courtes cymes ombelliformes terminales, denses.
  • Fleurs très petites, blanc-verdâtres, odorantes ; hermaphrodites, pentamères; étamines à anthères ciliés ; pistil pubescent à une loge.
  • Fruits persistants sur l’arbre : baies globuleuses atteignant 15 cm de diamètre, coque dure, jaunes à maturité, pesant entre 180 et 650 g avec un poids moyen de 350 g et contenant 10-100 graines brun pâle, noyées dans une pulpe jaune foncé.
  • Graines immatures piriformes, puis ovées ou elliptiques, irrégulièrement courbées, lisses, mesurant jusqu’à 23 x 18 x 5 mm.

Floraison de février à avril - juin.

Variabilité et conservation de la ressource

Aucun inventaire de l’espèce n’a été réalisé. Sa cueillette est artisanale et porte surtout sur la population naturelle. Les méthodes de récolte, peu destructives, ne menacent pas la survie de l’espèce.

Agronomie

La floraison a lieu en fin de saison sèche et en début de saison des pluies. L’espèce se régénère par germination des graines. Ces graines sont recouvertes d’une coque dure et peuvent se conserver pendant longtemps.

La propagation se fait par semis ou par drageons. Un kilogramme de graines contient environ 4 000 graines. La germination ne pose pas de problème particulier et ne nécessite pas de prétraitement. Les graines sont extraites de la coque et séchées à l’ombre. Elles germent assez rapidement en 3 à 8 semaines. Le taux de germination est élevé, de l’ordre de 90 %.

Il s’écoule environ 4 mois entre la pépinière et la plantation en champ. L’espèce s’établit facilement lorsque la graine germe spontanément. En plantation, les taux de mortalité sont très élevés. La croissance est lente.

Utilisations

Les parties utilisées sont : le fruit, les graines, la coque, les feuilles et le bois.

La pulpe du fruit, au goût légèrement acide, est comestible à pleine maturité ; toutefois, elle ne peut être consommée abondamment parce qu’elle peut provoquer des vomissements en cas de consommation excessive.

De par leur teneur en strychnine, les graines sont toxiques et considérées dans certaines communautés comme vénéneuses (Nouvellet, 1987 ; Vivien et Faure, 1985). La graine a des propriétés émétiques et purgatives. C’est un antidote utilisé par les pêcheurs pour s’assurer une pêche abondante. Les coques se prêtent à divers usages domestiques tels que calebasses, gobelets, cuillères, sonnailles, toupies etc. (Arbonnier, 2000).

Au plan médicinal, les feuilles soignent les névralgies et les maladies des yeux (Nouvellet, 1987). Strychnos spinosa possède également de nombreux usages magico-religieux. Le bois est utilisé comme combustible ou comme matériau de construction (Nouvellet, 1987 ; Ruffo et al., 2002).

Socio-économie

Les fruits de Strychnos spinosa sont commercialisés sur les marchés locaux au Burundi (FAO, 1999a). Les produits de Strychnos spinosa sont également vendus dans les marchés de la Guinée Equatoriale (Sunderland, 2000).