Lamiacées (Bellakhdar)

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Juncacées
Bellakhdar, Pharmacopée marocaine traditionnelle, 1997
Lauracées

278

278. Lavandula dentata L.

  • taymerza, tamezriya (!) (Souss, Anti-Atlas, Haut-Atlas).
  • ja'da (poly.) (Algérie, Maroc, Quezel & Santa, 1962-1963, Renaud & Colin, 1934, n° 101) : ce vernaculaire s'emploie aussi pour d'autres plantes à feuilles découpée : Teucrium polium L., Marrubium desertii L., Daucus carota L., etc.
  • ẖuzama beldiya (Salmon, 1906) (litt. : lavande du pays).
  • ḥalḥāl marrakšiya (litt. : lavande stoechade de Marrakech) : vernaculaire employé par les herboristes de Marrakech.
  • neklīl (Talambot).

279

279. Lavandula multifida L. et Lavandula maroccana Murbeck

  • koḥayla, koḥīla (!) (région de Rabat, Marrakech) : pour Lavandula multifida ; dans le Dra ce vernaculaire s'applique à une autre espèce endémique proche, Lavandula mairei Humbert.
  • klila diāl ḥamīr (Haouz, Jbilet, Nègre, 1961-1962) (litt. : romarin des ânes).

280

280. Lavandula stoechas L. ssp. lineana Roz. et Lavandula pedunculata (Mill.) Cav. var. atlantica Braun-Blanquet ( = Lavandula stoechas (L.) ssp. atlantica (Braun-Blanquet) Roz. = Lavandula atlantica Braun-Blanquet)

  • ḥalḥāl (!).
  • āmezzir, timerza (!) (berbère).
  • muqef rwāḥ (litt. : arrête-rhume).
  • āsṭūẖūdūs (livresque) : ce terme est la transcription arabe du mot grec ; il est encore employé par les herboristes en Iran (Salah et al., 1979).

281

281. Lavandula vera DC. ( = Lavandula angustifolia P. Mill. = Lavandula officinalis Chaix ex Villars) et Lavandula x abrialis ( = Lavandula vera DC. x Lavandula spica L.)

  • ẖuzāma, ẖzāma ẖuzāma fassiya (!) (litt. : lavande de Fès), ẖuzāma zerqa (litt. : lavande bleue).

282

282. Marrubium desertii De Noe

  • ja'da (!) (Dra, Sahara occidental, Algérie, Bellakhdar & al. 1987, Monteil, 1953, Quézel & Santa, 1962-1963) ; ce vernaculaire s'applique aussi dans certaines régions à la carotte, à Teucrium polium L. et Lavandula dentata L.

283

283. Marrubium vulgare L.

  • merrīwut, merrīwa (!).
  • īfzi (!) (berbère).
  • farsiyūn, farāsiyūn (livresque) : ce vernaculaire, employé encore en Egypte, est d'origine grecque.
  • merrīyut al-jrayḥiya (litt. : marrube des chirurgiens) (Renaud & Colin, 1934) : on l'appelait ainsi autrefois à Fès. cette mention est intéressantes à relever. Il est probable qu'elle renvoie à son emploi par les chirurgiens de Fès pour panser les plaies ou les gros abcès après incision.
  • 284. Melissa officinalis
  • ḥbaq trunjanī, ḥbaq trunj, na'na' trunj (!) : du classique turunjān.
  • tizizwit, tiffer n-tzizua (litt. : aile d'abeille), taneqilet merzizua (Kanylie, Leclerc, 1874, n° 124 ; Merad-Chiali, 1973) : parce que les Kabyles (Algérie) se servent de la plante pour attirer les essaims d'abeille dans les ruches : rappelons que cet usage était connu des Anciens, la plante tirant d'ailleurs son nom du mot grec "melissa" qui signifie "abeille" (Merad-Chiali, 1973 ; Ibn al-Baytar dans Leclerc, 1877-1883, n° 2082).
  • 285. Mentha longifolia (L.) Hudson (= Mentha sylvestris L.)
  • tahindest (berbère, Trabut dans Boulos, 1983).
  • nemdar (Trabut dans Boulos, 1983).
  • ḥabaq el-baḥr et ḥabaq el-mā' (Egypte, Boulos, 1983) (litt. : menthe des lacs, menthe fluviatile).
  • 286. Mentha x piperita L.
  • na'na' l-'abdī (!).
  • na'na' gennawī (Salmon, 1906).
  • 287. Mentha pulegium L. et Mentha gatefossei Maire
  • fliyyo, fliyyo dīal mā' (!) : pour Mentha pulegium ; ce vernaculaire dérive du latin polium.
  • fliyyo dīal jbel : pour Mentha gatefossei.
  • D'autres plantes à odeur de pulégone portent le nom de fliyyo dans les régions où elles poussent : Ziziphora hispanica L., Saturela granatensis (Boiss. & Reut.) R. Fernandez.
  • 288. Mentha spicata L. (incluant Mentha viridis L., Mentha crispa L. et Mentha crispata Schrader) et Mentha x villosa Huds. (incluant Mentha spicata L. x Mentha suaveolens Ehr.).
  • na'na' (!) : même vernaculaire pour cette menthe partout au Maghreb. Le na'na' au Moyen-Orient est la Mentha x piperita L.
  • liqamā (!) (litt. : le condiment, l'ingrédient, sous-entnedu : du thé).
  • 289. Mentha suaveolens Ehr. (= Mentha rotundifolia (L.) Hudson)
  • marseta, timersit (!) (Moyen-Atlas, Meknès, Rabat) (Tunisie, Boukef, 1986).
  • timijja (!).
  • mšištrō (!) (Nord du Maroc).
  • na'na' lemṣewwaf (Tétouan).
  • tifergalī (Talembot, Rif occidental).
  • ḍamrān, ḍūmrān (Algérie, Merad-Chiali, 1973) : du classique ḍawmrān.
  • 290. Nepeta apulaei Jcr.
  • qeṣtān, qesṭāl (!) (Rabat, Zaërs) : qui désigne aussi la châtaigne (Castanea sativa Mill.), la bétoine (Betonica officinalis L.) et la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys L.) (Renaud & Colin, 1934, n° 90).
  • 291. Ocimum basilicum L., Ocimum minimum L., Ocimum sp.
  • laḥbaq (!) : ce vernaculaire, qui désigne le basilic au Maghreb, s'applique au Moyen-Orient à diverses Lamiacées odoriférantes (Renaud & Colin, 1934, n° 179). Dans les livres arabes, ḥabaq est un terme générique qui désigne toutes sortes de plantes odoriférantes (menthe, mélisse, etc.).
  • ḥbaq ṣaġīr (litt. : petit basilic) : basilic, de taille réduite et à petites feuilles, cultivé en pots sur les rebords de fenêtres et sur les terrasses.
  • ḥbaq kabīr (litt. : grand basilic) : basilic à feuilles plus grandes et de taille pouvant atteindre 0,80 à 1 m de haut, cultivé généralement en pleine terre dans les jardins.
  • ḥbaq el-'aynin (litt. : le ḥabaq des yeux) : en raison de son emploi pour faire des collyres.
  • Au Moyen-Orient, le basilic est communément appelé rīḥān (à ne pas confondre avec le myrte qui porte ce nom au Maroc). Le terme rīḥān est cité dans le Coran (S. 55, v. 12 ; S. 57, v. 89) pour "plante odoriférante".
  • na'na' leftōr (Oriental marocain) : pour une varéiété de basilic qu'on met dans la soupe.

• *292. Origanum compactum Benth. o *za'tar, ṣa'tar (!) : ce vernaculaire est porté aussi par d'autres origans du Maroc, divers thyms et sariettes. o *za'tar tadlawī (!) (litt.: origan du Tadla) o * • *293a. Origanum elongatum Emb. & Maire o *zwī, āzwī, āzzī (!) (Targuist) o *zuw (Jbel Bou Iblane) o *za'tar riffī (litt.: origan du Rif) o * • *293b. Origanum grosii Pau & F.-Q. o *za'tar o * • *293b. Origanum virens Hoffm. & Link o *za'tar o *

  • 294. Origanum majorana L. (= Majorana hortensis Moench.)
  • merdedūš, merdaqūš (!) (Maroc) (Algérie, Tunisie, Merad-Chiali, 1973 ; Boukef, 1976).
  • bardaqūš (Alger, Egypte, Boulos, 1983).
  • 295. Rosmarinus officinalis L.
  • āzīr, yazīr (!).
  • klīl (!) : ce mot dérive d'īklīl al-jabal (litt. : couronne de montagne).
  • barkella (Oriental marocain).
  • ḥašīš lerneb (Tissint) (litt. : herbe à lièvres).

• *296. Salvia aegyptiaca L. o *mesfiya (Haouz, Nègre, 1961-1962) o *keff el-jmel (Haouz, Jbilet, Nègre, 1961-1962) (litt.: patte de dromadaire) o *tazukennit (poly.) (Souss, Tarfaya) : la plante porte ce vernaculaire parce qu'elle est considérée comme l'espèce femelle du thym. o *

  • 297. Salvia aucheri Benth. ssp. blancoana (Webb. & Heidr.) Maire
  • tifessīt (Dayet Ifer, Moyen Atlas).
  • 298. Salvia officinalis L.
  • sālma, sālmiya, es-sālima (!) (Maroc, Algérie) (litt. : celle qui procure le salut).
  • swāk en-nabī (Algérie, Merad-Chiali, 1973) (litt. : swāk du Prophète) : en raison de son usage pour les soins de la bouche ; le mot swāk s'emploie pour tout produit (bâtonnet dentaire, cure-dent, masticatoire, dentifrice) utilisé dans les soins bucco-dentaires : Salvadora persica L. écorce de noyer, etc.
  • tamejjūt (Souss, Laoust, 1986).
  • nā'ama (Algérie, Merad-Chiali, 1973).
  • būšūša (Algérie, Leclerc, 1874, n° 83).
  • al-maramiya (Moyen-Orient).
  • al-mufassiḥa 'livresque) : on l'appelle ainsi parce qu'elle délie la langue de celui qui la prend (Renaud & Colin, 1934, n° 30).
  • 299. Salvia verbenaca (L.) Briq. ssp. verbenaca Maire (= Salvia clandestina Batt. non L.)
  • ẖiyyaṭa (!) (litt.: celle qui suture, qui cicatrise)
  • keff ej-jmel (poly.) (Haouz, Nègre, 1961-1962) (litt. : pied de dromadaire) : même vernaculaire pour Salvia aegyptiaca L. et d'autres plantes.
  • 300. Salvia divers
  • Salvia tingitana Ettling, Salvia phlomoides Asso, Salvia argentea L., Salvia sclarea L., Salvia barrelieri Ettling, Salvia triloba L., Salvia moureti Pitard
  • āmargō (!) : pour Salvia tingitana.
  • marū (Beni-Touzine) : probablement Salvia tingitana.
  • tsifsfa (Algérie, Tunisie, le Floc'h, 1986) : pour Salvia sclarea
  • 301. Satureja calamintha (L.) Scheele (= Calamintha nepeta (L.) Savi = Calamintha officinalis Moench = Calamintha grandiflora (L.) Moench)
  • menta (!) : pour le calament et une espèce voisine de montagne (Jbel Tidighine), le Calamintha baborensis (Batt.) Briq., à d-odeur plus fine et qui reçoit les mêmes usages.
  • nābta, nebeta (!) (Tangérois) : vernaculaire dérivant du latin nepeta.

• *302. Satureja granatensis (Boiss. & Reut.) R. Fernandes (= Satureja alpina (L.) Scheele ssp. granatensis (Boiss. & Reut.) Maire = Calamintha alpina Lamk.) o *fliyyo diāl berr (poly.) (Ifrane) (litt.: menthe pouliot des lieux secs ; par opposition à fliyyo diāl mā' pour la menthe pouliot, Mentha pulegium L.) : pour le chimiotype à pulégone ; vernaculaire identique à celui de Ziziphora hispanica L. et proche de celui de la menthe pouliot, en raison de leur odeur commune de pulégone. o *z'ītra (poly.) (Boulmane) : pour le chimiotype à odeur de thym. o * • *303. Satureja divers (Satureja peltieri Maire, Satureja vulgaris (L.) Fritsch. (= Calamintha clinopodium Moris = Clinopodium vulgare L.), Satureja sp.) o *za'ter, za'ter diāl-wad (Haouz, Nègre, 1961-1962) (litt.: origan de rivière) : pour S. peltieri. o *z'ītra, za'ter : pour diverses sariettes à odeur de thym. o *tazukennit(poly.) : pour diverses sariettes à odeur de thym. o *

  • 304. Teucrium polium L.
  • ja'da (!) (litt.: crépu, frisé) : peut-être en raison de son aspect duveteux ou de se feuilles découpées ; c'esrt aussi le nom de la carotte (à Tanger), du Marrubium desertii De Noe au Sahara et de la lavande dentée (Lavandula dentata L.)
  • j'īdīya (!) : diminutif du précédent. On retrouve ces mêmes vernaculaires en Algérie et en Tunisie.
  • āyrar, tayrart (Haute Moulouya, Bertrand, 1991).
  • 'ayn l-ḥejla (Midelt) (litt. : œil de perdrix).
  • šendgūra (Sahara) : les Anciens distinguaient trois variétés de ja'da dont la première était vraisemblablement le Teucrium polium, la seconde une plante qui n'est pas aujourd'hui identifiable et la troisième Ajuga iva (L.) Schreb., appelée encore partout par le peuple šendgūra (Renaud & Colin, 1934, n° 101). Ceci peut expliquer qu'au Sahara, le Teucrium polium et l'Ajuga iva portent le même nom.
  • timzūrin, timzeryen (Aurès, Kabylie).
  • ākmezzū, takmezzut (Touaregs, Ghiglione & al., 1976).

• *305. Thymus broussonetii o *z'ītra (!) o *za'tar al-ḥamīr (!) (litt.: origan des ânes) : par opposition à za'tar qui désigne l’Origanum compactum qui est considéré comme le za'tar véritable. o *za'tar es-swirī (litt.: za'tar d'Essaouira) o * • *306. Thymus satureioides Coss. & Bal. o *āzukni, īzukni, tazuknnit (!) (poly.) : s'applique à plusieurs thyms et sariettes et même à d'autres plantes à odeur de thym (Salvia aegyptiaca, etc.) o *z'ītra (poly.) o * • *307. Thymus divers (Thymus maroccanus Ball., Thymus pallidus Coss., Thymus bleicherianus Pom., Thymus ciliatus (Desf.) Benth., Thymus zygis L., Thymus capitatus (L.) Hoffm. & Link., Thymus riatarum Humb. & Maire, Thymus serpyllum L., Thymus algeriensis Boiss. & Reut., Thymus vulgaris L. var. capitellatus) o *za'tar, z'ītra (poly.) : appellation générique des thyms, sariettes et plantes à odeur de thym. o *āzukenni, tazukennit (poly.) (berbère) : pour tous ces thyms. o *tawuchent (Midelt) : pour T. ciliatus. o *marrad (Jbel Bou Iblane) : pour T. ciliatus. o *tazayzirt, tazayzūt (Bani Bounsar dans le Rif) : pour T. ciliatus.