Erythrina fusca (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Erythrina fusca Loureiro
Synonymie
- Erythrina glauca Willd.
Noms vernaculaires
- Créole : zimmortelle [zimortèl]
- Wayãpi : —
- Palikur : mitiku.
- Portugais : suinã, açacurana, mulungú.
Écologie, morphologie
Arbre moyen à grand des forêts inondables [1].
Collections de référence
Grenand 2073 ; Moretti 1267, 1366.
Emplois
Cet arbre et les espèces voisines, connus en Amérique tropicale pour leur toxicité (graines principalement), ne semblent guère utilisés à des fins curatives qu’en Guyane française et en basse Amazonie.
Les Créoles préparent les racines en décoction bue comme sudorifique par les malades fiévreux (grippe et paludisme) [2] ; les fleurs, préparées et utilisées de la même façon, sont un antitussif [3].
Chez les Palikur, l’écorce de tronc et de racine associée à l’écorce de Parkia pendula (Mimosacées) est un remède contre les dépôts : les écorces de tronc sont mises à tiédir au soleil dans un peu d’eau et appliquées localement en cataplasme.
La même préparation est utilisée contre les céphalées et selon BERTON (1997), pour soigner l’érysipèle [4].
Étymologie
- Créole : zimmortelle, « immortelle », parce que cet arbre a la réputation de rejeter sans
cesse de souche après abattage.
Chimie et pharmacologie
Les alcaloïdes des Erythrina sont curarisants (RAVEN, 1974). Ils sont présents surtout dans les graines. L’un de ces alcaloïdes, l’érythroïdine a connu de nombreuses applications thérapeutiques notamment en anesthésie, mais ce produit et ses dérivés sont aujourd’hui délaissés car trop toxiques.
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- ↑ L'espèce, reconnaissable à sa magnifique floraison rouge orangé et à son tronc épineux, n’existe en Guyane française que dans la zone côtière, affectionnant surtout la lisière des forêts inondables et l'arrière-mangrove.
- ↑ Un usage pour soigner le paludisme a également été trouvé chez les Tikuna du haut Amazone (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).
- ↑ Une décoction antitussive de l’écorce est préparée chez les Tacana avec Erythrina dominguezii Hassler et E. poeppigiana (Walpers) Cook (BOURDY et al., 2000).
- ↑ LE COINTE (1934) signale en Amazonie l'usage de la tisane de racine pour soigner les rhumatismes, tout en soulignant le risque d’effet toxique à haute dose.