Carlina (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome VII, 107]
Carlina
- -/,a|xai).gwv, grec.
- crocodilion, lat. de Pline.
[108]
- cardus nigra, lat. de Dioscoride selon Stadler.
- ixia, chamaeleonta, l. du Ie s. apr. J.-C., Scribonius Largus cité par Meyer, Gesch. d. B.
- ixium (eo quod viscum gignat), l. du m. â., Kæstner, Pseudo-Diosc., p. 593.
- vernilago, lat. de Dioscoride publié par Stadler.
- viscarago, l. du VIe s. apr. J.-C., Isidore de Séville cité par Meyer, Gesch. d. B.
- nigrae radices, sefra nigra, l. du Ve s. ap. J.-C., Cassius, De med.
- radices porri, capilli porri, sefra, sefria, cardus albus, camelea, l. du m. â., Goetz.
- vernilagium, apri radix, aprina, cardopatium, cardiopatium, cardopana, cardina, carlina, camelunca, camaleuca, camacion, agramen, agromen, lat. du m. â., Diefenb.
- herba carolina, l. du m. â., Du C.
- carlina nigra, anc. nomenclature, Cordus, 1561 .
- cameliunca, l. du m. â., Germania, 1888 p. 302,
- cameleunca, melus, l. du m. â., Renzi.
- cameleunta nigra, nomencl. du XVe s., J. Camus, Op. sal., p. 47.
- carduus suarius (quod sues necat), anc. nomencl., Borellus, 1669.
- carlina caulescens, carduus panis, chamaeleon niger, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- cardus coagulatus, anc. nom., Mowat ; J. Camus. Op, sal., p. 135.
- cardus coagula, anc. nomencl., Nicolaus, 1510, fet 326, r°.
- chamaeleo niger, carduus niger, anc. nomencl., Dodoens, 1557, p. 355.
- gamaleon, m., anc. prov., Rayn.
- eardina saoubatja, f., Larboust (H. Gar.), Sacaze.
- eardina, f., Luchon (H. G.), c. p. M. B. Sarrieu.
- carlina (1), f., Suisse, Brid. — niçois, Risso.
- carlin-na, f., cant. de Moûtiers (Sav.), r. p.
- carlino, f., Apt, Col.
- carline, f., franç., Fuchsius, 1549 ; etc., etc.,
- Caroline, f., anc. fr., Wallonia, 1898, p. 31 ; Furet., 1708. [Ce nom a été créé sur carlina pour soutenir une légende (2).]
- carline gommeuse, franç., Bastien, 1809.
- cordinèlo, f., corlinèto, f., Aveyr., Vayss.
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(1) Le mot carlina est simplement une modification phonétique de cardina.
(2) L'armée de Charlemagne était atteinte de la peste ; un ange indiqua à cet empereur ladite plante et ses soldats guérirent. (Voy. Prebonneau, Art de signer, 1579, p. 47.)
Quelques auteurs ont substitué Charles-Quint à Charlemagne.
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- cardonnettt, f., franç., Fuchsius, 1546.
- chardonnette, f., franç., E. Daigue, Traicté contenant tortues, etc. y 1530, § 13 ; Solerius, 1549 ; Thierry, 1564 ; etc., etc.
- eschardonnette, f., anc. fr., E. Daigue, Traité cont. tort., etc. 1530.
- chardonnerette, f., Comesius, Janualing.f 1649.
- chm,donneret, m., Indre-et-Loire, r. p.
- chardrounètte, f., chardronètte, fr., Maine-et-L. — Ardennes. — Marne.
- chèrdronè, m., Mayenne, Dot.
- cardarinéto, f., Var, Amic. — Brignoles (Var), Honn.
- eardounil, m., toulousain, Tournon.
- cardouniyo, f., Saint-Pons (Hér.), Barth.
- cardouya, f., Montpell., Gouan, 1762 ; Le Vigan (Gard), Roug.
- cardouyo, f., Anduze (Gard), Viguier. — Haute-L., Dér. de Ch.
- cordoulho, f., cordoulo, f., cordoul, m., cordobèlo, f., cordobèl, m., Aveyr., Vayss.
- cordobal, m., Campagnac (Aveyr.), r. p.
- cardabèla, f., Montpellier, Loret.
- chardousse, f., franç., Morelius, 1558 ; Nicot, 1606.
- cardousso, f., Avignon, Honn.
- chardousso, f., B.-Alpes, Ann. d. B, A., II, 279. — Briançonnais, Chabr.
- chordousso, f., Die (Drôme), Boiss.
- éy'chardoussa, f., Bas-Dauph., Mout.
- tsardossè, f., Aime (Sav.), r. p.
- stardossô, f. env. d'Albertville (Sav.), Const.
- cardottcho, f., trévarisso, f., Apt (Vaucl.), Col.
- carducho, f., Beaumont-de-L. (T.-et-G.), Gassagnau, Fantesios, 1881.
- bon chardon, m., anc. fr., Secrets du seigneur Alexis piémontois, 1583, p. 745.
- chardon béni, m., Aube, Des Et. — Haute-M., c. p. M. A. Daguin.
- tsèrdon dou bi tin ( = chardon du beau temps), frib., Sav.
- chardon crapu, m., Anjou, Desv.
- chardon marna, m., Aix-en-O. (Aube), Monch.
- chardon maria, m., chardon merl, m., chardon conelô, m., chard(m arti-chaut, artichaut, Aube, Des Et.
- pice-cou (= pince-cul), m., tcherdon d' tindeû, m., Belg. wall., c. p. M. J. Feller. [Les tendeurs aux oiseaux recueillent cette plante pour attirer les chardonnerets qui sont friands de ses graines.]
- brossa, f., Larboust (H. Gar.), Sac.
- garrabo, f., Quillan (Aude), c. p. M. P. Calmet.
- échpinaro, f., Brive (Corr.), Lép.
- pigne-leu (= peigne de loup), m., Côte-d'Or, Royer.
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- fouito-Diéou (= fouette-Dieu), m., Avignon, P.u.. — Arlea, Ladg.
- ortil8tJOu, m., orluûaou, m., Mur-de-Barrez .(Aveyr.;, CA1111.
- artichaull 1/ltÙVage, franç., Fuchsius, 15,6.
- artithault noir, fr., DAIGUE, '/'Joait. ling. conteftill1lt tortvu, etc. 1530.
- artichaut 1aU11age, Vendét.
- baromètre, m., Haute-Marne. — Aube.
- r01e de Jëricho, Trets (B.-du-Rh.} Club alpin, sect. de Provence, 1881, p.tO!.
- coupotte, f., franc-comtois, l'abbé Besançon, 1786. — Doubs, Buuo.
- rabe, f., franç. du Sud-Ouest, De Candolle (dans Mém. de la soc.d'agric. de la Seine, 1808, p. 33).
- contre-raige, contre-rage, franç., DAJGUE, Sing. traict. cont. tort., 1530.
- bon louil, Vallorbes (Suisse), Vall.
- mort aux boeuf, français, FEIIJCE, Dict. françois et ital., tfiiU.
- louoco, f., Aveyron, c. p. M. H. Fau.
- oco, f., toulousain, Visner.
- ocro, f., Villefranche de Lauraguais (H. G.), c. p. M. P. Fagot.
- Jel'inètte, f., Pamproux (Deux-S.), c. p. M. B. Souché.
- lou:r.aouen ar 110ren ( = herbe de la peste), breton, c. p. feu L.-1>'. Sauvi.
On mange la tête de cette plante, cuite ou crue, après l'avoir dépouillée de ses piquants et de ses écailles. « llonjà dé cordobéloa = manger des carlines ; en être réduit à se nourrir de carlines ; ce qui n'est pas un grand régal. Aveyr., Vay.
En diverses contrées on se sert de cette plante comme de baromètre hygrométrique. Elle s'ouvre à l'approche du beau temps et se ferme à l'approche du mauvais. En Provence on la plaque au-dessus de la porte d'entrée.
« On la met au seuil des maisons pour détourner la fascination. » Provence, Solerius, 15,7.
" Les racines de toutes les espèces de carlines sont onctueuses ou proies d'un suc gluant et résineux. De quelque manière qu'on les coupe, qu'on les fende ou qu'on les déchire, transversalement ou latéralement, il en découle une espèce de lait srumelé jaunllre, et qui, par sa viscosité, s'attache aux doigts presque aussi fortement que de la glu. Lorsque ce suc est récent, sa teinte est d'un jaune plus lépr et presque blanc; il se concrète avec le temps, et devient dur eumme la cire. Lorsqu'on le ramasse et qu'on le rassemble en srume, il se rembrunit ; il prend même une teinte noit·dtre lorsqu'il est manié. » Duplessis, Vég. rélinew;, t80!!, Il, !05.