Costus arabicus (Pharmacopées en Guyane)

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Merremia dissecta
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Costus claviger



Famille Costaceae

Le groupe des cannes congo rassemble de grandes herbes charnues assez semblables et bien caractérisées du genre Costus, appartenant initialement à la famille des Zingibéracées puis élevé au rang de famille par P. J. M. MAAS, sous le nom de Costacées. Les plus utilisées sont les plus communes : Costus arabicus, Costus spiralis var. spiralis, Costus scaber, Costus congestiflorus et Costus claviger. Il est cependant possible que d’autres espèces de Costus soient employées de la même façon.

Deux espèces, Costus spiralis var. villosus et Costus villosissimus, présentant une forte pilosité, se distinguent par l’usage qui en est fait par les Wayapi comme hémostatique.

Les espèces Costus scaber et Costus claviger sont très proches et difficilement séparables par un non-spécialiste ; à cette incertitude botanique, s’ajoutent les nombreuses synonymies non respectées. Dans ces conditions, la compilation des propriétés chimiques et pharmacologiques de ces espèces, issue de la littérature scientifique, doit être menée avec une grande prudence : les erreurs d’identification ou les confusions d’espèces sont en effet possibles.

Les Costus sont des sources de génines stéroïdiques, pouvant servir de matrice à l’hémisynthèse d’hormones stéroïdiques (GUPTA, 1981, SINGH et THAKUR, 1982). Des extraits de C. spiralis ont montré des activités antimicrobiennes et antioxydantes qui peuvent expliquer les usages signalés (HABSAH et al., 2000).


Costus arabicus L.

Synonymies

  • Costus discolor Roscoe ;
  • Costus niveus G. Mey. ;
  • Costus ramosus Woodson.

Noms vernaculaires

  • Créole : canne congo [kann-kongo] (terme générique).
  • Wayãpi : kapiyuwa asikalu.
  • Palikur : tuiu seinõ.
  • Aluku : singaafu.
  • Portugais : cana-do-brejo, cana-de-macaco.

Écologie, morphologie

Herbe de grande taille formant des peuplements dans les bas-fonds humides et au bord des rivières.

Collections de référence

Grenand 86 ; Grenand et Prévost 2030 ; Moretti 684 ; Oldeman et Burgot 3187.

Emplois

Les Créoles préparent avec le rhizome ou la tige une décoction qui soignerait la leucorrhée, cependant que l’infusion préparée avec les tiges écrasées est utilisée dans les cas de blennorragie [1]. D’autre part, avec les tiges passées à la flamme pour les ramollir puis écrasées dans un peu d’eau additionnée de miel, on obtient un liquide qui soigne toux, grippe et coqueluche [2]. Ce Costus est fréquemment utilisé par les Palikur de la même manière que Costus erythrothyrsus (cf. infra) [3].

Étymologie

  • Créole : de canne, « canne à sucre », en raison de la vague ressemblance des tiges des deux espèces et congo, nom donné en Guyane aux travailleurs sous contrat venus au XIXe siècle du bas Congo. On notera que la tige des Costus est consommée chez les Aluku ( FLEURY, 1986).
  • Palikur : tuiu, « terme générique pour les Costus » et seinõ, « blanc », « le Costus blanc » en raison de la couleur de la fleur.
  • Wayãpi : de kapiyuwa, « cabiai » et asikalu, « canne à sucre », « la canne à sucre du cabiai (Hydrochaeris hydrochaeris) ». Comme les autres Costus, il s’agit d’un fourrage recherché par cet animal.

Chimie et pharmacologie

Cf. introduction sur les Costacées.

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  1. Un usage identique de cette espèce a été observé chez les Tiriyo (CAVALCANTE et FRIKEL, 1973).
  2. Les jeunes pousses de cette espèce ainsi que de Costus scaber, préparées en tisane, sont utilisées pour soigner le rhume chez les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana (VAN ANDEL, 2000).
  3. Les Noirs Marrons (Aluku et Ndjuka) utilisent abondamment les Costus à des fins tant médicinales que magico-religieuses.