Chenopodium ambrosioides (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
- Nom accepté : Dysphania ambrosioides
Noms vernaculaires
- Créole : simin contra [simenkontra], poudre aux vers [lapoudovè]78.
- Wayãpi : a’a poã.
- Palikur : kawi βey79.
- Portugais : erva-de-mastruz, erva-de-Santa-Maria, erva-de-formigueira.
- Français : herbe aux vers, thé du Mexique.
Écologie, morphologie
Herbe cultivée, cosmopolite, assez commune.
Collections de référence
Grenand 69 ; Jacquemin 1653 ; Moretti 476, 913.
Emplois
C’est un vermifuge réputé chez les Créoles80, conseillé surtout pour les enfants. La plante se prend en infusion ou en macération dans le rhum pour les adultes. L’infusion est aussi réputée antigrippale. Les Wayãpi utilisent la plante en décoction contre les maux d’estomac liés aux hémorragies internes occasionnées par une chute. La décoction doit être bue très chaude car ainsi le sang rouge devient blanc. Ces notions de coup interne, de changement de couleur du sang, ne sont pas sans rappeler certaines conceptions médicales créoles : blesse et inflammations ; cela n’a rien de surprenant puisqu’il s’agit d’une plante introduite chez les Wayãpi. Les Palikur enfin, utilisent également cette espèce comme vermifuge mais la préparent en décoction salée. Sans sel, ils boivent aussi cette tisane pour purifier le sang.
Étymologie
- Créole : simin contra, déformation de semencontra, est un mot emprunté à la pharmacopée
européenne qui désignait anciennement des armoises (LITTRÉ, éd. 1972). Poudre aux vers se réfère à la préparation des feuilles réduites en poudre utilisée comme vermifuge.
- Wayãpi : de a’a, « chute » et poã, « remède », « remède contre les chutes ».
- Palikur : de kawi, « vers » (terme générique) et βey, « remède », « remède contre les vers ».
Chimie et pharmacologie
L’huile essentielle des feuilles et des tiges florifères renferme 60 à 80 % d’un péroxyde terpénique, l’ascaridol, actif contre les ascaris et les ankylostomes. L’usage de cette drogue n’est pas sans danger, car il peut s’accompagner de troubles gastro-intestinaux pouvant aller jusqu’au coma. Les propriétés nématicides ont également été mises à profit en phytopharmacie. L’huile essentielle figure dans plusieurs pharmacopées pour son activité sur les parasites intestinaux et son emploi est recommandé par l’OMS dans les soins de santé primaires, à condition cependant de respecter les doses admises – comprises entre 0,03 et 0,1 g de parties aériennes par kilo et par jour chez l’enfant de cinq ans – et de suivre certaines précautions. Ainsi, le traitement est limité à trois jours et l’huile est contre-indiquée pour les sujets faibles, les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans. Une révision détaillée des propriétés thérapeutiques et des conditions d’emplois de cette drogue figure dans la Pharmacopée caribéenne (ROBINEAU et al., 1999).