Jacaranda copaia (Pharmacopées en Guyane)

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Cydista aequinoctialis
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Macfadyena uncata


Jacaranda copaia. Floraison bleue du coupaya



Jacaranda copaia (Aublet) D. Don

Synonymie

Bignonia copaia Aublet.

Noms vernaculaires

  • Créole : faux simarouba, coupaya [koupaya], bois pian [bwa-pian] [1], bois blanc [bwa-blan].
  • Wayãpi : pala’ɨ, mapili poã.
  • Palikur : pada.
  • Aluku : fii ati.
  • Portugais : caroba, pará-pará, marupa falso.

Écologie, morphologie

Arbre moyen, parfois grand, commun en forêt secondaire, plus rare en forêt primaire. Magnifique floraison bleue.

Collections de référence

Grenand 809, 1055, 3265 ; Jacquemin 1420 bis, 2391 ; Lescure 504.

Emplois

Cette espèce très commune, bien connue pour ses propriétés médicinales [2], semble être assez peu utilisée en Guyane actuellement. Elle a été retrouvée chez les Créoles de Saül avec son usage traditionnel de remède contre la leishmaniose [3]. Les feuilles sont utilisées en emplâtre.

Chez les Wayãpi, les rameaux feuillus sont « brûlés » pendant la saison sèche pour repousser les assauts des simulies (Ceratopogonidés) connus sous le nom de yinyins en Guyane et de piums au Brésil. On dit également que le jaguar empoisonne ses griffes avec la sève, en lacérant l’écorce du tronc.

Étymologie

  • Créole : coupaya est un emprunt au kali’na kupaiya ; faux simarouba parce que le tronc est blanc comme celui du simarouba (Simaroubacées). Le mot wayãpi pala’ɨ vient probablement du palikur pada, qui signifie « flotter » : les fruits légers ressemblent à des flotteurs de filet.

Chimie et pharmacologie

Le liber de cet arbre renferme 0,43 % d’une saponine stéroïdique (HEGNAUER, 3, 1964). L’équipe de l’Orstom (IRD) a isolé de cette espèce la jacaranone, une benzoquinone qui inhibe la croissance d’une culture de promastigotes de leishmanies, avec une IC 50 égale à 0,02 mM. Cependant, à cette dose, cette molécule est toxique pour les macrophages qui sont les cellules hôtes du parasite chez les mammifères (SAUVAIN et al., 1993).

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. Le nom de bois pian, encore donné pour cette espèce à Saül, est aujourd'hui surtout appliqué ailleurs à Gustavia augusta (Lécythidacées).
  2. Dans la littérature, Jacaranda copaia est signalé comme antisyphilitique et dépuratif (LEMÉE, IV, 1954-1950). Plus récemment, CAVALCANTE et FRIKEL (1973) ont observé son utilisation comme fébrifuge et fortifiant chez les Tiriyo du Nord-Para. SCHULTES et RAFFAUF (1990) indiquent l'utilisation de l'écorce préparée en tisane pour traiter la grippe et la pneumonie chez les Amérindiens du haut Uaupès (Kubéo, Tukano, Uanano...).
  3. AUBLET (1775) rapporte que la tisane de l'écorce est purgative et que l'extrait du suc des feuilles est appliqué sur les pians. Ces remèdes semblaient propres aux Kali'na. DEVEZ (1932) signale encore ce remède sous le nom créole de onguent pian. Récemment FLEURY (1991) a encore noté l'usage des feuilles pour soigner le pian et la leishmaniose chez les A1uku.