Arecaceae (Pharmacopées en Guyane)

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Schefflera morototoni
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Astrocaryum vulgare



Famille Arecaceae


Les palmiers occupent une place privilégiée dans le paysage guyanais comme ailleurs dans tout le bassin amazonien. Abondants en nombre d’individus aussi bien qu’en nombre d’espèces, ils jouent aussi un rôle important dans l’économie des populations de l’Amazonie et des Guyanes (KAHN, 1997).

Une espèce comme Mauritia flexuosa - palmier bâche en Guyane -, est une véritable panacée : les fruits sont comestibles et riches en vitamine C ; le cœur est aussi comestible et sert à préparer du sagou ; le mésocarpe fournit une huile riche en vitamine A. On prépare un vin avec les fleurs non encore ouvertes. Les jeunes feuilles servent à la confection de fibres solides (BALICK et CERSHOFF, 1982). En Guyane française, ce palmier, pourtant très abondant, est peu utilisé. L’usage le plus répandu des palmiers consiste, à côté des usages artisanaux, en la préparation, à partir des fruits échaudés de diverses espèces, de breuvages très appréciés, d’un aspect et d’une consistance proche de celle du lait, auxquels on donne le même nom que le palmier qui fournit les fruits : wassaye ou pino pour Euterpe oleracea ; patawa pour Oenocarpus bataua ; comou pour Oenocarpus bacaba.

Les propriétés physico-chimiques des huiles de Euterpe oleracea, Oenocarpus bacaba et Bactris gasipaes présentent une grande similarité avec celles relevées pour l’huile de palme extraite de Elaeis oleifera (H.B.K.) Bailey. Les indices d’acide et de péroxyde sont signes de la bonne stabilité des huiles (BEREAU, 2001).

Les huiles d’amandes de Astrocaryum vulgare, Oenocarpus bataua et Oenocarpus bacaba sont composées en majorité d’acides gras à chaîne moyenne, principalement acides lauriques et myristiques. Les huiles de pulpe présentent en revanche une teneur en insaponifiable plus élevée que celle des huiles d’amande (ibid, 2001).

L’huile des graines et de la pulpe renferme 88 % de triglycérides avec comme acides dominants les acides palmitique et oléique.

La composition est la suivante : 5,9 % de protéines, 5,7 % de fibres, 19,5 % de carbohydrates, 22 % d’huile, et 45 % d’humidité (OBOH et ODERINDE, 1988). À noter aussi une forte proportion de composés volatiles avec le limonène comme composé majoritaire (ANDRADE et al., 1998).

L’huile de pulpe de Euterpe oleracea, Oenocarpus bacaba, Elaeis oleifera et Bactris gasipaes renferme aussi des stéroïdes en notables proportions : 36-78 % de δ-5 sterols et α-sitostérol. La même étude montre la présence de tocophérols et tocotriénols avec une nette prédominance de α-tocophérol et l’existence de tocotriénols en proportions variables (LUBRANO et ROBIN, 1997).