Aspidosperma album (Pharmacopées en Guyane)

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Anartia meyeri
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Bonafousia albiflora
Aspidosperma album. Fruits et graines légères de l’arbre bois patagaïe : les graines entourées d’une aile circulaire sont dispersées par le vent



Aspidosperma album (Vahl) Benoist ex Pichon

Noms vernaculaires

  • Créole : flambeau rouge [flanbo-rouj], bois patagaïe [bwa-patagay], bois macaque [bwamakak].
  • Wayãpi : alalakã’ɨ.
  • Palikur : —
  • Paramaka : kumãti udu.
  • Aluku : tyõtiutiu.
  • Portugais : araracanga

Écologie, morphologie

Grand arbre assez commun dans la forêt primaire.

Collections de référence

Grenand 1149 ; Haxaire 666 ; Jacquemin 1411, 1713.

Emplois

Chez les Créoles, la décoction des écorces de tronc, rouge et amère, donne un breuvage fébrifuge [1] et antidiarrhéique. Par ailleurs, l’écorce fraîche est simplement appliquée sur les plaies comme antiseptique.

Étymologie

  • Créole : bois patagaïe, « arbre du poisson Hoplias malabaricus », en raison de la ressemblance entre l’écorce de l’arbre et la robe du poisson ; bois macaque, « arbre du capucin brun », en raison de la consommation des fruits par ce singe.
  • Wayàpi : de alalakã, « ara rouge et vert (Ara chloroptera) » et ɨ, « arbre », parce que ce perroquet joue avec les fruits sans les consommer et que, à l’air, le bois de l’arbre devient rouge.

Chimie et pharmacologie

En Amérique, le genre Aspidosperma comprend de nombreuses espèces parmi les grands arbres de la forêt. D’après BALBACH (1973), plusieurs de ces espèces sont utilisées au Brésil à des fins médicinales, la principale d’entre elles étant Aspidosperma quebracho. Au Brésil, KULKARNI et al. (1973) ont réalisé un travail comparatif sur la pharmacognosie des écorces de tronc de Aspidosperma album et de six espèces voisines. L’étude chimique des écorces de cette espèce a été effectuée par DIERASSI et al. (1962) et par FERRARI et MARION (1964), qui ont identifié dix alcaloïdes. Nous avons entrepris un travail identique sur les graines de cette même espèce en collaboration avec l’équipe de P. Potier au CNRS : vingt-cinq alcaloïdes ont été isolés ; ce résultat est exceptionnel car, habituellement, le nombre de ces substances est moins élevé dans les graines que dans les écorces. Parmi ces corps, quatorze sont déjà connus : (-) québrachamine, (+) aspidolimidine, (+) fendlérine (tous trois présents dans les écorces), (+) aspidospermidine, (+) limaspermine, (+) méthoxy-11 limaspermine, (-) déméthoxy-12 aspidospermine, (+) oxo-18 0-méthyl aspidoalbine, (+) vincadifformine, (+) condylocarpine, (+) tubotaïwine, (+) vincamine, (+) andranginine et (-) isositsirikine. Les onze autres sont nouveaux, mais nous n’avons pu établir la structure que de trois d’entre eux : (+) sitsirikine, (+) épi-16 sitsirikine et (-) alalakine (URREA et al., 1978) ; (URREA, 1980). VERPOORTE et al. (1983) ont signalé que l’on a extrait des écorces de divers Aspidosperma des alcaloïdes du type sécamine présentant un fort pouvoir antimicrobien.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.
  1. L'écorce d'une espèce voisine, Aspidosperma marcgravianum Woodson, également présente en Guyane française, est utilisée en tisane par les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana pour soigner le paludisme (VAN ANDEL, 2000).