Infaha (Ibn al-Baytar)

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Anzerout
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Anbedj


172 - Īnfaḥat – Infaha - PRESURE.


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  • GALIEN, livre X. La présure de tous les animaux est chaude, subtilisante, résolutive et sèche. Toute présure convient absolument dans tous les cas dont nous parlerons. Quelques médecins ont rapporté que l’administration de la présure de lièvre associée à du vinaigre guérit l’épilepsie. Ils ont dit aussi qu’elle est salutaire contre l’écoulement menstruel des femmes, et qu’elle résout le lait et le sang caillé dans l’estomac. Pour notre part, nous avons reconnu par expérience que la présure de lièvre n’a pas seule ces propriétés, mais bien la présure de tous les animaux. Seulement, la présure de lièvre est plus énergique et plus efficace. D’autres médecins ont pré-


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tendu que la présure de lièvre est salutaire contre les expectorations de sang. Quant à moi, je n’ai rien vu de pareil, ni connu personne qui l’ait contrôlé. Je crois qu’en pareil cas il vaut mieux s’abstenir de cette médication. En effet, cette affection ne peut être avantageusement traitée que par des médicaments astringents ; or, la présure est pénétrante et résolutive, elle ne doit pas, en conséquence, entrer dans le traitement des crachats sanguins.
  • DIOSCORIDES, II, 85. La présure de lièvre, administrée à la dose de trois oboles, avec du vin, convient contre les morsures d’animaux venimeux, le dévoiement chronique , les douleurs abdominales, les ulcères des intestins, l’écoulement utérin chronique, les caillots sanguins de la poitrine et le crachement de sang. Portée en suppositoire avec du beurre, après l’apparition des règles, elle aide à la conception.
  • HONEIN dit, à propos du lièvre mâle, que sa présure, prise pendant trois jours à l’intérieur, et après les règles, empêche la femme de concevoir. Elle arrête l’afflux des humeurs à la matrice et resserre le ventre. Prise avec du vinaigre, elle est utile contre l’épilepsie. C’est un spécifique contre les poisons, contre le lait caillé dans l’estomac el les morsures de vipères.
  • ATHOURSOFOS ? Āṭhūrsufus. La présure de lièvre, employée en frictions sur le cancer, produit des merveilles.
  • TABERYY. Si une femme prend de la présure de lièvre mâle ou de ses testicules avec du vin délayé, elle accouchera, si elle conçoit, d’un enfant mâle. Si elle prend de la présure d’une femelle, elle accouchera d’une fille. La présure, administrée sous le volume d’une fève, avec du bon vin, est utile contre la fièvre quarte. Associée à la guimauve et à la poix, et appliquée sur le corps, elle attire les piquants et les échardes. Administrée aux enfants, elle les préserve de l’épilepsie. Toutes les sortes de présures, et particulièrement celle de lièvre, appliquées sur le pouce d’un fébricitant, couperont la fièvre. Battue avec de l’eau et appliquée sur les narines, la présure arrête l’épistaxis.
  • MASSERDJOUIH. La présure de lièvre, prise avec du vin cuit à la dose d’un kirat, est salutaire contre les morsures de serpents, les piqûres de scorpions et autres animaux venimeux.
  • LIVRE DES EXPERIENCES. Elle


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est salutaire contre les vomissements des enfants, provoqués par du lait coagulé dans l’estomac.
  • GALIEN. Quelques médecins prétendent que la présure de cheval resserre le ventre et arrête la dysenterie.
  • DIOSCORIDES. La présure de cheval est particulièrement utile contre la diarrhée chronique et les ulcères intestinaux.
  • EL-ISRAÏLY. La présure d’âne, de gazelle et de chevreau, prise avec du vinaigre, est avantageuse contre l’hydropisie.
  • LE MEME. La présure de chevreau, d’agneau, de khichef ḫišif, c’est-à-dire de faon , al-walad al-āīl, de l’animal qu’on appelle flatikâ flāṭīqā (pour platukerôs, le daim), de l’animal que l’on appelle dorcas (la gazelle), ainsi que celle du veau et du bubale, jouissent des mêmes propriétés. On les administre dans du vin contre l’aconit. Prises avec du vinaigre, ces présures sont efficaces contre le lait coagulé dans l’estomac. Celle de faon, en particulier, portée par une femme comme suppositoire pendant trois jours après les règles, empêche la conception.
  • GALIEN. J’en ai vu qui prétendaient que la présure de l’animal marin qui porte en grec le nom de phoque jouit des mêmes propriétés que le castoréum.
  • DIOSCORIDES. La présure du phoque a les mêmes propriétés que le castoréum. Prise à l’intérieur, elle convient aux épileptiques et aux femmes hystériques. Voici la manière de reconnaître que la présure appartient réellement à cet animal et n’est pas mélangée : prenez de la présure d’un autre animal, surtout d’un agneau, mettez-la dans l’eau et versez cette eau sur la présure de phoque ; si elle est bien réellement de cet animal, elle se dissoudra et se liquéfiera. Dans le cas contraire, elle n’éprouvera aucun changement. On se procure la présure des phoques alors que leurs petits ne peuvent pas encore suivre en nageant. En somme, toute présure coagule ce qui est liquéfié et liquéfie ce qui est coagulé.
  • AVICENNE. La présure est sèche et chaude au troisième degré. Elle jouit de propriétés antitoniques; toutefois, elle fait partie des exhilarants, en raison de la chaleur considérable dont elle jouit.

Athoursofos. On rencontre ce nom six fois dans Ibn el-Beïthâr et environ cinquante fois dans le Continent, sous des formes variées. Ainsi : Athuriscus, Athoroscos, Atho-


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rosfos, Athurisius, Atursius, etc. On le trouve aussi dans le Tedkira de Souïdy (n° 1026 et 1034 de l’A. F.). Fabricius y voit l’Atheuristi dont parle Galien au Xe livre des Simples. Ce sont les mêmes médicaments d’origine animale, les mêmes prescriptions d’un caractère étrange. Toutefois ces prescriptions ne se retrouvent pas toutes chez Galien. Les écrits d’Atheuristi seraient-ils arrivés directement aux Arabes ? On lui attribue parfois le Livre des Propriétés.