Chardon à carder (Cazin 1868)

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Chardon-Roland
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chausse-trappe


[276]

Nom accepté : Dipsacus fullonum


CHARDON À CARDER ou À BONNETIERS.

Dipsacus fullonum. L.

Chardon à foulon, — cardère.

DIPSACÉES. Fam. nat. — Tétrandrie Monogynie. L.


Plante très-commune dans les lieux incultes et les pâturages.

Description. — Tige rameuse, droite, haute, cannelée, d'un vert terne, hérissée d'épines. — Feuilles ovales, lancéolées, molles, réunies par leur base en entonnoir autour de la tige. — Fleurs rougeâtres, terminant la tige et les rameaux. — Paillettes courtes, larges à la base, recourbées en crochet et légèrement ciliées sur les bords.

[Parties usitées. — Les racines.

Culture. — La cardère est cultivée en grand pour les besoins de l'industrie (manufactures de drap, etc ); elle préfère les terrains légers, sablonneux ; on la propage par graines.]

La racine du chardon à carder est un peu diurétique. Suivant Dioscoride, cuite dans le vin et broyée en forme de cérat, elle est bonne contre les crevasses, les fentes et les gerçures, surtout quand elles ont leur siège à l'anus. Les paysans se servent de l'eau qui séjourne dans ses feuilles comme anti-ophthalmique. J'en ai vu de bons effets dans les ophthalmies très-légères.

On rencontre dans la partie supérieure du chardon à foulon un ver qui, écrasé sur les dents, peut, par son application, ou même par le contact des doigts avec lesquels on l'a broyé, produire un calme instantané, une cessation immédiate de la douleur odontalgique. J'ai plusieurs fois employé ce singulier moyen avec succès. La douleur revient au bout de dix, quinze on vingt minutes ; mais une nouvelle application produit le même soulagement. Je l'ai réitérée jusqu'à cinq fois successives sur la même dent, et toujours j'ai obtenu le même résultat. Il serait à désirer qu'on fit des recherches sur les causes de cet effet vraiment extraordinaire. La coccinelle à sept points noirs a, dit-on, la même faculté, mais beaucoup moins marquée et plus inconstante.