Roseau (Cazin 1868)
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Nom accepté : Phragmites australis
Arundo vulgaris, sive phragmites Dioscoridis. C. Bauh., Tourn. — Arundo vallatoria. Ger. — Arundo vulgaris palustris. J. Bauh.
GRAMINÉES. — ARUNDINÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYNIE. L.
Ce roseau croît dans les ruisseaux et les étangs. Son nom vient de ce qu'on fait des balais avec ses panicules avant leur entier développement. On fait des nattes avec ses tiges. Les chèvres et les chevaux mangent ses feuilles ; on peut les substituer au foin dans les années de sécheresse. Elles fournissent une bonne litière au bétail.
Description. — Racine : rhizome jaunâtre, rampant, articulé, un peu fibreux. - Tiges droites, fortes, fistuleuses, de 1 à 2 mètres de hauteur. — Feuilles alternes, longues, engaînantes, étroites, finement striées, d'un vert glauque. — Fleurs rougeâtres, très-nombreuses, disposées en un panicule très-ample composé de petits épis aigus, filiformes (août-septembre). — Calice à deux valves nues, l'intérieure beaucoup plus longue. — Corolle également à deux valves garnies de poils persistants. — Trois étamines. — Deux styles à stigmate simple. — Fruit : caryopse oblong à deux balles.
Parties usitées. — La racine ou rhizome.
[Culture. — Les roseaux demandent un sol humide. On les propage par éclats de pied. On les cultive dans plusieurs localités pour les usages économiques.]
Propriétés physiques et chimiques. — Les rhizomes ont des pousses succulentes, sucrées. Les feuilles et les fleurs sont aussi sensiblement sucrées quand on les mâche quelques instants. Toutes les parties de cette plante sont inodores. Provenzale, qui a écrit une notice sur l’arundo phragmites, y a trouvé de la silice, ce qui a lieu pour plusieurs autres graminées. — Le panicule teint en vert.
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La racine de roseau à balais est considérée comme sudorifique et diurétique. Elle a été vantée contre les affections rhumatismales, la goutte, la syphilis. On a prétendu qu'elle faisait la base du fameux rob de Boiveau-Laffecteur. Provenzale (in Mérat et Delens) la vante dans l'hydropisie. Laborie (1)[1] dit avoir guéri avec le suc de cette plante, à la dose de 15 gr. dans une tasse d'eau tiède, une demoiselle de vingt-cinq ans, atteinte d'une paralysie du membre supérieur droit, et de douleurs convulsives dans le membre inférieur du même côté. « Il serait difficile, dit Roques, de citer une observation bien faite, qui pût constater l'action médicale de ce roseau ; mais il ne faut point le dédaigner, puisque ses chaumes servent à couvrir le toit sous lequel repose la vertu indigente. »
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- ↑ Des maladies nerveuses, p. 210. Paris, 1830.