Froment (Cazin 1868)

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Fritillaire
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Fumeterre


Sommaire

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Froment

Nom accepté : Triticum aestivum


FROMENT. Triticum sativum. L.
Blé, — bled.
GRAMINÉES. — HORDÉACÉES. Fam. nat. — TRIANDRIE DIGYNIE. L.


Parmi les graminées, le froment tient le premier rang comme servant à la nourriture de l'homme. La farine qui provient de sa graine contient, sous un volume donné, une plus grande quantité de parties nutritives. On distingue deux espèces principales de froment, celui de mars ou de printemps, et celui d'automne, que l'on sème avant l'hiver.

Nous n'avons à nous occuper ici du froment qu'au point de vue thérapeutique. (Nous renvoyons aux ouvrages spéciaux, aux recherches de Payen, Mège-Mouriès, etc., pour tout ce qui concerne les considérations économiques et industrielles.

La paille n'a pas d'emploi médical ; je n'en parle que pour citer l'usage que j'en ai fait pour établir un appareil d'irrigation continue ; dénué de tout autre moyen, j'ai fait percer plusieurs trous au fond d'un seau, dans la direction du membre malade ; j'y ai adapté des fétus de paille ; l'eau versée dans le seau s'écoulait, par le calibre de la paille, goutte à goutte et sans cesse dans la direction que bon me semblait lui donner. J'avais fait dépasser les pailles au-dessus du niveau inférieur du seau, de sorte qu'il ne s'écoulait que l'eau la plus pure, les parties inférieures du liquide se trouvant constamment au-dessous de l'orifice du calibre de la paille.

On peut se servir de fétus de paille pour compter les gouttes, ou pour instiller les collyres dans l'œil.)

Les produits du froment utilisés en médecine sont : la farine, l'amidon, la dextrine, le gluten, le pain, le son.

La FARINE, d'après l'analyse de Proust, contient de l'amidon, du gluten, un extrait aqueux sucré et de la résine. Elle est émolliente, en cataplasme avec suffisante quantité d'eau ou d'une décoction mucilagineuse. Appliquée sèche sur les surfaces irritées, enflammées et qui exhalent des liquides séreux, elle absorbe ces derniers et calme l'irritation. On l'applique sur les gerçures des enfants gras, sur les écorchures causées par le contact des urines, par le frottement, etc. Mais, dans ces cas, la poudre de lycopode, qui n'a pas l'inconvénient de se mouiller et de se réduire en pâte ou de subir la fermentation acétique, doit lui être préférée.

Faverot a publié, dans la Revue médico-chirurgicale de Paris, plusieurs observations sur les avantages de la farine de froment dans le traitement des érysipèles. Ce moyen, pour n'être pas nouveau, n'en est pas moins bon : les habitants de la campagne l'ont employé de temps immémorial. Théodore Zwinger en parle ainsi, d'après Schroeder : Tritica farina sicca cum fructu erysipelati adspergitur. Cullen l'a indiqué, et Pinel ne recommande que ce topique pulvérulent pour calmer l'inflammation érysipélateuse. Je le mets moi-même en pratique depuis plus de trente ans, surtout quand la phlegmasie a son siège à la face, en raison de la difficulté de recouvrir cette partie de compresses imbibées d'infusion de fleurs de sureau, comme on le fait habituellement sur les membres. La farine diminue constamment et promptement l'inflammation, et par suite la réaction fébrile qui en est la conséquence ; mais le plus souvent la maladie, bien que moins intense, ne parcourt pas moins ses périodes. Considéré comme local, l'érysipèle simple guérit de lui-même ; ce qui est dû à la nature est souvent attribué aux moyens successivement préconisés par les médecins qui se sont occupés du traitement externe de cette maladie.


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La farine, ajoutée aux bains généraux (1 à 2 kilogr.), convient dans les affections cutanées chroniques accompagnées d'irritation. En pharmacie, on se sert de farine pour saupoudrer les tablettes, les pilules, etc. Afin d'administrer avec plus de facilité une poudre active, on peut la diviser avec de la farine. Les dames vénitiennes, qui ont le teint très-beau, se servent d'un masque fait avec de la farine de froment et du blanc d'œuf. Cette pâte s'applique la nuit sur la figure, et s'enlève facilement le lendemain avec un peu d'eau tiède. Elle assouplit la peau en y retenant les produits de la transpiration insensible. Henri III en faisait, dit-on, fréquemment usage.

Un campagnard m'a dit s'être guéri d'un rhumatisme articulaire chronique, en s'étendant à nu sur une pâte amincie au moyen d'un rouleau et saupoudrée de farine, et se faisant recouvrir avec pareille couche de la même pâte jusqu'au cou, de manière à en être complètement enveloppé. Il restait chaque jour pendant deux ou trois heures dans cette singulière enveloppe, laquelle provoquait une abondante transpiration, qu'excitait encore l'ingestion de quelques tasses d'infusion chaude de fleurs de sureau.

Le levain ou pâte fermentée, étendu sur du linge et saupoudré de cantharides en poudre, qu'on humecte légèrement avec du vinaigre, sert à former un vésicatoire. Ce même levain, cuit avec une suffisante quantité de vieille bière, peut être employé en cataplasme comme maturatif. Mélangé avec parties égales de sel commun, il forme un rubéfiant très-actif.

L'AMIDON est une fécule amylacée qu'on retire plus particulièrement du froment. (On trouvera dans tous les traités de chimie des détails sur la constitution, les réactions, les usages de cette substance, ainsi que sur son mode de fabrication et les inconvénients qui en résultent pour la santé publique.) Cette substance est adoucissante, émolliente, nourrissante ; elle convient dans les inflammations intestinales, la diarrhée avec irritation, la dysenterie, etc. On la donne en décoction (de 8 à 15 gr. par kilogramme d'eau), en lavement (de 8 à 15 gr. par 500 gr. d'eau), en cataplasmes, etc. Beaucoup de médecins se contentent, quand ils prescrivent des lavements amylacés, de mettre la poudre d'amidon dans l'eau; il est nécessaire, pour l'effet adoucissant qu'on se propose d'obtenir, de la faire un peu décocter, afin de lui donner la consistance d'une bouillie légère.

A l'extérieur, l'amidon réduit en poudre a les mêmes usages que la farine, comme absorbant et calmant ; délayé dans l'eau chaude, converti en bouillie, il forme l'empois, et il est employé avec avantage sur les inflammations, les excoriations, les dartres avec prurit et irritation vive, les brûlures, etc.

(La thérapeutique moderne s'est enrichie d'un nouvel empois, le glycérolé d'amidon (2 à 3 gr. d'amidon pulvérisé, mêlez à poids égal avec 30 gr. de glycérine ; chauffez légèrement, jusqu'à consistance d'empois). Ce glycérolé est calmant ; il réussit dans les affections inflammatoires de la peau, les gerçures des mains, du mamelon, etc. ; dans les affections des paupières, etc. C'est le meilleur excipient des agents actifs qu'on peut appliquer sur la peau ; contrairement aux substances grasses, il ne met aucun obstacle à l'absorption.

La propriété de durcir par évaporation de l'eau qu'il contient a suggéré à divers chirurgiens l'idée de se servir de l'empois d'amidon comme moyen contentif des fractures. Seutin est celui qui a le plus contribué à la vulgarisation de ce moyen, et l'a érigé en méthode dite amovo-inamovible.)

J'ai adopté la méthode amovo-inamovible de ce professeur. Comparée à toutes celles qui ont été mises en pratique jusqu'à ce jour, elle m'a paru réunir le plus d'avantages. Les résultats heureux que j'en ai obtenus dans une fracture du col du fémur dont fut atteint M. le capitaine de vaisseau de Rosamel, résultats que je n'avais jamais pu obtenir jusqu'alors dans des cas


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semblables, m'autorisent à émettre cette opinion et me font un devoir de rendre hommage à la vérité.

On falsifie quelquefois le saindoux avec l'amidon, ce qui lui donne de la blancheur. Cette fraude, peu connue, est cependant assez fréquente.

(L'amidon a été proposé comme contre-poison de l'iode ; en présence de ce métalloïde, il prend une coloration bleue caractéristique, et constitue l'iodure d'amidon.

L'iodure d'amidon médicinal est un composé d'iode, d'amidon et d'alcool. Il a les mêmes propriétés que l'iode et est particulièrement employé contre les affections scrofuleuses et tuberculeuses. On l'administre ordinairement à la dose de 6 à 18 gr., en boisson, potion, sirop, etc. Castex assure se trouver très-bien de l'emploi topique de l'iodure d'amidon dans le traitement des plaies ulcérées, de vieux ulcères, etc. Voici comment on peut préparer et appliquer ce médicament. On fait de l'empois avec 30 gr. d'amidon et 90 gr. d'eau, et l'on y mêle à froid 8 gr. de teinture d'iode, en remuant jusqu'à combinaison complète. L'emplastique ni trop liquide ni trop épais qu'on obtient ainsi est mis en couche assez épaisse sur des gâteaux de charpie et appliqué sur les plaies, convenablement nettoyées et séchées. L'appareil ainsi appliqué doit être pressé un peu, pour qu'il soit bien en contact avec la surface malade. Il peut rester en place plusieurs jours, et, lorsqu'on juge convenable de le lever, il est nécessaire de le ramollir à grande eau pour empêcher la lacération des bourgeons charnus qui peuvent y adhérer[1].

DEXTRINE (C12 H9 O9, HO). — L'empois, traité par l'orge germée, se fluidifie et forme un principe soluble connu sous le nom de dextrine. Ce principe sert à la préparation des appareils employés pour le maintien des fragments dans le traitement des fractures, et doit être préféré, suivant Velpeau, à l'amidon simplement converti en empois.

[La dextrine est incristallisable, soluble dans l'eau et dans l'alcool étendu, insoluble dans l'alcool concentré ; elle ne bleuit pas par l'iode, n'est pas précipitée de ses dissolutions par l'acétate de plomb, et est précipitée par l'alcool concentré.

On l'obtient :

  • 1° En soumettant l'amidon à une légère torréfaction ;
  • 2° Par l'action de la diastase sur l'amidon, en ayant le soin d'arrêter l'action avant la formation du sucre ;
  • 3° En soumettant l'amidon à l'action des acides étendus.

BANDAGE DEXTRINÉ. — Dextrine, 100 gr. ; eau-de-vie camphrée, 60 gr,; eau tiède, Q.S., environ 40 gr.

On fait une pâte bien homogène ; on y plonge les bandes, et on les roule en enlevant entre deux doigts l'excès d'enduit ; on applique le bandage, et pour l'enlever on l'humecte d'eau chaude.

SIROP DE BLÉ. — On emploie dans certaines industries et on a essayé d'utiliser en médecine, comme adoucissant et édulcorant, un sirop dit de blé, qui n'est autre chose qu'un sirop de sucre de fécule contenant encore un peu de dextrine non transformée. C'est un sirop incolore ou légèrement ambré, très-épais, filant, de la consistance de la pâte de térébenthine, soluble dans l'eau. Il pourrait, pour les gens pauvres, remplacer le sirop de gomme.

La dextrine est employée pour remplacer la gomme dans le sirop de ce nom. On reconnaît cette fraude en prenant environ 6 gr. de sirop à essayer, en y ajoutant 20 fois son volume d'eau et 6 gouttes de solution de perchlo-

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  1. Gazette médicale d'Algérie, 1857.


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rure de fer concentrée et neutre. Si le sirop est pur, le liquide se prend en masse ; s'il contient de la dextrine, il ne change pas d'état.]

(Le professeur Shiff a avancé que la dextrine est un puissant digestif, favorisant la formation de la pepsine. Becker a retiré de grands succès de son administration dans la dyspepsie, sous la forme suivante : Dextrine, 15 gr. ; bicarbonate de soude, sucre pulvérisé, a ͡a 4 gr. Une pointe de couteau quatre fois par jour dans un peu de vin. Ce liquide masque le mauvais goût de la dextrine et en constitue le meilleur excipient.)

Le GLUTEN, composé de gélatine et d'albumine végétale, est extrait des céréales et plus particulièrement du froment. Cette substance est analeptique et adoucissante. On la conseille dans la débilité d'estomac, dans la convalescence des maladies graves, lorsque l'on ne peut ingérer aucun autre aliment. On l'administre en décoction à la dose de 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau.

Taddei, dit Cottereau (1), a proposé la préparation suivante de gluten, pour remplacer l'albumine animale dans le traitement de l'empoisonnement par le deutochlorure de mercure. Faites une pâte liquide, en triturant dans un mortier 5 ou 6 parties de gluten frais, avec 10 parties d'un soluté de ■savon à base de potasse ou de soude. Lorsque le gluten a disparu entière- ment, étendez sur des assiettes la liqueur émulsive produite, et exposez-la à la chaleur de l'étuve jusqu'à ce qu'elle soit entièrement desséchée. Alors, •détachez-la, réduisez-la en poudre, et renfermez-la dans des flacons de verre bien bouchés : 5 gr. de cette poudre glutineuse émulsive, délayés dans un verre d'eau, suffisent pour neutraliser 50 centigr. de sublimé corrosif.

Le meilleur antisyphilitique, suivant Taddei, est un composé glutineux mercuriel, dans lequel le bichlorure de mercure, quoique ramené à l'état de calomel, conserve encore les propriétés du bichlorure, notamment celle ■de ne produire que rarement la salivation et la diarrhée. Dorvault a cherché ■à établir (2) qu'il n'y a là que déchloruration partielle, et non de moitié.

[Le gluten est un aliment azoté plastique des plus importants; il constitue les diverses pâtes à potage connues sous le nom de gluten granulé, et les pâtes d'Italie et d'Auvergne, telles que vermicelle ou vermichelle, macaroni, Bouilles, étoiles, etc., etc. (On fabrique des biscottes, des pains, des gâteaux au gluten pour l'usage habituel des diabétiques, auxquels les féculents sont prohibés.) [Le gluten mou sert à faire des caustiques avec les chlorures de zinc et d'antimoine, qui sont très-commodes en ce qu'ils peuvent prendre toutes les formes et les conserver ; en un mot, il substitue le gluten frais à la farine dans la pâte de Canquoin, dont voici la formule :

PATES ESCHAROTIQUES DE CANQUOIN.

■..<'.-■ ' . N° 1. N° 2. N° 3. K° 4.

Chlorure de zinc 30 30 30 30

Farine de froment... 60 90 125 155

Faire une pâte très-dure avec la farine et de l'eau, et y ajouter le chlorure «e zinc en poudre.

CAUSTIQUE DE CANQUOIN ANTIMONIAL.

Protochlorure d'antimoine (beurre d'antimoine) 30 grammes.

Chlorure de zinc; 60 —

Farine de froment 100 —

1,,-'^Dle le précédent; seulement le chlorure d'antimoine s'incorpore à

• at de P&e, puisqu'il ne peut être pulvérisé.]

^e PAIN, indépendamment de son emploi alimentaire dans les maladies,

m £"é f!SBîente>e de pharmacologie, p. 473.

  • i «mmataes connaissances médicales pratiques, 1845.

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où l'on regarde comme l'annonce d'une prochaine convalescence le désir d'en manger, sert à plusieurs usages thérapeutiques. t

Vers la fin des maladies aiguës, chez les convalescents et dans les phles- masies chroniques des voies digestives, dans tous les cas enfin où une ali- mentation est nécessaire, malgré l'irritation qui semble l'interdire, on fait usage d'une crème de pain ainsi composée : Faites bouillir pendant une heure 125 gr. du meilleur pain dans 1 kilogr. d'eau; après avoir bien brisé et passé ce mélange, remettez-le au feu pour le faire cuire jusqu'à consistance d'une crème légère ; ajoutez-y 30 gr. de sucre et 10 gr. d'eau de Heurs d'oranger.

L'usage du pain fait avec la farine grossièrement moulue et non blutée,à cause de la grande quantité de son qu'il contient, est le meilleur moyen i employer contre la constipation habituelle. Dans ce cas, on est quelquefois obligé d'employer le pain de son presque pur.

La décoction de pain (eau panée) esl adoucissante, rafraîchissante;elle convient dans les maladies aiguës. La mie de pain entre dans la décoction ; blanche de Sydenham. On corrige la crudité de l'eau en y mettant tremper une croûte de pain rôtie deux heures avant de la boire. J'ai vu maintes fois, à la campagne, des malades atteints de fièvre typhoïde, n'avoir d'autre res- source que cette boisson, refuser toute autre médication, et guérir tonl aussi bien et peut-être plus facilement qu'avec le concours des nombrem moyens employés contre cette maladie, et tour à tour vantés ou dépréciés, suivant la prédominance de telle ou telle doctrine.

La mie de pain sert à lier les pilules, à étendre les substances actives.

On compose des cataplasmes émollients avec la mie de pain mêlée à l'ean, au lait ou à une décoction mucilagineuse, telle que celle de semence de lin, de feuilles de mauve, de racine de guimauve, etc. J'ai vu employer avec succès comme remède populaire dans les blessures, les plaies, les inflam- mations traumatiques et autres, une tranche de pain tendre trempée dans l'eau froide, appliquée sur la partie malade, maintenue au moyen d'une bande de linge, et entretenue continuellement humide.

(Dans le département du Nord, des tranches de pain imbibées de vinaigre chaud sont appliquées aux extrémités inférieures comme révulsif, surtout chez les enfants. Le peuple appelle cela mettre les pâtes aux pieds.)

Le SON forme une partie considérable de la farine. (C'est surtout sur la paroi interne de ses paillettes que se trouve la céréaline, ferment coagu- lable, donnant au lait de son la propriété de s'aigrir et de se colorer sous l'influence de l'air. Mège-Mouriès a attiré l'attention sur le rôle de ce corps dans la panification.) Quand le moulin a des blutoirs à mailles larges, les» est gros et se nomme recoupes, griottes ; il contient encore beaucoup de farine, et on en extrait alors l'amidon. En décoction (une poignée pot 1 kilogr. d'eau), il est adoucissant, émollient, rafraîchissant. On remploi» souvent dans les catarrhes aigus, les irritations intestinales, seul ou * suffisante quantité de miel ou de sucre. C'est un remède domestique généra- lement en usage dans les campagnes contre la toux, les rhumes opïmalre, les fièvres, etc. La décoction de son avec addition d'une suffisante quantité de levain, versée bouillante dans un tonneau et qu'on laisse fermenter, devient légèrement acide et forme une boisson agréable et saine, dont i > populations rurales des départements du nord de la France font 'usage pé- dant l'été. Cette boisson, que l'on connaît sous le nom de bouillie, pi beaucoup aux fébricitants; elle est très-rafraîchissante et convient dans. fièvres bilieuses et inflammatoires, les exanthèmes aigus, etc. On y aj quelquefois des prunelles cuites au four, qui lui donnent une c0U'eur,r°Ce5

L'eau de son s'emploie aussi en fomentations, en bains, en laveme:nts. derniers sont très-efficaces contre le ténesme dysentérique. Fouquet.e downloadModeText.vue.download 486 sur 1308


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sait un fréquent usage dans la salle de clinique de Montpellier. On les pré- parait avec une demi-poignée de son, qu'on faisait bouillir dans 2 pintes d'eau jusqu'à réduction de moitié. On ajoutait à la colature trois ou quatre jaunes d'oeufs frais. Le malade prenait un quart de lavement toutes les quatre ou cinq heures. On lui faisait boire en même temps une infusion de fleurs de.bouillon blanc, à laquelle on ajoutait une petite quantité de con- serve de roses rouges. Avec ce traitement fort simple, Fouquet guérissait des dysenteries très-graves. Les cataplasmes faits avec le son et la décoction de graine de lin, ou de plantes émollientes, sont les plus légers et les plus économiques. Chauffé à sec et appliqué en sachet, le son convient dans les douleurs rhumatismales, la pleurodynie, les coliques nerveuses, les flatuo- sités, la gastralgie, les engorgements articulaires chroniques, l'asphyxie par submersion, etc. Ces sachets doivent être fréquemment renouvelés, afin d'entretenir le degré de chaleur propre à atteindre le but qu'on se propose. (Lorsque, par suite de l'action irritante de l'urine, les jeunes enfants ont de l'érythème, ou pour prévenir cet inconvénient, je me trouve bien de les coucher à même dans le son, les extrémités inférieures et le siège nus. Les évacuations forment avec le son une bouillie qui s'isole, n'a avec la peau aucun point de contact et qu'on peut très-facilement enlever.)

(EKGOT DE FROMENT. — Plus gros, moins allongé, plus consistant que celui dé seigle, cette production maladive a une odeur moins nauséabonde et possède une qualité qui doit le faire rechercher de préférence : il se con- serve plus longtemps, et l'humidité n'a pas d'action sur l'énergie de ses propriétés. Il est assez abondant pour suffire aux besoins de la thérapeu- tique.

En 1850, Mialhe (1) constata que ses propriétés étaient les mêmes que

celles de l'ergot de seigle. Vinrent ensuite les travaux de Grandclément (2)

'etde G. Lep'erdriel (3), qui établirent la valeur réelle de cet agent. Depaul

en emploie la poudre avec succès, et la recommande comme la meilleure

préparation.)

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jS î('»»n médicale, 15 juin 1850.

3 V Th'if f*£ blé- Tnèse de Paris> 1855- (3) Thèse de Montpellier, 1862