Pervenche (Cazin 1868)
Sommaire
[819]
Petite pervenche
Voir la page [[]]
PERVENCHE. Vinca minor. L.
<Clematis daphnoïdes minor. C. BAUH., J. BAUH. — Pervinca vulgaris
angustifolia. TOURN. — Vinca vulgaris. PÂRK. ' '• Vinca pervinca. OFF.
petite pervenche, — violette des sorciers, — petit sorcier, — herbe à la capucine. ÀPOoraÉEs. — PLUMÉRIÉES. Fam. nat. — PENTANURIE MONOGYNIE. L. i Cette jolie plante se trouve partout à la campagne et nous montre sa fleur d'un bleu pur et céleste dans les beaux jours du mois de mai. Son nom de Mette des sorciers rappelle quelques emplois mystérieux qu'on en a faits. En Italie, on entresse des couronnes qu'on dépose sur le cercueil des jeunes filles et des jeunes garçons. En Belgique, il était d'usage, au rapport de Simon Pauli, d'en semer les fleurs sous les'pas des fiancées d'une réputation intacte; de là son nom flamand de madedgen-palm. La vue de la pervenche charmait J.-J. Rousseau et lui rappelait les douces émotions de sa jeunesse; Mî* de, Warens la lui avait fait connaître aux Charmettes.
Description. — Racines grêles, rampantes, fibreuses, noirâtres. — Tiges Jigneusës,:glabres, rampantes. — Feuilles médiocrement pétiolées, opposées, entièies, Ses,;un peu. lancéolées. — Fleurs solitaires et axillaires, toujours vertes (mai-juin). '-Office à cinq divisions. — Corolle tubulée, dilatée au sommet et divisée en cinq lobes tronqués obliquement, à gorge munie de poils étalés et couronnés par une membrane 'ânnulàifei—-- Cinq étamines à filaments élargis vers le sommet. — Anthères rappro-
- c|te;;non paillantes. — Un style et un stigmate composé de deux parties, une supé-
«urei en tête et l'autre inférieure en écusson. — Fruit formé de deux capsules allongées, ifflculaires, à semences peltées.
Parties usitées. — Les feuilles.
Récolte. — On récolte ordinairement ces feuilles un peu avant la floraison ; mais
- ptlesrecueillif en toute saison. La dessiccation n'en change pas la forme.
jjpàtyuïre^ — Cette plante se multiplie de graines ou de rejetons, en terre fraîche
Propriétés physiques et chimiques. — Cette plante est inodore; sa |vw, amère dans l'état frais, devient astringente après la dessiccation. Son principe iH^spluWé dans l'eau, à laquelle il communique une grande amertume. Cette eaU
- Sffi^n.Pré'cipité noir par son contact avec le sulfate de fer. — Les feuilles, au rap-
■ W. %'DeçandOUe, ont été employées au tannage des cuirs. — On s'en sert aussi pour
- «coinmoder lés vins qui tournent au gras.
- ■ fimoy v'■. i , :""; ... '■
||a peryenche a toujours été considérée comme vulnéraire et astringente;
S*?ul; d'une grande célébrité. Jean Agricola (1) prétend qu'elle est lé
. plu^.'sôùvérain.des rèraèdes que l'on puisse employer dans l'inflammatiori
•.«amygdales et de la luette. « Si la luette est enflammée et allongée, dit cet
2|ur, et prête d'étrangler le malade, faites bouillir de la pervenche dans
»ei eau pour gargariser la tumeur. Ce gargarisme tire une quantité prodi-
fa?Se- jPltuite'visqueuse, et, par ce moyen, remet les parties et rend le
..Egelf,e^ai^lil:,I'ei'^ 0a■!'* crue efficace dans les affections pulmonaires.
j,^, 16 "évigné recommandait souvent à sa fille la bonne petite pervenche
<Xe,l6s Couleurs de poiijrine dont elle se plaignait. On l'a administrée
frén ■ .*^oiTDagies qui ont pu s'arrêter d'elles-mêmes, ce qui arrive
fi^emWeht par le repos et un régime convenable^ Combien de fois la
purationd un médicament s'est établie sur les résultats heureux des efforts
«Waiiaturel. • .. . .
^M-herbm Bâte, 1539. ; downloadModeText.vue.download 849 sur 1308
820 PETIT HOUX. — PEUCEDAN.
Quoi qu'il en soit, nous devons dire que le vulgaire emploie la pervenche comme agent antilaiteux en décoction, seule ou concurremment avec la canne de Provence (plante verte, 30 gr. par 500 d'eau; plante sèche, 15» pour la même quantité de véhicule) ; on l'a préconisée contre le crachement de sang, l'hématurie, la phthisie, la dysenterie chronique ou avec ulcéra- tions intestinales (en lavement), la diarrhée, les flueurs blanches, les fièvres intermittentes; en topique sur l'engorgement des mamelles, les plaies et les ecchymoses; en gargarisme dans l'esquinancie, etc. Elle fait partie du fol- trank ou thé suisse.
Cette plante, contenant un principe amer et du tannin, n'est pas dépourvue de propriétés ; mais elle est loin déposséder les vertus qu'on lui a attribuées contre les hémorrhagies ; n'a-t-on pas été jusqu'à la regarder comme pou- vant même arrêter l'épistaxis au moyen de deux ou trois de ses feuilles pla- cées sous la langue !