Nigelle (Cazin 1868)

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Nerprun
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Noisetier


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Nigelle

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NIHELLE ou NIELLE CULTIVÉE. Nigella sativa. L.

Nigella flore simplici minore candido. G. BAUH., TOURN.—Melanthion des anciens. ■—Metanthium sativum. CÀRNER.

Nielle de Crète, — nielle de l'Archipel, — toute-épice, — barbe de capucin, nielle romaine.

RÏNONCULACÉES.— ELLÉBORÉES. Fam. nat. — POLYANBRIE PENTAGTNIE. L.

Cette plante annuelle croît spontanément dans l'île de Crète, en Egypte et enEspagne; elle est cultivée dans les jardins.

Description.— Racine petite, blanchâtre, rameuse.— Tige droite, striée, légère- ment velue, rameuse, de 25 à 30 centimètres. — Feuilles alternes, sessiles, à divisions linéaires aiguës, inégales. — Fleurs bleues ou blanchâtres, solitaires à l'extrémité des rameaux (juin-août). — Point de calice. — Corolle à cinq pétales. — Six et quelquefois trois ovaires seulement. — Fruit [formé de trois à sept follicules oblongs, étroits, poly- spermes, soudés dans leur moitié inférieure et prolongés en bec au sommet.]

Parties usitées. — La semence.

Récolte. — Doit être récoltée bien mûre.

[Culture.— La N. saliva est cultivée pour la cuisine; on propage toutes les va- variétés de nigelle par semis de graines faits en place, en terre légère et chaude.]

Propriétés physiques et chimiques. — La nielle cultivée est d'une odeur aromatique, d'une saveur acre, piquante. L'arôme existe dans l'écorce de la se- mence. L'alcool s'empare de la saveur et de l'odeur de cette semence. — L'extrait alcoolique est un peu amer et astringent. Cartheuser dit que l'extrait aqueux est insi- pide. (Keinsch (1), en traitant les graines par l'alcool, a obtenu une matière qu'il re- garde comme particulière, jaunâtre, liquide, de consistance de térébenthine, devenant solide par dessiccation, amère, soluble dans l'eau et l'alcool, insoluble dans l'éther. — Aucuncontrôle n'est venu confirmer l'existence réelle dé la nigelline.)

Les semences de nigelle cultivées sont en usage comme assaisonnement ™ns l'Orient et ailleurs depuis un temps immémorial. Les anciens les con- sidéraient comme incisives, apéritives, diurétiques, atténuantes. On les jegàrde comme ayant fait partie de la matière médicale d'Hippocrate. On les employait surtout dans les affections catarrhales pulmonaires et pour Jmoquer les règles.

Arnauld de Villeneuve, qui, malgré ses erreurs théoriques et le farrago ûji sa polypharmacie galénique, s'est montré dans la pratique judicieux observateur et a recueilli un grand nombre de faits intéressants, employait

  • ™mule suivante comme un puissant emménagogue : « Succi mercurial.,

wu-despumatian. une. 4 farinas nigelloeunc. 1 1/2 vel Q. S. ut possint confia ?««te. Damulieri 2 vel 3 singulis noctibus, quando menstrua debent tenire, et je menstrua venient copiose. Non solum provocant hoec piluloe menstrua, sed 'wmwoeparant ad conceptumet matricem mundificant (2). » Varandal (Varen-

•s)> au rapport de J. Dolaeus (3),.employait cette formule avec un succès

Sî3n"lPl.Ï* Pharmacie et de chimie, I8i2, t. Il, p. 120. ■El?»»"'»*., eap. vm. '

i ™«!/<:(op. med. de chlorosi. Amstelod., 1688, Hb. v, p. 700. downloadModeText.vue.download 711 sur 1308


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constant; il en divisait 1 gros en six pilules, et en faisait prendre dem chaque soir pendant trois jours.

D'après ces témoignages, la semence de nielle aurait sur l'utérus une action spéciale qui mérite toute l'attention des thérapeutistes, et que je me propose de vérifier. «Notre propre expérience, dit Bodart, nous a prouvé qu'elle est susceptible de provoquer et d'augmenter la sécrétion du lait Peyrilhe lui accorde la faculté anthelminthique.

Nigelle de Damas

NIGELLE ou NIELLE DE DAMAS (PI. XXYII); — CHEVEUX DE VÉNUS, PATTE D'ARAIGNÉE ( Nigella Damacena, L.). — Croît dans les champs et les vignes du midi de la France. On la cultive dans les jardins, où elle varie à fleurs simples ou à fleurs doubles.

Description..— Tige plus élevée.— Feuilles plus allongées, à divisions plis menues. — Fleurs plus grandes, munies d'une collerette de feuilles. — Capsules réu- nies dans toute leur étendue, n'en formant qu'une seule, qui est ovale-arrondie.

Propriétés physiques et chimiques. — Sa graine, un peu poivrée,

servait autrefois d'épices. Torréfiée, mise en pâte, et mélangée avec les hermodattes, l'ambre gris, le musc, le bézoard, la cannelle, le gingembre et le sucre, elle sert, chez les Egyptiens, à faire une conserve à laquelle les femmes attachent le plus grand pris, Elles la regardent comme propre à donner de l'appétit, à faire naître les désirs et ii augmenter l'embonpoint (1).

Nigelle des champs

NIELLE ou NIGELLE DES CHAMPS. — POIVRETTE COMMUNE. (Nigella ann- sis, L.). — Est très-commune dans les champs, parmi les blés.

Description. — Absence d'involucre ou de collerette. — Carpelles non soudées. — Tige de 20 à 25 centimètres. — Graines acres, chaudes, poivrées, huileuses.

On ne doit pas la confondre avec Yagrostema githago, que l'on nomme aussi vul- gairement nielle.

La nielle des champs (nigella arvensis, L.) participe aux qualités de h nielle cultivée. Ses semences sont acres et brûlantes. Prises à l'intérieur à forte dose, elles peuvent, suivant Dioscoride, donner la mort. Tragnset Hoffmann les regardent aussi comme suspectes. J'ai vu, dit Bulliard, un homme sujet aux maux de dents employer avec succès la graine de nielle pour se procurer du soulagement; presque toutes ses dents étaient gâtées, et, dès qu'il ressentait des douleurs, il faisait entrer dans la cavité de b dent qui lui faisait mal une ou deux graines de cette plante : ce qui causait un petit ulcère et détruisait la sensibilité. Ces semences, réduites en pon- dre, sont un sternutatoire violent. Les caractères botaniques de toutes te nigelles doivent les faire considérer comme plus ou moins suspectes et nécessitent de la prudence clans leur emploi à l'intérieur.

[On nomme encore NIELLE DES CHAMPS ou COURONNE DES BLÉS (YAqrostem githago, L.; Lychnis githago, Lam. ; Githago segetum, D. C.), de la fan* des caryophyllées, tribu des dianthées ; toutes les parties de cette pi* renferment de la saponine, principe acre, irritant, à laquelle on a attribue les accidents de forme dysentérique qui se sont produits chez les personnes qui mangent un pain mê'lé de farine de nielle des champs].