Fougère (Cazin 1868)

De PlantUse Français
Révision de 5 mai 2013 à 17:07 par COGNEAUX Christian (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Filipendule (Cazin 1868) |nomcourt... »)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Filipendule
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Fraisier


[437]

Fougère mâle

Voir la page [[]]

FOUGÈRE MALE. Polypadpri filix mas. L.

^nonramosadentata. BAUH., T. — DryMens. MATTH.—Filix mas. DOD. - Wfrnàs vulgaris. PARK.—Polysticum 0x mas'.B.0TR.— Nephrodium i , filix mas. BICH. — Polypo'diûm câllepteris. BERNH.

  • "'■*■< •---■■ Aspidiumfilix.riïas.S\v.

3wfc'- Aspide fougère mâle, — néphrode' fougère mâle.

'^PfLï.."... FOUGÈRES. Fam. nat.—CRYPTOGAMÏE. L.,
ljs|S^^^|§(Pl. XIX), placée d'abord parmi les'polypodes, ensuite dans

!mQmê!(pspidium), est aujourd'hui rangée dans la'tribu des polystics downloadModeText.vue.download 467 sur 1308


Û3& FOUGÈRE MALE.

(polys^ehëm) ou nephrodes (nephrodium). On la rencontre partout, dans les lieux incultes, dans les bois, les haies, les lieux montueux, etc.

Description. — Rhizome, improprement nommé racine, long de 15 à 20 cenli-

mètres, de la grosseur du pouce, noueux, écailleux et bran à l'extérieur, blanchâtre à l'intérieur; — Feuilles amples, lisses, d'un beau vert, cassantes, deux fois ailées, à pé- tiole court, brun et couvert d'écaillés caduques ; folioles alternes, rapprochées, profon- dément pinnatifides, plus longues au milieu et diminuant ' graduellement jusqu'à l'extrémité, qui ne présente plus qu'une pointe ; pinules de ces folioles nombreuses dentées.— Capsules réunies en paquets réniformes, très-rapprochés, disposées sur deux rang» à la base des deux tiers supérieurs de la foliole.

Parties usitées. — Le rhizome ou couche souterraine et les bourgeons.

[Culture. — La fougère mâle est assez commune pour qu'elle puisse suffire airs besoins' de Ta médecine ; on ne la cultive que dans les jardins de botanique et d'agré- ment, on la multiplie par éclats de pieds.]

, Kéjçïiïte.,. choix, conservation, etc. — Bien que l'on puisse se servir de la l racine fraîche en tout temps, il vaut mieux l'arracher dans l'été. Frais, ce rhizome est plus actif que desséché. Quant on veut le conserver, il faut, selon Soubeiran, te récolter en hiver. Malgré l'opinion de cet auteur, je pense que l'on doit plutôt le re- cueillir en été que dans les autres saisons, parce qu'à cette époque il est dans toute sa vigueur, ce que l'on reconnaît à sa cassure verte. Bien l'émonder avant de le porter a séchoir. Celui qui a une teinte pâle, suivant Mayor, a peu d'effet. Il perd une grande partie de ses- qualités physiques et de ses propriétés médicales en vieillissant. Le défaut de saveur annonce sa vétusté : il faut alors le considérer comme nul et le rejeter.

Il résulte des recherches de Timbal-Lagrave que l'on vend dans le commerce, sous le nom de fougère mâle, les rhizomes de toutes les fougères qui croissent dans DOS campagnes, telles que Yaspidium angulare,Yaspidium aculeatum, Yathyrium filisfte- mina, etc. « Sans doute, dit Timbal, l'analogie des caractères botaniques peut fa « faire supposer l'analogie des propriétés thérapeutiques ; mais cela n'est vrai que dans « un certain' nombre de cas. Les exceptions sont nombreuses et concluantes. »

Le principe médicamenteux des plantes varie, de quantité au moins, d'individu à in- dividu, suivant qu'il a poussé dans un endroit sec ou humide, qu'il a été cueilli dans telle ou telle circonstance d'âge ou de saison. Souvent même toutes les parties du même végétal ne contiennent pas la même quantité du principe actif qui le caractérise. Com- ment donc en serait-il autrement dans des échantillons pris parmi des espèces voisines?

Timbal, connaissant les difficultés qu'éprouve le pharmacien ordinaire à bien choisir parmi les fougères du commerce la véritable fougère mâle, trace ainsi qu'il suit leur diagnose différentielle:

« Le rhizome de la fougère mâle est de moyenne grosseur ; les racines qui l'accom- « pagnent sont très-noires, fines ; les restes des pétioles sont assez ramassés, un peu « striés, munis d'écaillés pellucides, lancéolées, sétacées, toutes ramassées au sommet « du rhizome.

« Les aspidium angulare et aculeatum offrent des rhizomes très-gros, très-allongés, « à racines dures et grosses. Le reste des pétioles a aussi des écailles grandes, ovales. « aiguës, dispersées sur toute la longueur de ces derniers.

« Il serait à désirer, dit Timbal, que le Codex prescrivît de laisser à la fougère n*, « telle qu'elle doit être vendue, les feuilles ou au moins les pétioles, afin de miens U « distinguer de ses congénères. .Ce. moyen rendrait toute substitution impossible. En « effet, outre qu'on la distinguerait très-bien de Yaspidium angulare, il ne serait pas « possible de la confondre • avec les polystichum oreopteris, dilatalum tlieliftnP « ont les pétioles lisses et dépourvues d'écaillés parce que celles-ci tombent après « l'épanouissement des bourgeons. ' .'.,;. .

« L'aspidium ftlix foemina se distingué aussi passes pétioles lisses, sans écailles, f- « tuleux, très^gros, noir foncé, et qui sb'nt encore dépourvus de masses charnues a tu- « térieur. . ... ■

« Les polypodium dryopteris, pliëgopieris, rkoeticum, sont peu employés à la suis * ( « tution dont nous parlons, quoique les deux premiers soient très-répandus dans a- « taines contrées, parce que leurs souches grêles et rampantes ne produiraient p « assez en poids à celui qui fait la récolte. » - 5

Du travail de Timbal l'on doit tirer cette conclusion pratique : qu'il ne faut F abandonner l'emploi dé la fougère mâle, très-commune en France, pour lui sunsu downloadModeText.vue.download 468 sur 1308


FOUGÈRE MALE. 439

des substances-, exotiques très-coûteuses, avant que des expériences comparatives, aient établi sa valeur exacte (1).

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.

— La souche de Ta fougère mâle est d'une odeur un peu nauséeuse, d'une saveur

d'abord douceâtre, puis un peu astringente et amère. D'après l'analyse de Morin, ce

■'■ rhizome contient de l'huile volatile, une matière grasse composée d'élaïne et de stéarine, ^ de l'acide gâllique, de l'acide acétique, du sucre incristallisable, du tannin, de l'ami- i don une matière gélatineuse insoluble dans l'eau et dans l'alcool, du ligneux.

Trbmmsdorff avait trouvé dans l'extrait éthéré de la racine de fougère mâle un corps

  • cristallisé qu'il avait appelé filicine. Lucke a repris l'étude de ce composé qu'il'nomme

K ecule Micique. Il se dépose sous la forme de croûtes jaunes dans l'extrait éthéré. On

peut lé purifier en le lavant avec de l'alcool éthéré, et en dissolvant le résidu dans

■ Féther bouillant, qui le laisse déposer par le refroidissement sous la forme d'une poudre

7 blanc jaunâtre et cristalline. Cet acide est insoluble dans l'eau, l'alcool faible et l'acide

acétique. H se dissout dans l'alcool absolu bouillant et dans l'élher. Il fond à 161 degrés

et se prend par le refroidissement en une masse transparente et d'un vert jaunâtre ; à

-. une température plus élevée, il se décompose en dégageant une odeur d'acide butyrique.

  • -■. la dissolution éthérée possède une réaction acide. L'extrait éthéré de la racine de l'ou-

' gère mâle .renferme, indépendamment de l'acide filicique, une huile verte qu'on en

extrait en le délayant dans un peu d'alcool et d'éther, et en précipitant par l'eau. Cette

v huilé verte est saponiflable et fournit un acide gras liquide, que l'auteur appelle acide

\. /îtoii<te(2). , ." .

.[Toutes ces recherches auraient besoin d'être confirmées; d'après Deschamps (d'Aval-

' Ion) et Collas, le principe actif de la fougère mâle.iserait une matière résineuse qui est

i- ' extraite par l'alcool et représentée par l'extrait alcoolique ; quant à l'extrait éthéré ou ,; huile éthérée, elle est inaclive ou à peu près.]

Mard, pharmacien (3), a trouvé dans le rhizome de fougère mâle un produit aslrin- j géht qui lui parut propre à remplacer le cachou, le ratanhia, etc. "v Les bourgeons frais, suivant l'analyse de Peschier, de Genève, contiennent une huile i volatile,,une résine brune, une huile grasse, une matière grasse solide, des principes

colorants verts.et vert-brun fougeâtre, de l'extractif.

C'est lé mélange des corps gras et de la résine avec l'huile volatile qui donne à la i souche dé fougère mâle la propriété vermifuge.

ï 'Jft'ïïlpgr. 1/2 de feuilles sèches de cette plante ont donné, par la combustion, 380 gr.

' dècendres, qui ont produit 60 gr. de carbonate de potasse. La cendre de fougère entre

.- dans la composition de la porcelaine de la Chine : elle sert aussi à la verrerie el à la ■fabrication du savon.

? En Norvège et dans les contrées septentrionales de l'Europe, on mange les jeunes pousses de fougère mâle comme les asperges. Les habitants de la Sibérie font bouillir la •: racine dans la bière, ce qui donne à cette dernière, suivant Plënck, une odeur agréable. .,. et un goût de framboise. (Undè gratus odor saporque rubi.) Cette racine a, dit-on, servi v-à.faire dû pain en 1694 dans les montagnes de l'Auvergne. Dans quelques contrées, on v la donne aux porcs pour les engraisser. Pendant les grandes sécheresses de l'été, quand j tes pâturages manquent, on peut aussi donner aux vaches et aux boeufs la fougère verte ï :eVtendre. Mêlée à la paille, elle offre une bonne nourriture pour les troupeaux. V. LES feuilles de fougère servent, dans nos campagnes, à composer la couche des en-

tants; Les coussins et les matelas qu'on en fait sont beaucoup plus sains que ceux qui

j sont faits ayee la plume. On les recommande surtout aux scrofuleux et aux rachiliques.

'.'■•. , % PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A irniEMElmr—Décoction (à v.ase clos), 30 à

D™jP>'JES.to'V*il(>gr. à, réduire à 500 gr.
roKMjW-à 16 gr. en deux ou trois fois (me-

.W-Je résidu avec le premier produit). t Ktat résineux ([obtenu par l'alcool), 50 cen- i „î?,.*2'Br- 5"'centigr., en pilules, en deux •JC™, le matin et le soir.

'a*éthéree'*(souches réduites en poudre, que

. :-J%epwse par l'éther.'avec l'entonnoir de

Robiquet; on distille et on obtient une huile dans la proportion de 50 gr. pour 500 gr. de fougère. — Peschier (de Genève), la pré- pare avec les bourgeons. Cette préparation, à laquelle il donne le nom à'oléo-rèsine, est, d'après l'auteur, le ténifuge le plus éner- gique), 2 à S gr., en électuaire, émul- sion, etc.

' ^i\hiTternniu des travaux de la Société impériale de médecine de Toulouse, 1856, p. 63

m W*iw,der Pharmacie et Journal de pharmacie et de chimie, 1852. /■ l '■ '"""M» de pharmacie, 1829, t. XV, p. 292. downloadModeText.vue.download 469 sur 1308


440 FOUGÈRE MALE.

DIVERS MODES D'ADMINISTRATION.

Remède de M"" Nouffer. — Panade la veille au.:soiî|fifE,e. matin, 12 gr. de poudre de racine de fôjijgëïe mâle ; deux heures après, un des bols suivants : calomel et racine de scammo- née, de chaque 50 centigr.; gomme gutte, 30 centigr.;,confection d'hyacinthe, Q. S. pour trois bols-^dont un pour les enfants, deux pour les personnes délicates, trois pour les adultes vigoureux, à un quart d'heure d'intervalle. Immédiatement après, on prend une ou deux tasses de thé vert, et on continue cette bois- son pendant les évacuations, jusqu'à ce que le ver soit expulsé. Si le bol ne purge pas suf- fisamment,'on prend 8 à 15 gr. de sulfate de magnésie dans un verre d'eau. Pour faciliter l'expulsion du. ténia, le malade doit rester sur le bassin, continuer l'usage du thé, et pren- dre, s'il le faut, une nouvelle dose de sulfate de magnésie.

Méthode de Rourdier. — Donner le matin, à jeun, k gr.. d'éther sulfurique dans une dé- coction saturëe'de racine de fougère mâle ; au bout d'une heure, le malade éprouve du trou- ble dans le bas-ventre ;' alors 60 gr. d'huile de

ricin édulcôrée avec du sirop de limon sont administrés. Continuer ce traitement pendant deux ou trois jours. Quand le ténia persiste donner un lavement avec une forte décoction de fougère et 8 gr. d'éther.

Méthode de Rounel. — Ce médecin fait ii. duire en poudre le rhizome récemment ti- colté, en fait des bols avec du sirop de fleurs de pêcher, et administre 30 à 36, et plus de ces bols, d'environ 1 gr., dans un quart d'heure. Deux heures après, il purge ajee l'huile de ricin.

Trousseau et Pidoux conseillent le traite- ment empirique suivant :

Premier jour, diète lactée très-sévère.

Deuxième jour, le matin, à jeun, 4 gr. d'es- trait éthéré de racine de fougère mâle en quatre doses, avec un quart d'heure d'intervalle, ' .

Troisième et dernier jour, k gr. d'extrait éthéré, comme la veille ; un quart d'heure après la. dernière dose, 50 gr. de sirop d'éther pris en une seule fois ; une demi-heure plis tard, un looch blanc avec addition de3gouttes d'huile de croton tiglium.

[Nous "avons parlé railleurs de l'association des graines de citrouille avec l'extrait al- coolique de.fougère mâle. (Voyez CITROUILLE.)]

La fougère était connue dès la plus haute antiquité comme plante médici- nale, et notamment comme vermifuge. Dioscoride, Galien, Pline et Aëtius la signalent comme ténifuge, et Avicenne ajoute qu'elle provoque l'avorte- ment.

A une époque plus rapprochée de nous, on a en outre préconisé la souche de cette plante comme adoucissante, tonique et astringente; elle a été em- ployée contre la goutte, le rachitisme, le scorbut, les embarras viscéraux, On a été jusqu'à lui attribuer la propriété d'activer la sécrétion du lait, de rappeler l'écoulement des-règles, et de provoquer, ainsi que l'avait § Avicenne, l'expulsion du foetus.

Les auteurs des siècles derniers, à l'exception de Simon-Pauli, F. Hoff- mann, N. Ândry,et Marchand, ont révoqué en doute la vertu ténifuge delà fougère mâlev ;Cullen?!ïa regarde comme inerte, parce que, dit-il, l'estomac en supporte dès quantités considérables sans malaise, comme si cette sub- stance ne pouvait agir d'une manière spéciale et toxique sur les entozoatres en général et en particulier sur le tsenia, sans porter sérieusement atteinte a la muqueuse gastro-intestinale. Alibert et Guersent disent n'avoir retire au- cun avantage de cette racine employée seule, et attribuent aux drastiques, a la gomme gutte, à la scammonée, les effets du remède de Mme Nouffer |VoW Préparations pharmaceutiques et doses), remède que Louis XV acheta 1,800If. et dont l'importance diminua dès qu'il fut connu.

Cependant des observateurs judicieux tels que Gmelin, Hufelana\ ""Went, Kroll, attestent que le rhizome de cette plante a pu seul, et sans l'associa- tion d'aucune substance, tuer et expulser le taenia. ïtouzel (1), dff aaint- Etienne-aux-Claux (Corrèze)-, dit avoir administré ce ténifuge avec succès plus de cent cinquante fois pendant une pratique de quarante ans1 Or Préparations pharmaceutiques ci-dessus). Ce praticien cite deux cas de re . site où la racine de grenadier avait échoué. Daumerie, de Bruxelles U- rapporté quatre cas de succès, dont deux dans lesquels le ver a été expu en entier sans le secours d'aucun autre médicament. — Un demesaoe 1

(1) Revue médicale, octobre 1840.

(2) Archives de la médecine belge, septembre 1841. downloadModeText.vue.download 470 sur 1308


FOUGÈRE MALE. Ml

âgé de trente-neuf ans, avait inutilement employé trois fois la racine de

fougère mâle eu poudre jusqu'à la dose de 50 gr., en ayant soin de pren-

dre ensuite 60 gv. d'huile de ricin en une seule dose. La quatrième fois, il fit

précéder l'emploi du même remède de l'usage abondant de la carotte crue

pour toute nourriture pendant six jours. Le ver, qui le tourmentait depuis

! mes de six ans, fut alors expulsé tout entier. Un cultivateur âgé de trente

': éttiii.ans, d'une constitution délicate, d'un tempérament lymphatique,

atteiut'du taenia depuis plusieurs années, en fut délivré en prenant pendant

'trois jours à jeun 30 gr. de racine (rhizome) de fougère mâle pilée avec

■ autant de miel et réduite en pulpe. C'est le mode d'administration le plus

' simple et probablement le plus efficace.

\ L'extrait résineux de fougère mâle s'est montré d'une efficacité incontes- ' table contre le taenia. Ebers, deBreslau (1), rapporte huit observations qui l constatent que l'administration de ce médicament a produit un prompt et heureux résultat. Suivant ce médecin, il tue le taenia et il expulse aussi les

lombrics, mais vivants. La dose prescrite était de 1 gr. 25 centig., en
deux fois, sous forme de pilules. Comme ce remède paraît avoir pour
, propriété de tuer le ver plutôt que celle de l'expulser, un purgatif était ad-
ministre le lendemain. Huit autres observations (2) attestent également la

propriété ténifuge de cet extrait, que d'autres médecins tels que Radius, ■ Toft, Kierser, etc., ont aussi employé avec succès. Il m'a procuré un résul- J tàt aussi heureux que prompt chez une femme de chambre anglaisé qui, • depuis un séjour de six années consécutives en Suisse, était attaquée d'un f toia contre lequel elle avait inutilement employé l'écorce de racine de " grenadier, la racine de fougère en poudre, l'huile essentielle de térében- V thine, etc.

J D'après Peschier (3), l'oléo-résine de bourgeons de fougère mâle a provo-

. que,-dans l'espace de neuf mois, l'expulsion de plus de cent cinquante tae-

\ nias. Patin (4), dans un voyage qu'il fit à Genève, eut occasion de voir admi- nistrer Ce médicament par Peschier, et, à son retour à Paris, il l'employa

avec, succès dans deux cas. L'oléo-résine, préparée selon la méthode de

Eescbier, est, suivant Trousseau et Pidoux, un remède plus puissant encore, cnmmë tenifuge, que l'écorce de grenadier.

a(!hristison (5) a fait connaître les résultats obtenus de l'emploi de l'extrait

.•, éthéré de fougère mâle, soit par lui, soit par quelques-uns de ses confrères,

dans vingt cas de taenias bien constatés. Dans tous ces cas, le taenia fut rendu

après une_seule dose du médicament, et ordinairement en une seule masse. j Quelquefois même il fut expulsé sans aucun .purgatif. Le plus souvent le remède ne causa aucune douleur pendant son action, ce que les malades f ^.avaient déjà pris d'autres vermifuges d'un effet plus ou moins désa- ■ gréable faisaient remarquer. Chez quelques individus, toutefois,'il y eut des ><Wùes,-dés nausées, une sensation pénible dans le bas-ventre, et même l fevomissements. Dans deux cas seulement, il y eut récidive après six mois • environ. Christison pense qu'il est prudent d'administrer le médicament une v»par mois, pendant un certain temps, attendu que des oeufs restés.dans ifintestinpeuvent reproduire le ver, comme la tête elle-même, en reproduis -pldesnouveaux anneaux. Ce médecin cite le cas d'un malade qui.avait

  • f^Snr$'£5d nombre de fois l'huile essentielle de térébenthine, et chez

Ipiebdepuis vingt ans le taenia se reproduisait à-des intervalles de quel- »^im01?-Une dose d'extrait éthéré de fougère mâle fit expulser un très- f°ngy taenia; Depuis,, huit mois s'étaient écoulés sans récidive. Christison

VÎfe"1?**' 1828. *• HI, p. 237.

ilSï^' septembre 1828. •-, . M. mothem universelle, avril 1828.

5 Sf.e W hôpitaux, novembre 1840. 
• ' ' mmy Journ- ofmed., 1853, et Rulletin de thérapeutique, t. XLV, p. 477.

donnait d'abord l'extrait de fougère mâle à la dose de 1 gr. ; mais on peut selon lui, le donner à la dose de 1 gr. 25 centigr. La dose prescrite par Peschier, de Genève, est de 2 à 4 gr.

Les résultats obtenus par le professeur d'Edimbourg sont de nature i appeler l'attention des praticiens et à leur faire préférer, à mérite égal |j fougère mâle, plante indigène que l'on trouve partout, au kousso, substance exotique d'un prix élevé, et qui, comme tant d'autres, nous arrivera tôt ou tard altérée par le temps, ou falsifiée par la cupidité.

(Pour le cheval, on emploie la poudre de rhizome de fougère mâle, en décoction, dans l'eau, à dose de 250 gr.; pour les boeufs et les vaches, à celle de 130 gr.; et à celle de 32 à 64 gr. pour le mouton, le veau et le chien,)


Fougère femelle

., .FOUGÈRE FEMELLE. — PIÉRIDE, — PORTE-AIGLE, — GRANDE FOTJGÈBE FEMELLE, — FOUGÈRE COMMUNE. — Polypodium filix foemina, L. — Pteris ap- lina. — Filix ramosa major, Bauh., T. — Cette fougère est abondante dans les terres légères, sablonneuses et humides.

Description. — Souche perpendiculaire, fusiforme, simple, noire, blanchâtre intérieurement, offrant sur sa coupe transversale une figure noirâtre formée par la section des faisceaux vasculaires et représentant un double aigle héraldique (aigle de la maison d'Autriche). — Frondes très-grandes, hautes quelquefois de i à 2 mètres; trois ou quatre fois ailées; les pinnules fort nombreuses, petites, ovales-allongées, un peu aiguës; celles qui terminent chacune des divisions principales de la fronde lancéolées, toutes entières. — Fruits formant une ligne continue bordant toutes les divisions des frondes, dont le tégument est formé par le bord même replié en dessous (liichard), -..j-Cette fougère est d'une saveur âpre, peu agréable. Elle contient, outre divers principes, une certaine quantité de fécule. Elle fournit beaucoup de potasse. On la Mie ■jcotnme la fougère mâle et d'autres espèces de fougères, pour en faire de la cendre qui sert aux verreries. Bosc dit qu'on pourrait en extraire toute la potasse dont la France a besoin. On peut aussi s'en servir au tannage des cuirs. On la brûle sur les terres pour les fertiliser.

La fougère femelle a été aussi préconisée comme ténifuge. Malgré les assertions de Haller, d'Alslon et d'Andry, qui ont élevé sa vertu anthelminthique au-dessus de celle de la fougère mâle, les effets réels de ce médicament sont encore à constater, attendu qu'on l'a presque toujours associé à diverses substances résineuses et purgatives plus ou moins énergiques, La vertu abortive qu'on lui a attribuée de temps immémorial mérite, comme celle de la fougère mâle, l'examen attentif des praticiens.