Balsamite (Cazin 1868)

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Ballote
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Barbarée


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Balsamite

Voir la page Balsamita major, nom accepté


BALSAMITE. Tanacetum balsamita. L.

Tanacetum hortense, foliis et odore menthœ. Tourn. — Balsamita suaveolens. Desf. ; — Balsamita major. Dod. — Costus hortorum. Pharm.

Balsamite odorante, — grand baume, — baume coq, — herbe au coq, — coq des jardins, — menthe coq, — menthe Notre-Dame, — grande tanaisie, — pasté, — tanaisie baumière, — herbe à omelette.

Synanthérées. — Sénécionidées. Fam. nat. — Syngénésie polygam. superf. L.

Cette plante (PI. VII) vient spontanément dans plusieurs parties de l'Europe, dans les lieux incultes du midi de la France. On la cultive dans les jardins.

Description. — Racine vivace, traçante, fibreuse. — Tiges dressées, très-rameuses, blanchâtres et comme pulvérulentes, de 60 à 95 centimètres. de hauteur. —


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Feuilles ovales, elliptiques, dentées, d'un vert pâle et pulvérulentes, les radicales à long pétiole, les caulinaires sessiles. — Fleurs jaunes en nombreux capitules, formant une sorte de corymbe terminal. — Réceptacle plan et nu.— Involucre hémisphérique, ouvert, composé d'écaillés imbriquées; fleurons tubuleux, tous hermaphrodites, à cinq divisions très-serrées les unes contre les autres.— Fruits : akènes allongés, couronnés d'une petite membrane à peine sensible et unilatérale.

Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et les fruits.

[Culture. — Elle préfère une exposition chaude, mais elle croît dans tous les terrains ; on la propage par rejetons et par éclats de pieds, ou par semis faits en place au printemps ou à l'automne.]

Récolte. — La balsamite se récolte comme toutes les plantes aromatiques. A cause d'une ressemblance de nom, des herboristes ignorants confondent cette plante avec la balsamine des jardins (impatiens balsamina), plante herbacée qui passe pour vulnéraire, ou avec la balsamine des bois (impatiens noli tangere), plante âcfe et vénéneuse, ou même avec la balsamine pommé de merveille, qui est aussi vénéneuse.

Propriétés physiques et chimiques. — La balsamite exhale, surtout quant on la presse entre les doigts, une odeur pénétrante, suave ; sa saveur est chaude, aromatique et un peu amère. Ces qualités décèlent la présence d'une huile volatile et d'un principe amer, comme dans la plupart des plantes aromatiques.

La balsamite est excitante, vermifuge, antispasmodique. L'infusion théiforme ou vineuse des sommités (8 à 15 gr. pour 1 kilogr. d'eau suivant l'indication) est un stomachique très-utile dans les contrées marécageuses. « A'oltelin parle avec une sorte d'enthousiasme de l'infusion vineuse des feuilles. Ce vin réveille l'esprit, donne delagaîté, chasse la mélancolie. Vino imprimis infusa folia mentem mirifice excitant, lesti/icant, unde melancholicis egregia. Pour le rendre encore plus agréable et plus parfumé, il conseille d'y ajouter une pincée de mélisse et d'aspérule odorante. Sans qu'il le dise, l'aimable professeur buvait de temps en temps quelques petits coups de ce vin pour dissiper l'influence un peu triste des brouillards de la Hollande, Tout le monde peut préparer ce remède domestique (Roques). »

J'emploie les feuilles de cette plante dans tous les cas où les excitants aromatiques sont indiqués, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur. Les fleurs et le fruit peuvent être administrés. comme vermicides de la même manière que ceux de la tanaisie, avec lesquels ils ont une grande analogie de famille. La poudre des fleurs, à la dose de 2 gr. , a fait rendre cinq ascarides lombricoïdes, après trois jours de son usage, chez un enfant de quatre ans. Ce médicament peut remplacer le semen-contra. C'est un puissant vermifuge.

La balsamite est une plante vraiment utile et trop négligée. C'est un médicament fort énergique, dit A. Richard, et que l'on n'emploie pas autant qu'elle le mérite, de même que plusieurs plantes de la même famille.

Jadis on préparait l'huile de baume, très-employée dans les plaies et contusions, en faisant macérer les feuilles dans l'huile d'olives. Les campagnards font encore usage de cette préparation, qu'ils considèrent comme un excellent vulnéraire.


Balsamite annuelle

Voir la page Tanacetum annuum


BALSAMITE ANNUELLE. (Tanacetum annuum. L. — Balsamita annua. DÉCAND.) — Plante qui croît en Espagne, en Italie, et dans les départements méridionaux de la France, aux environs de Narbonne et de Montpellier, dans les lieux incultes et sablonneux.

Description. — Tige droite, striée, cylindrique, de 60 centimètres à 1 mètre, divisée supérieurement en rameaux divergents. — Feuilles radicales deux fois ailées, celles de la tige réunies par faisceaux pinnatifldes, à lobes trifurqués, couvertes, ainsi que le reste de la plante, d'un duvet cotonneux. — Fleurs terminales en corymbe serré au sommet de la tige et des rameaux ; chaque corymbe composé de trente-six à quarante petites fleurs jaunes, flosculeuses, et dont tous les fleurons sont hermaphrodites. - Réceptacle un peu convexe.


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La tanaisie annuelle, dont on ne parle dans aucun traité de matière médicale, n'en mérite pas moins l'attention des praticiens. D'une odeur pénétrante très-diffusible, d'une saveur chaude, aromatique et amère, elle partage la vertu excitante, antispasmodique et anthelmintique de la balsamite odorante et de la tanaisie commune. (Voir TANAISIE.)