Baguenaudier (Cazin 1868)

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Avoine
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Balisier


Sommaire


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Baguenaudier

BAGUENAUDIER. Colutea arborescens. L.

Colutea vesicaria. BAUH., T. — Colutea. DOD.

Bagnenaudier.arborescent, — séné bâtard, — séné d'Europe, — faux séné, — séné vésiculeux,

■arbre à, vessie,— colutier.

LÉGUMINEUSES. — LOTÉES. Fam. nat. — DiADELPniE DÉCAKDRIE. L.

Cet arbrisseau (PI. VII) croît naturellement sur les montagnes de la Suisse, dans quelques localités des déparlements méridionaux ; on le trouve dans les Pyrénées, au milieu des broussailles et des rochers ; en Auvergne et même en Bourgogne. On le cultive dans les jardins potagers, où il se naturalise et se multiplie très-facilement.

Description.— Racine ligneuse, rameuse.— Tige de la hauteur de k à 5 mètres, très-rameuse. — Feuilles alternes ailées avec impaire, composées de sept h onze folioles ovales-arrondies, vertes et glabres en dessus, glauques en dessous, munies à la base de ■ deux petites stipules aiguës. — Fleurs jaunes ou veinées de rouge, en grappes axillaires. — Corolle papilionacée ; ailes aplaties, courtes, lancéolées (juin-juillet). — Calice per- sistant monophylle, campanule, droit, à cinq dents courtes et pointues. — Dix étamines diadelphes, dont neuf enveloppant le pistil. — Ovaire supérieur oblong, comprimé, sur- monté d'un style à stigmate crochu. — Fruit : légume vésiculeux, glabre, fermé au sommet, éclatant avec bruit par la pression. — Semences noirâtres, réniformes, petites. ' Parties usitées. — Les feuilles, les gousses, les semences.

[Culture. — Le baguenaudier peut.se multiplier de drageons et de boutures, mais on peut aussi le semer en pépinière à l'automne, dans une exposition ombragée; on préserve les jeunes plants des limaces, et on les repique en pépinière au printemps sui- vant, pour être mis en place à l'automne.]

Récolte. — Les feuilles se récoltent vers la fin de l'été ou en septembre. On les monde et on les fait sécher a l'ombre. Comme ces feuilles ressemblent à celles du séné à larges feuilles, on les môle quelquefois frauduleusement ensemble dans un but de falsi- fication. Elles diffèrent du séné en ce qu'elles sont ordinairement plus grandes, plus minces, plus vertes, plus tendres, qu'elles ne sont pas rétrécies à leur base, et qu'elles n'ont pas à.leur extrémité cette petite pointe qu'on remarque au bout du séné obtus. _ [Propriétés chimiques. — Les folioles et les fruits du baguenaudier sont riches en tannin ; d'après E. Baudrimont, l'air renfermé dans les gousses contient moins d'oxygène que celui de l'atmosphère et beaucoup plus d'acide carbonique.]

Les feuilles du baguenaudier ont une saveur acre, nauséeuse ; elles sont purgatives,'ainsi que les semences. Boerhaave, Gesner, Garidel, Tablet, regardent ces feuilles comme pouvant remplacer le séné. Coste et Wilmet ont administré ce purgatif à la dose de 30 à 100 gr. en infusion dans 1 kil. d'eau, ayee addition de feuilles de scrofulaire et d'un peu de semence d'anis, a des pauvres de la campagne, dont plusieurs étaient atteints de fièvres in- termittentes. Ces malades ont eu constamment sept à huit selles abondantes, sans aucune fàligue. Ces auteurs lui supposent un effet tonique secondaire. Bodart dit avoir toujours employé avec succès la formule suivante : feuil- les de baguenaudier, 30 à 100 gr. ; racine verte de réglisse effilée, 30 gr.; semence de'fenouil sucré d'Italie, deux pincées ; faites infuser sur les cen- dres chaudes pendant une nuit dans 1 kil. d'eau; faites bouillir légèrement ie lendemain et passez, pour prendre le matin, à la dose de trois verres, à deuxà trois heures d'intervalle, pendant deux jours de suite. — Ce breuvage, il faut en convenir, est assez dégoûtant. Nous possédons des purgatifs indigènes qui ont sur le baguenaudier l'avantage de produire le même effet à une dose quatre ou cinq fois moindre. La tisane purgative dite royale, il est


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vrai, ne causait pas moins de répugnance et était néanmoins généralement employée.

On a proposé les gousses vésiculaires de cet arbrisseau comme succédanées des follicules de séné.

Les feuilles du baguenaudier, fumées, font couler une grande quantité de sérosités nasales.