Theobroma cacao (Pharmacopées en Guyane)
Noms vernaculaires
- Créole : cacao [kakao], caco [kako] (St-Georges).
- Wayãpi : walapulu.
- Palikur : waraβru.
- Portugais : cacau.
Écologie, morphologie
Petit arbre assez fréquemment cultivé [1] autour des habitations.
Collections de référence
Grenand 1044 ; Ouhoud-Renoux 25.
Emplois
Nous voici une nouvelle fois en présence d’une plante américaine mondialement célèbre. Outre les usages culinaires bien connus (en Guyane, on fabrique encore çà et là, spécialement chez les Palikur et à Saül, des bâtons de cacao), la graine de cacao est associée à diverses plantes par les Palikur pour élaborer un remède destiné à extraire les grosses échardes (cf. Chromolaena odorata, Astéracées).
Les graines des fruits immatures servent à préparer un remède contre le diabète et l’asthme : elles sont lavées, écrasées et préparées en décoction ; le résultat est une tisane verte absorbée pendant sept jours.
Chimie et pharmacologie
La composition des graines ou fèves est très complexe ; elles renferment 45 à 53 % de beurre de cacao dont les glycérides sont accompagnés de stérols (ergostérol, sitostérol, α et β-sitostérols, stigmastérol). On trouve également dans les graines de nombreux saccharides et acides organiques, un carbure d’hydrogène le n-nonacosane, une cétone, la méthylhepténone, des traces de vitamines D2, du coenzyme D, de l’hématine. Les composés phénoliques sont représentés par une coumarine, l’esculétine, des catéchols, des tanins catéchiques plus ou moins condensés, des flavonols (quercitrine), des leucoanthocyanes et deux pigments anthocyaniques, le galactoside et l’arabinoside du cyanidol, qui colorent en violet les cotylédons de la graine.
Deux alcaloïdes sont présents : la caféine (0,05 à 0,30 %) et la théobromine (1 à 2 %). Cette dernière substance est utilisée comme diurétique dans la pharmacopée (PARIS et MOYSE II, 1967 ; KARRER 1958, 1977, 1981).
Les feuilles renferment de l’acide gentisique qui possède des propriétés analgésiques et antirhumatismales. Elles contiennent également des acides phénols, des flavonols (rutoside, kaempférol), deux lencoanthocyanes et de la (-) épicatéchine. Les feuilles juvéniles possèdent en plus les deux pigments anthocyaniques présents dans les cotylédons (JACQUEMIN, 1971).
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- ↑ Il existe çà et là en Guyane des peuplements spontanés dans les bas-fonds forestiers, ainsi que d’anciennes plantations de la fin du XVIIIe et du XIXe siècles qui ont bien survécu, quoiqu'elles ne soient plus du tout entretenues.