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Onoporde (Cazin 1868)

Olivier
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Oranger


[704]

Nom accepté : Onopordum acanthium


ONOPORDE. Onopordum acanthium. L.

Carduus tormentosus acanthi folio vulgaris. Tourn. — Acanthium Matth. - Acanthium spina alba. — Carduus tomentosus. Off.

Onoporde acanthin, — onopordon acanthin, — onoporde à feuilles d'acanthe, — pet-d'âne, - chardon acanthin, — grand chardon aux ânes, — artichaut sauvage, épine blanche.

SYNANTHÉRÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE ÉGALE. L.


Cette plante bisannuelle est très-commune partout, dans les lieux incultes, le long des chemins, au milieu des décombres. Elle fait les délices des ânes, auxquels, suivant Pline, elle cause des flatuosités. Les vaches, les chèvres et les chevaux la négligent.

Description. — Racine grosse, rameuse. — Tige cotonneuse, blanche, creuse, cannelée, épineuse, haute de 1 mètre à 1 mètre 50 centimètres. — Feuilles cotonneuses sur les deux faces, bordées d'épines, présentant presque le même aspect que les feuilles de l'acanthe. — Fleurs purpurines, en capitules globuleux, quelquefois solitaires ou réunis deux à trois ensemble aux extrémités des tiges et des rameaux (juin-septembre). — Involucre à folioles lancéolées, aiguës. — Réceptacle nu, alvéolé. — Fleurons égaux, hermaphrodites, purpurins. — Fruits : graines anguleuses.

Parties usitées. — Toute la plante.

Récolte. — L'herbe s'emploie ordinairement à l'état frais. La racine, pour être conservée, doit être coupée par tranches avant de la porter au séchoir.

Propriétés chimiques ; usages économiques. — L'analyse chimique de l'onoporde n'a point été faite. Le réceptacle des fleurs et les tiges écorcées ont servi d'aliment. La racine jeune est également alimentaire. Miller assure que l'on cultivait autrefois plusieurs espèces d'onoporde dans les jardins pour l'usage économique, mais qu'on a cessé de les cultiver depuis qu'on s'est procuré de meilleurs légumes. - On peut retirer des semences, qui mûrissent promptement, une huile grasse assez abondante et bonne à brûler. 11 kilogr. de têtes de fleurs mûres et sèches donnent 6 kilogr. de graines à enveloppes très-dures, qui, par la pression à chaud, fournissent 1,500 gr. d'huile. L'onoporde est si commune qu'il serait facile de l'utiliser pour cet usage économique.

Les feuilles de cette plante, écrasées, ainsi que son suc, en topique, ont été vantées contre les ulcères chancreux de la face. Borellus dit avoir guéri par ce moyen un paysan qui portait un chancre aux narines. Stahl (in Murray) aurait obtenu le même résultat en quatorze jours contre un carcinome commençant de la face. Timmermann, au rapport de Goelick et de Rosse, a eu à se louer du même moyen dans un chancre qui avait déjà ravagé une partie de la face. Goelick[1] prétend avoir guéri de la même manière une femme qui avait un ulcère chancreux au cou, et un homme qui portait un carcinome hideux à la lèvre supérieure. Eller[2] affirme que le même remède lui a réussi chez deux femmes atteintes d'ulcère chancreux à la face, mais il observe que ce suc échoue dans le cancer du sein. Mœhring[3] l'a employé avec beaucoup de succès dans les ulcères chancreux des parties musculaires. Les affections dont nous venons de parler étaient-elles réellement des cancers ? Il est probable que non.

Poiret dit que la décoction de la racine d'onoporde est spécifique dans la blennorrhagie commençante.

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  1. Dissert. de onoporde carcinomatis, etc. Francfort-sur-l'Oder, 1739.
  2. Nüzliche und anserlesene Anmerkungen, p. 58.
  3. In litteris, septembre 1786.