Bourak (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Aristote. Les espèces en sont variées et les minerais nombreux, ainsi qu’il en est du sel ; certaines sont liquides et coulantes qui passent à l’état de pierres; d’autres sont à l’état de pierres dans la mine. Il en est de rouges, de blancs et de gris et d’autres couleurs. Le natroun UJrh.i, bien qu’il soit congénère du nitre ^j-j, a cependant des propriétés qui lui sont spéciales.
- Isiiak ibn ÀmrÂn. Le nitre compte beaucoup d’espèces. Il en est une espèce qui est appelée nitre d’Arménie et qui vient de ce pays. Il en est une autre que l’on appelle nalroun uj/^" et qui vient des oasis ejU-ijJI. Il en est deux variétés, un blanc et un rouge. Il ressemble au sel gemme, et sa saveur est mixte, saline et acide.
- Ibn Odafed. Quelques médecins en admettent deux espèces,’naturelle et artificielle. L’espèce naturelle, c’est le gemme, qui comprend deux variétés, arménienne et égyptienne. L’arménienne est préférable, mais on ne la rencontre pas chez nous. Elle comprend aussi deux espèces : l’une,- dite natroun, est.un sel pierreux tournant au rouge, d’une saveur saline mélangée d’un peu d’amertume, ce qui annonce un haut degré de combustion; il en est une espèce que l’on connaît sous le nom de nitre du pain ^,jj y*£, pour la raison qu’au Caire jmus. les boulangers le dissolvent dans l’eau et en lavent la surface des pains avant, de les soumettre à la cuisson, pour leur donner plus d’éclat et d’apparence. Le nitre artificiel est celui que l’on appelle chez nous natroun uj,,ki. C’est un sel cristallisé sous forme de fragments brillants. C’est avec ce sel, une dis solution de plomb ^oU^l %%, et de la soude J-5"que l’on fabrique le verre en les mêlant ensemble et les soumettant au feu. Il ajoute : Razès, dans son livre intitulé Introduction théorique w^*di J^^jU.1, dit qu’il y a plusieurs espèces de nitres : celui des orfèvres , qui est blanc, l’écumeux ^«Ny, qui est. le meilleur de tous et dont la couleur est d’un rouge terreux; un autre provenant du saule çjji- et un autre, qui est le teneur j^xj, dont on cache la fabrication.
- Dioscorides, livre V. Il faut choisir celui qui est léger, rose ou blanc, crible de trous comme une éponge. Tel est celui qui nous vient de Ferfouren Ligurie. (Nous rendons ici le texte arabe, qui diffère beaucoup du texte grec.) Quanta celui que l’on appelle afronilron yj ta^s-Ji, ce qui veut dire écume de nitre (et que certains pensent être le nitre d’Arménie), le meilleur est celui qui est très-léger, lamellcux, friable, de couleur pourprée et pareil à de l’écume et mordant à la langue. Il nous vient d’une ville appelée Magnésie L*-a.*.«, du pays de Carie L>jk-
- Galien, livre IX. Il existe une différence entre le nitre d’Afrique J-^J^I (jjjjr! (expression impropre par laquelle est rendu le grec aphronitron, comme si le sens d’aphro était Afrique au lieu d’écume), dit aussi nitre écameux ig<Xj) djjr?’ et l’écume de nitre (ij^\ *>vj. En effet l’écume de nitre est un corps léger qui a l’aspect de la farine de froment, de couleur blanche et ne ressemblant aucunement à la pierre d’Assos, qui est de couleur cendrée. Quant au nitre écumeux, il n’est point pulvérulent comme la farine, mais solide et compacte, et c’est ce corps que tout le monde emploie journellement pour se laver au bain.
- Dioscorides.
- Aristote. Le nitre est utile contre les écoulements de la matrice. 11 la dessèche et la fortifie quand elle s’est affaiblie.
- Massiiï. Le nitre, pulvérisé et répandu sur des cheveux grossiers, les amincit.
- Mohammed ibn el-Hassën. Le nitre est chaud et sec au quatrième degré. Il convient aux tempéraments flegmatiques.
- Hobeïch IBS el-Hassen. On fait entrer le nitre dans des pilules ‘ purgatives, des électuaires et des lavements. Sa dose, dans les lavements laxatifs, est de deux drachmes.
- Ishak ibn Amrân. Les frictions faites avec du nitre d’Arménie dans de l’huile de camomille provoquent les sueurs. Trituré avec du vinaigre de vin et employé en gargarismes, il fait tomber les sangsues. — Avicenne. Appliqué sur la peau, il attire le sang à l’extérieur et embellit le teint. Cependant il noircit la peau par excès d’action. En lotions, il est utile contre les teignes. On l’associe avec certains médicaments anthelminthiques et il expulse les vers. On peut aussi, en pareil cas, l’employer en frictions sur le ventre et l’épigastre en présence du feu. Cette propriété et d’autres encore établissent une différence entre lui et le sel. Il ne vaut rien à l’estomac, qu’il gâte. Son écume, associée au miel, est dépurative et apéritive. Il est utile en injections dans l’oreille contre la surdité.
- Razès. Pulvérisé, associé à la dose de deux drachmes à trois drachmes d’huile de jasmin et employé en frictions sur les organes génitaux, il les fortifie et provoque des érections intenses.
- Anonyme. Pulvérisé parfaitement, associé à du miel et employé en frictions sur la verge, l’aine et le périnée, il procure de fortes érections.
- Le Cherif. On en prend une demi-once que l’on fait dissoudre dans une demi-livre d’eau; on met sur un leu doux, et, une fois la dissolution faite, on ajoute quatre onces d’huile douce. On donne ce breuvage aux ouvriers qui travaillent dans les mines d’argent, quand ils sont pris de coliques. C’est un remède éprouvé.
- TiadoÛk. Le nitre d’Arménie se remplace par une égale quantité de nitre.
- BadîGHOras. A défaut de nitre, on peut le remplacer par moitié son poids de sel.
- Ishak ibn Amrân dit la même chose.
Le nitre des anciens différait du nitre des modernes; c’était un mélange de sels de soude où le carbonate prédominait. Quant au boarak des Arabes, on voit (ju’il répond non-seulement ou nitron des anciens, mais encore au cbrysocolle el au borax, connus loulefois sous d’autres noms où nous les retrouverons mentionnés.