Bezer el-kettân (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- ABOU HANIFA. Par bezer on entend la graine, habb, de toute plante; ce mot fait au pluriel bozour. Toutefois le mot bezer, étant spécialement affecté au lin, est devenu un des noms de cette plante. Il y a des gens qui prononcent ce mot avec un kesra et disent bizer.
- GALIEN, livre VII.
- Le même, au Livre des Aliments.
- DIOSCORIDES, livre II.
- ABOU DJOREIDJ. Elle est utile contre les ulcères des reins et de la vessie. Appliquée sous forme de cataplasme sur les abcès, elle en détermine la maturation. Prise après avoir été grillée, elle hâte la coction de la toux froide et humide. Prise à l’état cru, elle relâche le ventre.
- ET-THABEIRY. Appliquée sur les ongles, elle en fait disparaître les rugosités et les défauts.
- IBN MASSOUIH. Une de ses propriétés, c’est que, appliquée avec de la cire et du miel sur les ongles affectés de blancheur, elle les assainit. C’est là une propriété qui lui est spéciale. Elle active la production du sperme et convient dans les affections thoraciques.
- MASSERDJOUIH. La décoction de graine de lin, mélangée à de l’huile et administrée contre les ulcères des intestins, est d’une grande efficacité.
- RAZES, dans le Continent, dit que cette substance est excellente pour calmer la douleur et l’irritation.
- EL-ISRAÏLY. La graine de lin, mélangée avec du nitre et des cendres et appliquée sous forme de cataplasme, fait disparaître les verrues.
- LE CHERIF. Triturée, pétrie avec de l’eau chaude et appliquée sur la tète pendant trois nuits, elle est utile contre la céphalalgie fébrile et les inflammations. On la remplace par égale partie de fenugrec.
- EL-GHAFEKY. La graine de lin est détersive et maturative. Elle est salutaire dans les affections du poumon, prise à la dose de trois drachmes. Elle calme les douleurs à peu près à la manière de la camomille. Elle nuit à la vue. En cataplasme, elle hâte la maturation et la résolution des tumeurs. Elle est utile contre l’impétigo et les ulcères.
- L’AUTEUR. Ibn Ouafed (ibn wāfed), dans son Traité des Médicaments simples, donne la graine de lin comme chaude et sèche au premier degré. Il rapporte ce qu’en disent, les médecins, puis il ajoute : D’après MASSERDJOUIH, elle expulse promptement le fœtus et les eaux et, suivant El-Khouz (al-ḫūz), rien ne l’égale pour expulser le fœtus et provoquer l’écoulement des eaux.
- Pour moi, la graine de lin n’a rien de ces propriétés que lui attribue Ibn Ouafed d’après Masserdjouih et d’après El-Khouz, et voici comment il est tombé dans cette erreur. Il a copié le livre de Razès intitulé El-Hâouy (le continent). Dans ce livre, à la lettre caf, il est question du lin (kettân). On y expose les opinions de l’auteur et d’autres médecins jusqu’à la fin du paragraphe; puis le livre continue par l’exposition de ce qui a trait à un autre médicament, à savoir le kamâchîr (gomme qui ressemble à l’opopanax). Une citation est faite ensuite de Masserdjouih, et cette citation est précisément celle dont s’est emparé Ibn Ouafed et que nous venons de rapporter. Mais, en transcrivant le livre susdit (le Hâouy), Ibn Ouafed a oublié de transcrire la rubrique kamâchîr. Dès lors le discours s’est entaché d’erreur et les propriétés du kamâchir ont été attribuées à la graine de lin. Le chérif El-Édrisi, dans son Traité des simples, a suivi Ibn Ouafed et est tombé aussi dans l’erreur que nous venons de signaler.
Sérapion a partagé l’erreur dont parle Ibn el-Beithar, et nous trouvons dans son livre à l’article Graine de lin, deux passages de Masserdjouih et El-Khouz qui attribuent à cette substance des propriétés abortives ?