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Aframomum citratum (Fruitiers du Cameroun)

Vitex simplicifolia
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Aframomum melegueta
fruits séchés (D. Lema Ngono)


Aframomum citratum (Pereira ex Oliv. et Hanb.) K. Shum.

Pflanzenr. Zingib. 4, 46 : 214 (1904).

Synonymes

  • Amomun citratum (Pereira) nomen nudum.
  • Amomun macrolepis K. Shum.

Nom commun

  • Maniguette juteuse

Noms locaux

  • Bassa : mbongo mwel
  • Ewondo : mvonlo

Origine, distribution géographique et écologie

Aframomun citratum est une espèce de sous-bois de forêt guinéenne d’Afrique. Elle est distribuée en Guinée, au Nigeria, au Cameroun et jusqu’au Gabon.

Description

  • Herbe pérenne à rhizome souterrain ; tige atteignant 4 m de hauteur, rouge à l’état jeune.
  • Feuilles à pétioles d’environ 2 cm de longueur ; limbe linéaire-oblong, sommet acuminé, base arrondie et asymétrique ; ligule membraneuse, bifide d’environ 2,5 cm de hauteur. Inflorescences naissant à la base de la tige, sessile ou non, en épis globuleux capituliformes d’environ 7 cm de diamètre ; bractées rougeâtres, ovales, atteignant 6 cm de largeur.
  • Fleurs trimères ; calice tubuleux, coriace, obliquement tronqué, atteignant 7,5 cm de longueur ; corolle tubuleuse, 3-lobée, mauve ; labelle mauve, étalé, obovale à bords crispés, mesurant environ 7 cm x 5 cm.
  • Fruit : capsule ovoïde de 3 cm de diamètre, prolongée par le long tube persistant du calice.
  • Graines petites (±3 mm de diamètre), nombreuses, subglobuleuses, contenues dans une pulpe blanche.

Variabilité et conservation de la ressource

Il existe plusieurs espèces d’Aframomum dont Aframomum melegueta, A. pruinosum et A. citratum. La variabilité est de nature interspécifique. La variabilité intraspécifique n’est pas encore clairement établie. La présence des rhizomes souterrains donne aux Aframomun une capacité exceptionnelle de résistance lorsque les conditions du milieu deviennent hostiles. A cela, il faut ajouter la capacité des graines à conserver leur pouvoir germinatif sur une longue durée. Par ailleurs, les espèces d’Aframomum sont cultivées dans les champs ou dans les jardins de case pour leurs fruits comestibles et leurs multiples utilisations en pharmacopée traditionnelle. Par conséquent, la survie de cette espèce n’est pas menacée.

Agronomie

C’est une plante herbacée pérenne. Les fleurs sont hermaphrodites et les fruits sont des baies contenant de nombreuses graines. Cette plante peut se reproduire par graines. Dans ces conditions, la croissance est lente et l’entrée en production peut intervenir après deux ans. Elle se reproduit plus facilement par fragments de rhizomes avec ou sans tige et ne pose pas de problèmes particuliers de conservation. C’est pour cette raison que le mode de multiplication le plus connu est la multiplication par rhizome qui conduit à des plants vigoureux et à une entrée en production plus précoce. Les fruits arrivent à maturité en début de saison sèche et les tiges herbacées ainsi que les feuilles se dessèchent progressivement. Les rhizomes souterrains entrent en activité dès le début de la saison des pluies et régénèrent la plante.

Les écartements en plantation doivent être de 2 mètres entre lignes et 2 mètres entre plants sur les lignes (Danforth et al., 1997). Toutefois, ces écartements peuvent être augmentés ou réduits en fonction de la fertilité et des conditions d’irrigation du sol.

Utilisations

La graine est la seule partie utilisée de la plante. La graine d’Aframomum citratum est un condiment utilisé pour épicer les ragoûts et divers autres plats en pays Bassa au Cameroun (Vivien et Faure, 1995).

En pharmacopée traditionnelle, la graine est utilisée pour traiter la toux. Elle sert aussi comme agent épaississant dans les préparations médicinales (Laird, 2000). Comme autre utilisation, cette espèce fait office de « piment de sorcellerie » dans la phytothérapie des ethnies Bantous côtières du Golfe de Guinée (de Garine, 1998, cité in RAE, 2000).

Flux et circuits de commercialisation

On rencontre Aframomum citratum dans les marchés camerounais des provinces du Centre, du Littoral et de l’Ouest. Cependant, il se pose un problème sérieux au niveau de la quantification ; car il est toujours vendu en petits tas ou par unité et reste stocké pendant plusieurs mois sur les marchés avant d’être écoulé. Sunderland et al. (2000) rapportent qu’Aframomum citratum est l’un des PFNL les plus vendus dans les marchés de Bata, de Rio Muni et de Bioko en Guinée Equatoriale. Les informations obtenues sur l’exportation d’Aframomum ne distinguent pas les espèces. Ainsi, sans précision, dans les marchés de Kissangani et Beni en République Démocratique du Congo et de Libreville au Gabon, Aframomum spp. est exporté et vendu sur les marchés européens (Liengola, 2000 ; Yembi, 2000 et Tabuna, 2000).

Mécanismes de fixation des prix

Un fruit d’Aframomum citratum en 1997 se vendait entre 10 et 100 F CFA dans les marchés de Kribi et Ebolowa (Van Dijk, 1997).