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Parinari curatellifolia (Fruitiers du Cameroun)

Myrianthus arboreus
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Allanblackia floribunda
pied en fruits (O. Eyog Matig)


Parinari curatellifolia Planch. ex Benth.

In Hook., Niger Flora : 333 : (1849)

Synonymes

  • Parinari chapelieri Baill.
  • Parinari curatellifolia ssp. mobola (Oliv.) Graham
  • Parinari gardineri Hemsley
  • Parinari mobola Oliv.

Noms locaux

  • Baya : kwi, toukouli, tekwi
  • Foulfouldé : goro soulabe
  • Haoussa : gahouassa, gwandja kousa, roura
  • Koma : sèppo
  • Mboum : poubar
  • Mofou : mangayax

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce d’Afrique tropicale, dans toutes les savanes et forêts sèches au Sud du Sahara, du Sénégal au Soudan et en Afrique du Sud dans le Transvaal. Au Cameroun, elle se trouve essentiellement depuis la falaise nord de l’Adamaoua jusqu’aux environs de Garoua ; à l’Est, elle descend jusqu’à Bétaré-Oya et à l’Ouest vers Wum.

Description

  • Arbuste ou arbre atteignant 20 m de hauteur et 40 cm de diamètre ; cime arrondie ; fût et branches tortueux et jeunes rameaux lenticellés ; écorce noirâtre, rugueuse, découpée en écailles plus ou moins rectangulaires, tranche dure, épaisse, rouge, plus claire vers l’intérieur.
  • Feuilles simples, alternes, persistantes ; limbe elliptique à elliptique-oblong, atteignant 15 x 9 cm, coriace, face inférieure grisâtre finement pubescente ; pétiole court mesurant 0,5-1 cm, garni de 2 petites glandes vers le milieu.
  • Inflorescences en panicules atteignant 20 cm de longueur, densément pubescentes, grisâtre argenté.
  • Fleurs blanchâtres, petites (6 mm), hermaphrodites, pentamères ; calice à 5 dents velues ; pétales subspatulées ; 7-8 étamines.
  • Fruits : drupes subglobuleuses à ellipsoïdes, environ 35 x 25 x 20 mm, jaunes puis brunâtres, verruqueuses, charnues, renfermant un noyau épais très dur.

Variabilité et conservation de la ressource

La plante doit être protégée contre les feux de brousse. On note la présence des pieds dans les jardins de case dans certains villages. La promotion de la culture de l’espèce pourrait réduire la pression exercée sur sa population naturelle.

Initialement classée parmi les Rosacées (Dalziel, 1937), Parinari curatellifolia se classe aujourd’hui dans la famille des Chrysobalanacées. Les espèces voisines sont Maranthus polyandra et Neocarya macrophylla.

Agronomie

Le taux de germination est très faible (30 %). Cette espèce émet naturellement des drageons, d’où sa multiplication par bouturage de racines. La germination est lente et peu abondante. Les noyaux doivent être traités préalablement : traitement à l’acide ou à l’eau chaude.

Utilisations

Parinari curatellifolia donne des fruits comestibles par l’homme. Riche en vitamines C, la pulpe savoureuse est mangée crue ou fermentée (boisson alcoolisée).

Dans sa globalité, la plante se prête à diverses utilisations médicinales. Les racines sont efficaces dans le traitement des caries dentaires, de l’aménorrhée, du paludisme et des otites. L’écorce et les feuilles sont utilisées dans le traitement des fractures et des morsures de serpent. Parinari curatellifolia intervient aussi dans divers rites magico-religieux : rites de chasse, mauvais esprits (Arbonnier, 2000). La graine est oléagineuse et les feuilles produisent une teinture rouge.

Le bois est résistant aux insectes et aux termites ; il est grandement sollicité en menuiserie et en construction. Il est utilisé dans la fabrication des poteaux, des manches d’outils, des mortiers et des pirogues. Le bois est un excellent combustible de même que son charbon. L’arbre est important pour son ombrage et est aussi utilisé comme plante mellifère. (Arbonnier, 2000 ; Ruffo et al., 2002).

Niveaux de production

Wilson (1989) classe Parinari curatellifolia en tête des essences fruitières les plus importantes des zones communales de Runde en Zambie. L’espèce fait partie des arbres fruitiers que les populations préservent dans les régions peu peuplées de Zambie à l’instar de celle du Nord. Les populations utilisent également cette espèce comme fourrage pour le bétail (Packham, 1993). Les fruits de Parinari curatellifolia sont commercialisés sur les marchés locaux au Burundi (FAO, 1999a).

Potentialités et contraintes

Parinari curatellifolia est un arbre fruitier exotique inclus dans des systèmes plus intensifs, y compris dans les plantations sur butte herbeuse (Rocheleau, 1987 cité par Packham, 1993). D’après les travaux de Simons (1997), Parinari curatellifolia est classé parmi les dix premières espèces concernées par la domestication au Malawi.