Chobrom (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Dioscorides, livre IV. La pityuse, Ul^là.o, est une plante que l’on considère comme une congénère de la cyparissios, et on la range parmi les euphorbes. Elle a une tige longue de plus d’une coudée, très-noueuse, portant des feuilles aiguës, pareilles à celle du pin (u^L**, -c»TVs)rLes fleurs sont petites et de couleur pourprée, le fruit large et de forme lenticulaire. La racine est blanche, épaisse et remplie d’un suc laiteux. Dans certains pays, cette plante atteint de fortes proportions.
- Galien, livre VIII.
- Hobeïch ibn el-Hassan. Elle est chaude au troisième degré et sèche à la fin du second. De plus, elle est astringente et âcre. Quand on la prend sans préparation, on éprouve de l’astringence aux gencives, à la gorge et à la partie de l’œsophage qui avoisine la base de la langue. Les anciens l’employaient dans les purgatifs, et ils trouvaient qu’elle a des inconvénients pour les individus chez lesquels domine la chaleur, et que son usage entraîne le plus souvent des fièvres. De plus, elle ne vaut rien aux sujets affectés d’hémorrhoïdes ; elle dilate et relâche l’orifice des vaisseaux hémorrhoïdaires. En effet, ces veines ont des origines lâches et tuméfiées ; quand elles subissent l’astringence et la sécheresse de la pityuse, leur dilatation et leur lâcheté s’accroissent. Elle agit ainsi par les deux propriétés que j’ai signalées et par son action laxative. Il en est de même des laxatifs qui sont astringents et acres, comme le mézéréum, qui a les mêmes effets. Quant aux médicaments qui sont astringents et resserrent le ventre, tels que le gland, la châtaigne, les raisins secs, l’écorce de grenades, le tharathiih, la gomme, la noix de galle, la graine de myrte et autres succédanés, ils agissent d’une autre manière que la pityuse, ils coupent le dévoiement, resserrent les vaisseaux et en arrêtent l’écoulement de sang. Quand la pityuse est rectifiée ainsi que nous le dirons, elle est d’une efficacité manifeste. Ainsi elle suscite l’évacuation des sétosités citrines, elle calme les coliques, évacue l’atrabile, la pituke, grossière des articulations, c’est-à-dire les humeurs crues. La meilleure pityuse est celle qui est rouge. * légère, sous forme de fragments pareils à des copeaux tortillés ; son écorce est mince. Quant à celle qui a des caractères différentsT qui est grossière, d’un rouge peu prononcé, qui se cosse difficilement, à cause de sa grosseur, et qui, une fois cassée, laisse voir quelque chose comme des filaments, c’est la pire de toutes. Celle de Perse est la plus mauvaise, Voici comme on rectifie la pilyuse : on la fait macérer pendant unjjour et une nuit dans du petit-lait. Il ne faut pas l’y laisser plus longtemps, sous peine d’enlever la vertu qu’elle a d’évacuer les humeurs peccantes. Pendant ce jour et cette nuit, on changera le lait deux ou trois fois. Celte préparation lui enlève beaucoup de son astringence et de sa sécheresse. Alors on la mélange avec les médicaments qui lui conviennent, comme l’anis, le fenouil, le cumin du Kermân, le turbith, le myrobolan. Bien que certains autres médicaments aient de l’astringence, ils tempèrent l’âcreté de la pilyuse, ayant une constitution plus convenable et plus salutaire au corps. Ils agissent comme évacuant et comme tempérant son âcreté. Si l’on veut traiter des individus affectés de coliques causées par des flatuosités grossières ou par de la pituite, on l’associe à du bdellium de la Mecque, du sagapenum et de la gomme ammoniaque, et on administre sous forme de pilules. Si l’on a affaire à des sujets affectés de sérosités citrines, d’engorgements ou d’obstructions, après l’avoir retirée du lait et desséchée, on la fait macérer trois jours et trois nuits dans du suc extrait de-chicorée, de fenouil et de morche’, et clarifié, puis on la fait sécher ; ensuite on en prépara des pastilles avec un peu de sel indien, de turbith, de myrobolan, ce qui donne une préparation excellente. Quant au suc de cette euphorbe, il ne vaut rien et je n’en approuve pas l’usage. Des médecins ambulants, pour ne pas en connaître les propriétés, ont tué bien du monde en l’administrant. La dose de l’euphorbe rectifiée par l’addition de médicaments tels que ceux que j’ai indiqués, est de deux à quatre daneks, suivant la force de l’individu.
Il s’agit de l’Euphorbia pityusa. Sontheimer s’est mépris en rendant le mot ti*^SSj^’ par Heracleum gummiferum. Le tarathîth ou autrement le tharthouth est un cynomorium.