Eryngium (Rolland, Flore populaire)
Eryngium campestre
- centumcapita, eryngium, erynge alba, latin de Pline.
- cardus onarinus, latin de Dioscoride, Stadler.
- cardopanis, cardopanus, carda rotundus, eringius, eringia, eringio, eringua, panis calidus, cardo-pane, panis candidus, l. du m. â., Goetz.
- iringion, nux agrestis, secacul, setacul, l. du m. â., Mowat.
- iringus, capitulum, inguinaria, inguinalis, l. du m. â., Dief.
- yringus, centum capita, l. du XIIIe s., Matthaeus Silvaticus.
- ancusa, calicatrippa, lat. du m. â., Schmitz, Miscell. tiron., 1896, p. 66.
- calcacrepa, saliunca, l. du m. â., Du C.
- centumcapita alba, astaraticon, anc. nomencl., De Bosco, Lum., 1496.
- panis caldus, anc. nomencl., Arnoul, 1517.
- eryngium campestre, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- iringe, f., franç., du XIVe s., Dorveaux, Antid.
- erynge centeste, f., franç., Philiatre, 1555, p. 133.
- chardon à cent testes, franç., Duchesne, 1544 ; Molinaeus, 1587.
- chardon cent testes, franç., Fayard, 1548.
- cent testes, franç., Duchesne, 1544.
- herbe à cent testes, fr., Œuvre de Gallien trad. par J. Massé, 1552.
- chardon testu, m., anc. fr., Junius, 1577, p. 95.
- panis calide, m., pain de caulde, m., anc. fr., Arnoul, 1517, fet 20, v° et fet 22, v°.
[192]
- panisscaoutt, m., Saint-Pons (Hérault), Barthès. (C-à-d. pain chaud, parce que lorsqu’on empoigne cette plante avec la main, elle vous brûle comme si on prenait un pain chaud sortant du four.)
- panicault, m., panicaut, m., franç., Gesnerus, 1542 ; Duchesne, 1544 ; Philiatre, 1555 ; Linocier 1584 ; etc., etc. — provenç., Solerius, 1549. — Montpellier, Magnol, 1686.
- panicaoutt, m., (Aude), A. Mir, Cansou de la lauseto, 1900, p. 190. — Tarn-et-G., Lagr.
- panicaou, m., provençal, languedocien.
- panicao, m., Mayenne, Dottin.
- panitchiaou, m., Marvéjols (Lozère). c. p. M. Ed. Edmont.
- panétchaou, m., Châteaufort (B.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- panica, m., Saint-Georges-des-Groseilliers (Orne), r. p.
- panical, m., pounical, m., pouonical, m., ésponical, m., éspounical, m., Aveyron, Vayssier.
- pòn cal, m., Saint-Germain (Lot), Soulié.
- canipaou, m., env. de Carcassonne, Laffage.
- paincault, m., franç., Junius, 1577, p. 95.
- pàn caoutt, m., Pays d'Albret, Ducomet.
- panchault, m., dauphinois, Solerius, 1549.
- pain chaud, m., Char.-lnf., r. p.
- pouin chaou, m., Pamproux (Deux-S.), c. p. M. B. Souché. — Anjou, Desv.
- pò caou, m., Autoire (Lot), r. p.
- gâtiau chaud, m., Centre, Jaubert.
- chaode fouace, f., (= galette chaude), Mayenne, Dottin. — M.-et-L., Sarthe, Montesson.
- fouace, f., env. d'Alençon, Letacq.
- chardon chaud, m., anc. fr., Brantôme, Œuvres, éd. Lalanne, X, 193.
- aspina cals, f., Arles-sur-Tech (Pyr.-Orient.), c. p. M. Ed. Edmont.
- caou, m., MezaI (B.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- èchadre, f., Gaye (Marne), Heuillard.
- cardron, m., Seine-Inf., Joret.
- kèrdone, m., Oise, Graves.
- çourdogno, f., Laguiole (Aveyron), r. p.
- hôssi, m., Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot.
- chardon'rô, m., Tavaux (Jura), r. p.
- écharde blanche, f., Aube, Des Etangs.
- tsardon blan, m., Bourg-Saint-Maurice (Savoie), r. p.
- cardoun dé vigna, m., Nice, Risso.
- calcatrepe, f., franç., Duchesne, 1544.
[193]
- caulquetrape, f., anc. fr., Brohon, 1541.
- caga trépa,f., Laroque-des-Albères (I*. -Orient.), CABRVut:.
- chausses trapes, f. pi., anc. franç., J. Camus, Livre d'h.
- broc càmpaoU,m,, Auterrive (Gers), Almanach de la Gaiti\, VMi. p. ilL
- tsarpal grato-tioul,m., Brive (Corrèze), Lép.
- chardon cornuiiô, m., Sementron (Yonne), r. p.
- échardon cornëriô, m., cofmuyô, m., Varz,(Nièvre), JAUjitifvr.
- picOf m. pi., Côte-d'Or, Royer.
- pique à Vâne, f., Centre, Jaubert.
- chardon roulant f m., franç., D'Auvergne, Secr. de mMûc, îiUiH ; 1>k HlèGNY, 1688; etc., etc. (En automne, la lige dissuclMn- au ûvhuMe ûû pied et roule dans la campagne au gré du vent.'i
- cardon roulant, m., Eure, Seine- In f., Joret
- cardon rôlan, m., Bernières-sur-Mer (Calv.), r. p.
- chardon rolant,m., chardon Roland, m. fr., Louisf Uo» iir;n(H?i, iin\ df secrets, 1635, p. 69; Barlet, Cours de ch,mtt, IIkh ; VAU.tiT, 1665; etc., etc. (Par fausse étymol. pop. on dtinï ijiio c'ujst lo t'/mrdon de Roland.)
- chardron roulan, m., Marne, c. p. M. A. Guillaume.
- sardon rolan, m., sardon étréla, m., Chambéry, Coi. la
- erho roulàn, m., Saint-Pons (Hérault), Barthès.
- chardan roulô, m., Talmont (Vendée), c. p. M. Ed. EiïMiai'.
- ëchardon couran, m., env. de Châteauroux (Indre), r. \\.
- cartl corrédor, m., Pyrénées-Orient., Companyo.
- chèdion trin-nan, m., Orchamps (Jura), r. p.
- roule-vent (=qui roule auvent), m., Vendômois, MAîm-xuiiur.
- vacabon (= vagabond), m., La Motte-Beuvron (Loir-eunh, i, c* \k
- chardon levraut, m., franç., Fdretière, 1708. — Vi,nles 'loIr-i'L-Uhcf). r. p. — Montargis (Loiret), r. p. (Ce chardon çmuîiso \\iiv !(* Vi'nl liîn- semble à un lièvre qui court ; j,ai moi-même vu sokivtnL mon tûïmi poursuivre ce chardon jusqu'à ce qu'arrivé au|ni', il i,i'it Èi,uoimu T?on erreur.)
- chardon levrot, m., chardon levron. m., franç, du xis" ,., (yn\iy¥.M\ Arttidot,, p. 53.
- lième de Champagne, m., ouest du dép. de l'Indre, Jai rmni
- échardron de Champagne, m., Le Chesne (Ardennes;, v ji. \\, \. Gi iLi \\m,
- eardron enragé, m., Ouville (Manche), r. p.
- fsardoM nec/i' (= chardon nice, c.-à-d. fou, sauvagei, m, Hn,ykilc liuntal), r. p.
- cardon asnin, m., anc. fr., E. Martin, Romande Reihul 18,2, f, lï.
- cardoun d*aié, m., Tarn-et-G., c. p. M. G. Lalanne.
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- ckardQn tMn£, m., fran,is.
- cordobal ifasf, m.t Cnmpagnac (Ave,ron], r. p.
- lionîou (Ta-me, m., Moustier-Veniadour (Corr.), r. p.
- pdn iilàn fVa-kê, m.. Le Vigan, Aticliiite (Gard), Vig. ; RouG. — Montpellier, Lon, [Li, âiièfi iii\ sont itè'i friands.)
- yàn iVazè, îti., cardoun à bourre., ni,, Forcalquier, c. p. M. E. Plauchud.
- fouasss à Vâne, t., Anjou. DÊSvAtix.
- Qroitin d*dne, m., Chenova (CiUe'<rfirîj r. p.
- charpëiètiss, f. pï., Pruiui,(Marn**). c. p. M. A. Guillaume.
- céiè bec dé curé, m., Gomliiii Gers), i, p. M. H. Daignestous.
- cîouco, tj loiiltmsttiïiH, Todhnon. — Lauraguais (H.-G.),c. p.M. P. Fagot. —
- énv. de MontanbaDf c. p« M. B. Sarrieu.
- cfGUCOi f.i Montagne-Noire (Aude), e, p. M. P. Calmet.
- coven, m., Saint- Pries 1 ([sére), c. p. M, Ed. Edmont.
- boutitjù, ni., Les Aino,neâ (NEèvtë), Jaubert.
- bokias, Aveyron, Vayssieh-
- ctiou bli-ouk, m. 4 Chomérac (AnJài,ht,, r. p.
- tmtxamif, T pi , Arvert Chai -Inf,), r. p.
- ërkche, (., Atijon, Des,aux. (ynarid on le saisit sans le vouloir, on est obligé (le le r,Uicher.)
- voles-coudreiies, T. pL, Villez-sDus-Bnilleul (Eure), Joret.
- tjotjfiUdou, m., Sûlignac-Siir-L, [ H.- Loire), c. p. M. Ed. Edmont.
- pikou guen ( = plquaDts blancs), breton de l'île de Sein, c. p. M. H. Le CAIîGLIET,
- C4triio cortfitor, espagnol, Fucnsti/s, I.W.
- êxpinacalf unt,ilan, Povio, 15âl>.
- ûart panical, cataK de Val I de I,anaj Vayreda.
- checâcQul, arabe. Dozy, Gloss,
« Mieiilx k,nt vauldiovt se l'iMter le cuî au panicault que de perdre ainsi le temps à disputer, ,HaûEUis. Pantagr., 1533, chap. xxxiii.
« Vn jour, un tailleur se trouva face à face avec un chardon roulant ; ne sachant à quel animal il avaiL à faire, il était bien embarrassé. Finalement il ini dit ; Situ amnces. Je recule; si tu recules, f avance. » CroLelles (Indî-e-et- Loire), r. p* — Sur le panicaut qui en roulant effraye dee armées, voir ; A. Paré, édition Malg., III, 751.
« La chèvre ajanl dû J'eryngium ovj chardon à cent testes en la bouche, mené tout le Iroupaan où elle veut... » xviip s. A. de Montchrétien. Traicté déconofttiej éd. Funck-itrent., 1889, p- 256.
[185]
« S'aucun porte la racine des yringes, il ne craindra point les nguat, de l'ennemi (1). Si on met dessoubz les vesteniens tVna, demoaîade La- dicte racine, Tennem,confessera qu'il ,est et s'enfuira, j» ârkoïîl, 1517, fe' 6i, recto.
« Pour guérir les bestiaux malades, il faut les piquer ,vec du churdon roulant, cueilli le jour de la Saint-Jean, avant Taurore. i» Tumas,, Traité d. superst,, 1697, I, 298.
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(1) Les embûches du diable.
Eryngium maritimum
- eryngium maritimum, eryngium marinum, glycyrrhiza spinosa. anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- capitulum maris, anc. nomencl., J. Davies, 1632.
- panicault marin, franç., Cotgrave, 1650.
- panicaou dé mar, m., Arles, Laug. — Montpellier, Planchon.
- cardon de mé, m., cardon panaché, m., Manche, Joret.
- cardon de banque, Guernesey, Métivier.
- chou de Madame d'Agon, m., Coutainville (Manche), Joret. (Ainsi appelé parce que la femme d'un seigneur d’Agon demanda, en arrivant sur la plage, si c’était un chou.)
Un remède employé contre les maux de dents peut être qualifié d’héroïque : il consiste dans la mastication prolongée d'une plante amère et armée de piquants que le patient ne doit pas voir, afin de ne pouvoir la reconnaître plus tard, mais qui n'est autre que l’Eryngium maritimum. On comprend dans quel état se trouvent, sans tarder, le palais et la langue du malheureux. C'est une véritable torture. Elle prend fin seulement lorsque le sorcier a répété neuf fois l’oraison suivante :
- Santez Appolina beniget,
- Diouz boan-dent hor prezervet.
- C'houi poa eun tad dinatur
- Hen doa great d'ehoc,h soulfr heb skrupul,
- En eur donna d'ehoc'h ho tent,
- Hini hag hini, tout diouz renk.
- Grit ma teuï va foan da galmi
- Ha me a bromed o*ch enori.
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Trad. — « Sainte Appoline bénie, Du mal de dents préservez-nous. Vous aviez un père dénaturé Qui vous a torturée sans scrupule, En vous arrachant les dents Une à une, toutes à la file. Faites que ma douleur vienne à se calmer Et je vous promets de vous honnorer. » Basse-Bri,t., Sauvé (dans Rev. celt.,VI, 73).
Eryngium alpinum
- Br,ngium Hœruleum, eryngium amesthistinum, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- îsérdon hlhU,m., vaudois, Bridel.
- Uèrdan hènit, m., bi tsérdon (= beau chardon), fribourg., Savoy.
- réji'na déy' pra, f., réy'na déy' Alpa, f. , Larche (B.-Alpes), Honnorat.