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Lavandula (Rolland, Flore populaire)

Révision de 24 janvier 2021 à 18:11 par Michel Chauvet (discussion | contributions) (Lavandula spica)

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Rosmarinus
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Scutellaria


[Tome VIII, 194]

Lavandula

Lavandula (genre) (Linné). — LA LAVANDE.


  • lavandula, lavendula, lovendula, livendula, lavandaria, l. du m. â., Dief. — hirculus, rosmarinum coronarium, anc. nomencl., Dodoens, 1557.
  • lavande, f., lavende, f., lavandier, m., anc. fr. — lavànda, lavàndo, labàndo, laouàndo, lèvando, lèvande, nëvande, lèvonde, lavèndo, lavinde, labànto, lavante, lovante, lévante, avande, èlvante, lavènto, lavinte, lavane, f., lavèn’, f., en div. pat. — lavade, f., Somme. — lavôde, f., Ille-et-V. — lavabé, m., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p. — levenque, f., anc. fr. — lavanche, f., anc. fr. ; Oise. — lavange, f., Aisne. — lavàndro, f., provenç. — lobàndo, f., lobùndro, f., alébàndro, f., bàndo, f., bòndo, f., bounto, f., Aveyr. — louàndra, f., Larboust (H.-G.), Sacaze. — lavàndré, masc., Corrèze, Dordogne. — lavandre, m. ou f., anc. fr. ; Char.-Inf., Suisse rom. — lavrande, f., anc. fr., Loir-et-Ch. — dévèndro, f., Ampus (Var), r. p. — révéndora, f., mentonais, Andr. — lévandorô, masc., Tavaux (Jura), r. p. — abrànle, f., abrànde, f., Landes. — bardo, f., Laguiole (Aveyr.), r. p.
  • léliônë, f., Chomérac (Ardèche), r. p.
  • liozane, f., sacré, m., Marensin (Landes), c. p. M. V. Foix.
  • gôme, f., wallon, Grandg. [d'après une communication verbale que je crois sans valeur. Les formes wallonnes sont : lavindje, f., lavinde, f., dès-avintche (chute de l’l), f. pl., des navintes, f. pl. — J. Feller].
  • barbe de bouc, lavendule, franç., Duchesne, 1544.
  • ärb aux laveuses, f., env. de Cerilly (Allier), c. p. M. Ed. Edmont.
  • fleur de reine, Marquion (P.-de-C.), r. p.
  • gants bleus de la Vierge, Saint-Georges-des-Gros. (Orne), r. p.
  • toute-saine, franç., Lobelius, 1591.
  • lèrbiè, m., Ballon (Sarthe), r. p.
  • tièru, m., Cervant (Haute-Sav.), r. p.
  • tchabouruéyo, f., L'Argentière (Hautes-Alpes), r. p.
  • moutýé, m., Salelles (Loz.), r. p. (?)
  • san-djyouan’, m., Fontan (Alp.-Mar.), c. p. M. Ed. Edmont.
  • livanta, roumain.


Toponomastique. — Le Serre des Lavandes, loc. de la Drome, Brun-Durand.

  • Le Lavandou, loc. près Bormes (Var).


[195]

« Gris de lavande, gris lavandé = nuance du gris. » Instruct. p. la teinture, 1671 ; Savary, 1741. — « Lavendblau = bleu de lavande, bleu violet pâle très clair avec un peu de gris bleuâtre, » allemand, Beurard.

Le peuple fait avec les fleurs de lavande infusées dans du genièvre ou de l'eau-de-vie un parfum très apprécié, que Forir nomme êwe di lavinde. — J. Feller.

« Lict dont les draps, comme on demande,
Sentent la rose et la lavende. »
Docum. de 1539, Rec. de poés. franç.,
1857, VI, 246.

« Les ménagères de Rouen et des environs mettent de la lavande tressée en forme de petites fioles dans le linge de la lessive. » Sidredoulx, Tracas de la foire, 1869, p. 27, en note.


Langage des fleurs. — « La lavande symbolise l'orgueil. » J. Boisse, Descr. d'un médicament, 1619, p. 24. — « La lavande symbolise la méfiance parce qu'on croyait autrefois qu'elle servait d'abri au serpent. » Belgique wallonne, Wallonia, 1899, p. 21 ; France, Leneveux, 1837. — « La lavande signifie travail..... la lavande cottonée = vous parlez trop..... L'aspic = amendez-vous.... La feuille d'aspic = trop court me tenez. » Traité curieux des couleurs, 1647, p. 66 et p. 75.


Dans son numéro de mai 1909 la Revue Alpine de Lyon a publié, pages 187-196, un intéressant article sur la lavande par M. L. Lamothe, de Grand-Serre (Drôme). Nous y apprenons que « la lavande pousse d'elle-même dans les zones incultes de dix-neuf de nos départements ». Suit la liste. « Nous lui devons beaucoup dans les communes pauvres du Sud-Est, nourries par le troupeau, de là, l'affection que nous avons pour elle et ce mot très juste : bonne baïassière vaut mieux que champ de blé. » M. Lamothe cite, à cette occasion, une lettre provençale que lui a écrite Mistral après la publication de son propre livre : Lavande et Spic. — L'article de la Revue Alpine traite des variétés, de la distillation et de l'essence. — H. G.


[196]

Lavandula spica

Lavandula spica (Linné). — LA LAVANDE EN ÉPI.


  • spicanardus [1], nardus, nardus spicatus, pseudonardus, pseudonardus mas, nardus major, nardus celtica, nardus gallica, nardus romana, nardus italica, spicanardus germanica ; lavandula mas, lavendula major, lavendula massiliensis, l. du moy. âge. — golgemma, nomencl. du XVe s., J. Camus, Op. sal., p. 72. — flos divæ Magdalenæ, anc. nomencl., Bauhin, 1591.
  • narde, masc., fr., Duchesne, 1544. — nard bastard, lavande masle, espic, m., aspic, m., spique, f., espie, f., spic romain, m., spicaire, f., spiquenard, m., lavande romaine, anc. fr. — spik, éspik, aspik, uspik, ospik, aspëk, aspitt, éspitt, éspritt, éspiss, éspi, ahpi, aspi, spi, épi, en divers patois.
  • Aspic ou Espic en Béarn. Les pharmaciens en composent une décoction parfumée que les jeunes filles de la campagne ne manquent pas d'acheter le jour du marché.
  • Espic ou Espi, dans le Gers, employé par d'Astros, poète du XVIe siècle.

Un village du canton de Sauveterre (B.-P.) portait le nom de Spiis, Aespiis, Espiis (XVIe s.), Espis (XIVe s.), aujourd'hui réuni à Athos, L. Batcave.

  • spicanard, m., lavande mâle, f., franç., Cariot [Ed. Edm.].
  • spinioustë, f., Chomérac (Ardéche), r. p.
  • éspighétt, m., Gard, Hérault. (On en vend dans les rues à Montpellier avec ce cri : L'éspighétt Pér métré dins lou cabinétt.) — éspighétt-frigoula, masc., Saint-Georges (Hér.). — frigoula, f., Montpellier. — frigou, m., B.-Alpes. — firiglou, m., Thorame (B.-A.), Honn.
  • cabélhètt (= épillet), Vallée de Baretous (B.-P.), Lespy.
  • badafo, f., Gard, Ardèche, Drôme. — badassa, f., bàyassa, f., dauphinois. — bayassò, f., Veynes (H.-Alp.), c. p. M. Ed. Edmont.
  • lavan, breton.
  • spica à dossu, spica di Franza, sicil., Cupani, 1696.
  • lavanda, lavèndola, erba lavandaia, vanda, spica, spico, spigo, ispigula, spighetta, spigoncia, spicanardo, spicaddossa, spicandossa, tunet, archemissa, saponella, dial. ital. — puzèma,

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  1. Il s'agit ici de la lavande considérée comme un succédané européen du véritable spicanardus qui est une plante exclusivement orientale. Cette dernière était appelée au moyen âge nardus indica.


[197]

Sardaigne, Cara. — lafander, lafranda, fandra, romanche. — spija, roumain. — espigol, esprigol, barballò, catal. — esprego, galicien. — espliego, alhuzema, lavendula macho, falso nardo, espagn.— alfazema, portug. — belarcheta, esplika, ipsillikua, basque.
  • saliunke, seliunk, lavendele, lavander, lofengele, laubangel, anc. h. all. — spicke, aspik, spicket, gespick, balsam-ächer, zöpfli, kafendler, fanderli, vanseli, dial. all. — Marie-Magdalene kraut, all., Bauhin, 1591.
  • lauendre, anglo-sax. — naps, neps, cheshire.
  • al khouzéma, arabe, Ibn-Beithar ; Dozy.
  • liniz, cischinzariz, langue inconnue dans le pays de Wiesbade, au Xlle s., Descemet.

Un terrain couvert de lavande aspic est appelé : éspighèdo, f., éspliglèdo, f., éspigoulié, m., éspigourié, m., Provence, Mistr.

« Esfoulissà coumo uno bodafo = ébouriffé comme une lavande. » Ardèche, Rev. de philol. franç., 1890, p. 137.

« Brulà coumo d'espi = brûler facilement comme de la lavande (sèche). » Cévenol, D'Hombres. — « Les enfants parcourent les rues, la veille de Noël, en brûlant des javelles d'éspi. — Provence, Avril.

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[Les compléments qui suivent viennent de Additions et corrections du tome 8 (Rolland, Flore populaire)]

[214]

p. 196, spligum, lat. du m. â. - san Gioan, Nice, Colla.

p. 190, lavand, lavénd, levant, bret., Ernault, Gloss. moy. bret., 354 [E. E.].

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Lavandula latifolia

Lavandula latifolia (Villars).


  • nardus minor, pseudonardus fœmina, lavendula minor, lavendula fœmina, anciennes nomenclatures.
  • levenque menuete, f., anc. fr., God., s. v° livesche. — lavande femelle, aspic femelle, franç.


Lavandula dentata

Lavandula dentata (Linné).


  • alhucema rizada, espagn. — gal-landa, catalan.


Lavandula stœchas

Lavandula stœchas (Linné). — LA LAVANDE COTONNÉE.


  • στοιχάς, grec. « In Stichadibus insulis olim serebatur. » Cordus, 1561. — astodylus, astoukhodos, latin, Bonnet, Plantes médic. de Dioscoride, 1903. — sciobelina, lat. de Dioscoride publ. par Stadler. — stica oraica, græganicæ, l. du IXe s., Ed. Bonnet.


[198]

stichas, arabica stichas, anc. nomencl., Cordus, 1561. — stœchas, stœchas arabica, stœchas purpurea, anc. nomencl., Bauh., 1671. — stœchas officinarum, nomencl. de Miller.
  • stecados, m., stœchas, m., stichade, m., steca, m., stœchas arabique, m., anc. fr. — èstacado, f., Gard. — kéýrélé, m., Nice, Var, Vaucluse.
  • morranilh, m., provençal des bords de la mer, Solerius, 1549. — mourréniéou, m., provenç., docum. de 1605, Joret (dans Rev. d. l. rom., 1894, p. 441.)
  • éstamouss, m., Hér., Aude. — tamouch, m., Hér. — timouss, m., Pyr.-Or.
  • cassidoune, f., Guernesey.
  • èrbo tàyènco, f., provençal.
  • lavande cotonnée, f., franç., Traité cur. des couleurs, 1647, p. 75 ; E. Rolland, Rec. de chans. pop., IV, 67 ; etc., etc.
  • solfino salvatico, ital. — piumbone, Corse, Requien. — abiòi, Sardaigne, Cara. — steccadò, stuccadò, env. de Gênes. — erva di Palermu, sicilien.
  • tomani, îles Baléares. — caps d'ase, catal. — cantueso, cantuèrca, espagn., J. Victor, 1609. — rosmaninho, portug.
  • esplika miña, basque.
  • stichaskraut, stechaderkraut, winterblume, wolgemut, anc. h. all., Dief. — türkischer hopffen, all. du XVIe s., Ratzenb. — welscher kümmel, griechischer lavendel, schopf-lavendel, dial. all. — steckadoe, stickadove, lavender-cotton, french lavender, cassidony, cast-me-down, dial. angl.
  • astochodos, arabe, Dodoens, 1557.

« L'hyssope tout mal développe, La cassidoune tout mal détrône. » Guernesey, Mac-Culloch.